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Tony Takitani

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 2.67/5

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18 critiques: 3.44/5

visiteurnote
750XX 4.75
tu0r 4.5
Izzy 4.25
Shalashaska 4.25
jep 4.25
Pikul 4.25
Bastian Meiresonne 4
Kokoro 4
Simon VD 3.75
893 3.5
Anel-kun 3.5
Miyuki 3.25
Epikt 3
Tred 2.75
loicaf750 2.5
Antaeus 2.5
Toxicguineapig 2
Bama Dillert 1


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Victime de la mode

"Le vrai nom de Tony Takitani, c'était vraiment Tony Takitani" (Haruki Murakami). Adaptation d'une des nombreuses nouvelles de l'excellent romancier nippon (à ne pas confondre avec le pas moins excellent Murakami Ryu, auteur des "Bébés de la consigne automatique" ou "Miso Soup", scénariste d'"Audition", réalisateur de "Raffles Hotel" ou encore "Tokyo Decadence") Haruki Murakami, Jun ICHIKAWA tente un étonnant exercice de style. Centrant toute l'intrigue autour des deux acteurs, il a quasiment tout filmé sur la scène d'un immense théâtre. Le décor est dépouillé (rappelant effectivement les tableaux d'Edward Hopper, comme mentionné par le réalisateur même), permettant une grande liberté d'espace à la caméra et un travelling latéral redondant, mais plein de sens. Ensuite, la pellicule a été décolorée pour gommer contrastes et zones d'ombre. L'atmosphère baigne ainsi dans une étrange lumière ouatée et grisonnante, un flouté artistique difficilement descriptible, mais forcément original. Le son est de toute beauté. En quelques notes ultra dépouillées, Ryuichi SAKAMOTO (BO du "Dernier Empereur", "Little Bouddha", "Talons Aiguilles", ...) adapte parfaitement ses thèmes musicaux à l'atmosphère éthérée, un peu à la manière d'un Yann Thierssen dans ses moments au piano les plus calmes; d'ailleurs toute la phase introductive du film n'est pas sans rappeler les courts métrages ou le début d'"Amélie Poulain" par Jean-Pierre Jeunet...à la sauce MURAKAMI. Le duo d'acteurs est tout simplement époustouflant. Tenant tous deux des double rôles, leurs compositions endossent parfaitement des rôles radicalement différents, habitant leurs personnages à tel point qu'ils en seraient quasiment méconnaissables, alors que physiquement (quasi) dissemblables. Issey OGATA est un imminent acteur de théâtre international, tenant des rôles dans les trois premiers films de Jun ICHIKAWA à la fin des années '80s, mais également dans le taiwanais "YiYi" d4edward Yang; Rie MIYAZAWA avait fait scandale pour ses scènes de nue dans "Liaisons Erotiques" est plus connu pour ses rôles dans le hongkongais "Peony Pavillion" de Yonfan et "Twilight Samourai" de Yoji Yamada. Leur parfaite alchimie transpire à l'écran. La représentation éthérée et comme issue d'un rêve est également renforcée par cette mystérieuse brise, soulevant sans cesse les cheveux de la protagoniste principale lorsqu'elle apparaît à l'image; brise qui atteint également son mari en sa présence. L'introduction de la voix off est judicieuse, son intervention se faisant au hasard des scènes, parfois reprise directement par les protagonistes, qui poussent le vice jusqu'à parler d'eux-mêmes à la troisième personne. Rarement une adaptation littéraire a été prise autant au pied de la lettre; on en attendrait des mots se former à travers les éléments du décor ou sortant physiquement de la bouche des acteurs. L'univers si particulier de MURAKAMI est parfaitement rendu - dans ses moments de pure poésie, des tranches des vie si réalistes et parfois des métaphores un peu lourdes ou faciles et certaines longueurs en cours du récit. Désarçonnant, il faut être un minimum préparé à la vision du film et être prêt à se laisser emporter par le tourbillon des pures émotions. Trop concentré à savoir où l'intrigue - finalement simpliste - voudrait bien nous emmener, il faut - au contraire - vivre les événements au fil des images. Une fois ce principe accepté, la mise en scène particulière d'ICHIKAWA perd également de son application. La redondance des travelling latéraux, cette atmosphère éthérée pouvant devenir crispante à celui qui ne se prend pas au jeu et la répétition - au bout d'un moment - de toujours les mêmes formules pourrait devenir lassante. Et au film de ressembler au principal reproche fait aux dessins du protagoniste principal : "Tes dessins sont très beaux. Mais si froids...". Les efforts déployés et l'application à créer une émotion sonne rappelle parfois trop le factice; en même temps, c'est l'essence même d'une fiction...

