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Tora-san 29 : Hearts and Flowers for Tora-san

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 3.5/5

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Xavier Chanoine 3.5 Porté par le vent
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Porté par le vent

Et si le cinéma de Yamada Yoji se résumait à Tora-san ? Depuis des lustres, ce génial conteur de tranches de vie fait de son cinéma un moyen de communiquer avec les japonais, une manière d’être proche d’eux et de les comprendre. Prenons l’exemple de Torajiro, personnage tout ce qu’il y a de plus classique, de plus évident, malgré ses maladresses et son côté inoffensif qu’il dissimule derrière une carapace de grande gueule vagabonde. Rarement l’aura-t-on vu, dans ce vingt-neuvième épisode, aussi touchant dans un registre que Atsumi Kiyoshi maîtrise sur le bout des doigts : un clown triste, au grand cœur, prenant la vie comme elle vient, qui s’imagine les pires scénarios face à une famille qu’il perçoit comme ricanant sur son sort, alors qu’elle se fait constamment du sang d’encre. Ici, Torajiro, trop occupé à passer du temps avec un vieillard qui s’avère être un céramiste reconnu, reviendra dans son foyer comme à l’accoutumé, mais passé une heure de métrage. On est loin des vingt premiers épisodes où l’on voyait débarquer Torajiro au bout d’un petit quart d’heure, pour repartir aussi tôt, furax. Se serait-il assagit ?

L’œuvre est d’autant plus touchante qu’elle fonctionne à son rythme, poussée par une brise légère, à l’image des personnages emportés par ce même vent pour forcer leur destin, comme Torajiro vers Kagari et vice versa en fin de métrage. Un coup de pouce du ciel qui ne trouvera comme d’habitude aucun aboutissement dans leur relation. Et là aussi, nous n’aurons aucune véritable explication, tout juste peut-on lire sur leur visage, lors d’une rencontre ultime –dont le seul pouvoir comique est à mettre à l’actif de la présence du neveu de Torajiro- que ça ne collera pas entre eux. Pas bien nouveau, les ressors attendus de cet opus confirment que le cinéma de Yamada est une constante redite, il fonctionne par la répétition, procédé permettant ainsi aux spectateurs de se sentir proches des aventures de leur héro moyen et de connaître les moindres repères du quartier populaire de Shibamata. Aucune prise de risque de la part de Yamada, dont on remarque rapidement qui sont les personnages potentiellement approchables par Torajiro : une femme veuve qui tombe sous ses charmes, une ancienne amie d’enfance, une femme déçue, la liste est encore longue. On notera la présence assez touchante de l’ancien acteur de kabuki Kataoka Nizaemon dans la peau du céramiste ouvrant les portes à Torajiro d’un univers luxueux et privilégié qu’il ne connait pas forcément. Simple et jamais empêtré de longueurs, une formidable distraction.



17 octobre 2009
par Xavier Chanoine


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