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Tragedy

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Bastian Meiresonne 2.5


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Section d'assaut

En 1997, quatre jeunes gens décident de donner un grand coup dans la fourmilière cinématographique indonésienne, en créant le manifeste "I-Sinema" (jeu de mot sur "I", en anglais "Je" pour symboliser LEUR volonté de faire LEUR propre cinéma et de "Eye", "l'œil") se lançant dans un projet à huit mains, le film à sketches "Kuldesak". Ils mettront près de deux ans à finaliser un tournage en DV entravé de nombreuses difficultés et sans connaître un énorme succès populaire va pourtant se poser en véritable symbole du renouveau du cinéma indonésien de la fin des années 1990s / 2000. L'une des personnes, qui aura été indéniablement influencé par cette façon marginale de faire du cinéma, c'est Rudi Soedjarwo. Après un premier essai vidéo, "Falling Star", il va tenter de rendre au hommage au cinéma, qu'il aime, celui des gangsters, directement inspirés des grands nom Coppola ou Scorsese, mais mouliné à la sauce Guy Richie ou Tarantino, deux réalisateurs très en vogue à la fin des années 1990 en Indonésie.
Doté d'un budget de 15.000 dollars, il va imaginer une petite œuvrette fort sympathique, évidemment très, très loin de ses modèles, mais qui transmet sa vraie volonté de faire. Après une introduction très dynamique des principaux protagonistes – avec arrêt sur image et "fiche" à l'écrit de leurs principaux caractéristiques, il ne va plus s'arrêter une seule seconde, filmant leur folle course-poursuite dans la belle ville de Jakarta en pleine construction à l'époque, caméra à l'épaule, façon guérilla. Si cela peut parfois ressembler à un simple film tourné entre potes, il faut tout de même comprendre le caractère totalement inédit d'une telle entreprise au sein dune cinématographie à l'époque totalement exsangue, contrôlé par quelques gros studios, qui enchaînent les films à formules et de réalisation relativement pépère. Plagiant, certes, un certain cinéma américain et cherchant à jouer dans la cour de beaucoup trop grands pour lui, l'initiative de Soedjarwo équivaut au moins celle de l'état d'esprit des réalisateurs de la Nouvelle Vague Française, à vouloir donner un grand coup dans le derrière du cinéma de papa indonésien poussif de l'époque.
Dans l'impossibilité d'intégrer un circuit de distribution (et de communication) normale, le film ne drainera guère plus de 15.000 spectateur dans des salles louées pour la projection et sera finalement distribué sur des copies VCD à la sauvette dans les rues de Jakarta, où il connaîtra pourtant un certain succès d'estime.
Soedjarwo explosera dès l'année 2001 avec sa comédie romantique culte "What about love", qui contribuera très fortement au renouveau du cinéma indonésien, se distinguera dans le film d'horreur avec ses "Pcoong" (dont le premier est célèbre pour avoir été totalement interdit pour avoir abordé le sujet tabou du massacre des chinois lors des émeutes indonésiennes de 1998) et pourra finalement réaliser son film de gangsters tant rêvé en 2006 avec son excellent "9 Naga" (9 Dragons).
 
Sa "dédicace" à "tous les innocents, qui sont morts pour rien" peut paraître un peu déplacé et prétentieux en fin de film, mais est finalement purement politique en réaction au gouvernement de l'époque et – justement – les fameuses émeutes.


03 novembre 2010
par Bastian Meiresonne


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