14 décembre 2005
par Bastian Meiresonne


Cinéma littéraire

TONY TAKITANI est l’adaptation d’un livre de Haruki MURAKAMI, écrivain régulièrement traduit en France, dont l’œuvre abondante pourrait se définir entre onirisme mystique et sentimentalisme aigre-doux. Ici, le Tony en question est un dessinateur profondément seul qui va rencontrer une jeune et jolie femme et changer de mode de vie, comprenant alors seulement sa solitude passée et le temps qu’il a ainsi perdu, avant que sa destinée ne le rattrape à nouveau et lui propose finalement une nouvelle alternative possible, libre question d’interprétation comme souvent chez l’écrivain japonais. Sur ce scénario fort simple, le réalisateur Jun ISHIKAWA va développer une cinématographie inédite, sorte de littérature en images privilégiant les impressions aux démonstrations. Ce moyen métrage est en effet la description linéaire de la trajectoire solitaire de Tony, sans la forme narrative habituelle mais avec une caméra se focalisant sur une situation précise représentative de l’évolution du personnage et de ses émotions. Comme au théâtre, les scènes se suivent, tantôt dialoguées, tantôt commentées par une voix off monocorde ou les protagonistes eux-mêmes, avec le décor épuré correspondant, laissant très peu d’intervention du monde extérieur pour renforcer l’impression d’introspection très marquée, cependant que le choix de coloris sobres sans beaucoup de contraste souligne un peu plus cet aspect intemporel et parfois irréel, et que le score musical minimaliste exclusivement composé au piano par un Ryuichi SAKAMOTO très inspiré apporte une touche supplémentaire d’élégance désenchantée. Tout cela nous donne ce film mélancolique et contemplatif, un peu hermétique et difficile d’accès, mais finalement très touchant à condition de faire l’effort d’y entrer, pour peu que la fascination de l’étrangeté fasse son effet. Ce portrait intimiste est aussi un très réussi passage sur le grand écran du bouquin d’un auteur justement réputé inadaptable, ICHIKAWA ayant eu l’intelligence de se plier aux contraintes thématiques du romancier sans jamais le trahir : TONY TAKITANI s’avère être un film à l’originalité incontestable, comme en apesanteur, à l’instar du livre originel. Porté qui plus est par un remarquable duo de comédiens (chacun dans des doubles rôles) peu vus à l’écran : ISSEY OGATA vient de la scène théâtrale et amène son étrange présence, alter ego idéal de MURAKAMI lui-même auquel il ressemble un peu, alors que Rie MIYAZAWA, sortie dés l’adolescence de la Pop nippone, prouve une fois de plus son talent d’actrice, après quelques prestations impeccables :la jeune princesse du film BASARA/GO HIME a décidemment bien grandi. Film littéraire au sens noble du terme, c'est-à-dire sans intellectualisme irritant, TONY TAKITANI est une intéressante parabole sur la vie d’un homme, et un exercice de style tout aussi brillant que son modèle livresque.

11 novembre 2005
par Kokoro


C'est quoi cette fin ?

Comme le dit Kokoro c'est du cinéma littéraire, avec tout le bon coté intellectuel que ça peut avoir, et aussi tout le coté élitistes. Personnellement j'ai trouvé le tout très finement réalisé, bien joué, et j'ai donc eu beaucoup d'émotion au visionnage. L'histoire des plus décalée, voir débile si on regarde le sujet et la tournure des événements, mais c'est ici magnifier par une écriture et une narration à toute épreuve. Le tous soutenu par une musique sublime et parfaitement adapté, entre le classique et le jazz, à la rahxephon (oui je sais mes références sont un peu décalé). Très impressionné j'ai parcontre étais totalement déçus par la fin, mais finalement c'est peut-être une des meilleures façons de finir le film, d'une manière peu commune et totalement floue...

09 mars 2006
par Simon VD


beau, mais...

Tony Takitani est un film plutôt beau, bien filmé et au montage particulièrement soigné et fluide, de même que le travail du son et de la musique. Un régal pour les yeux (et les oreilles). Malheureusement, l'usage trop systématique de la voix-off affaiblit et alourdit le film : même faisant preuve de quelques idées intéressantes (la voix-off est parfois assurée par les personnages eux-mêmes, comme en aparté) et de la voix de Hidetoshi Nishijima, elle finit par étouffer le film par trop-plein de didactisme, le récit monopolisant le sens à la place des images.

28 février 2008
par Epikt


Impossible à noter, j'ai mis la moyenne juste comme ça...

Est ce que j'ai aimé ou pas ? Je me pose encore la question. (Ça veut au moins dire que je n’ai pas détesté). Dès le début, c'est l'image qui donne envie d'en voir plus : j'ai été bluffé par cette façon de filmer le flou, pratiquement aucune scène ne sont "net", ce n’est pas non plus que c'est trop flou, c'est surtout que c'est trop bien fait... Et la couleur, plus fort que du noir et blanc, que des couleurs "ternes", "pastel", jamais vive à un seul moment, je ne sais même pas comment dire... C'est clair que ce film est très beau. J'ai bien aimé la "voix off" (la quasi-totalité du film est en "voix off") toujours calme et posée... Les thèmes du film, j'ai bien aimé aussi : remplacez les vêtements par des DVD, et je n'ai aucun mal à comprendre ce que subit la femme... Quant à la perte d'un être cher, et ce que l'on est prêt à faire pour tenter que cela fasse moins mal... Même la durée, est impeccable : un peu plus aurait été de trop. Alors, pourquoi je me pose la question de savoir si j'ai aimé ou non, c'est à cause du rythme, c'est très très mou. Une fois, ça passe, mais est-ce que je serais prêt à le revoir ? Honnêtement, je ne sais pas. Impossible de noter un tel film, je suis partagé entre sa beauté et son rythme trop mou.

29 janvier 2006
par loicaf750


Art d'écho

Dans Toni Takitani, le travelling n'est pas une question de morale, mais de moral. En jouant de toutes sortes de figures de style virant systématiquement à la répétitivité de procédé cinématographique, chaque plan s'en retrouve profondément empreint d'un spleen aussi agaçant qu'hypnotique. Et lorsque surgit le drame, filmé presque avec honte - un drame du hors-image, pensez-vous -, la rupture tant attendue n'arrive pas. Toni Takitani, drame monochromatique, pleurnichard mais se cachant de l'être, et souvent très ch iant, ne se sera jamais donné les moyens de nous faire vibrer. Et c'est bien dommage.

02 février 2006
par Antaeus


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