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Shaolin contre Wu Tang

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Anel 3
drélium 2.75 Shaolin Vs Wu Tang : vite fait, pas très bien fait. Mais bon, quand on aime...
Xavier Chanoine 3 Humanisme tragique
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Shaolin Vs Wu Tang : vite fait, pas très bien fait. Mais bon, quand on aime...

Les shaolin sont en péril, menacés d'être détruits par les Manchus qui veulent imposer la dynastie Qing. Face à nos braves héros, le clan Wu Tang dépèche trois de leurs meilleurs guerriers pour anénantir les trois derniers représentants dangereux du clan shaolin, en l'occurence le vénérable moine San De et deux autres fidèles expérimentés, Lo Meng qui joue encore et toujours le costaud soupe au lait de service et Chiang Sheng encore une fois expert en fancy boxing, c'est à dire la boxe de l'homme qui saute dans tous les coins.

Le Wu Tang ne fait pas vraiment le poids face à eux. Pour les aider à anéantir une bonne fois pour toute ces rebels, ces loyalistes Ming comme on les appelle, défenseur de cette dynastie au seuil de la destruction, ils font appel à un maître réputé incarné par Lu Feng, le bad guy habituel des Venoms accompagné par trois accolytes, un trio expert en boxe du singe, masqués comme il se doit de masques poilus. Ce maître, fourbe à souhait, s'insinue dans l'entourage des shaolin pour mieux les trahir au moment opportun. Dans le même temps un jeune et fougueux combattant du clan Wu Tang va lui aussi jouer ses cartes secrètement. Voilà pour le topo. Ah oui, j'oubliais Sun Chien et sa soeur (photo) qui jouent deux civils au fait de la technique des lames volantes utilisée par le Wu Tang : des lames boomerang attachées avec des câbles qui tournoient (lentement) avant de fendre les crânes. Ils aideront les shaolin à se dépétrer de ces attaques.

Parfaitement dans le moule des précédents films de la "série shaolin" de Chang Cheh, "Two Champions of shaolin" est à réserver avant tout aux amateurs des Venoms qui veulent voir tous leurs exploits filmiques. Cet opus n'apporte vraiment rien de nouveau, il faut bien le dire. L'ambiance "complots à gogo" est assez similaire à Five Venoms. En revanche, les combats pas extrêmement nombreux (mais plus que dans Five Venoms) sont assez féroces pour convaincre d'autant que techniquement, ils tiennent bien la route pour qui est un peu familier avec le kung fu traditionnel sans aucun artifice. Mais l'originalité fait vraiment défaut à two champions et le coeur du film est une suite de dialogues sans interruption qui prouvent une nouvelle fois les qualités d'acteur toutes relatives de nos chers Venoms. Le personnage du jeune élève Wu Tang est assez bien vu par contre. Son amour avec une fille du clan wu tang accentue (très) légèrement la dramatique sans être pompeux.

La réalisation de Chang Cheh a vraiment beaucoup (tout ? non quand même pas) perdu de l'aura de ses chefs d'oeuvre. A cette époque de kung fu shaolin, l'ogre enchaîne frénétiquement avec pour objectifs d'être rentable, de concurrencer Liu Chia Liang et d'arriver à 100 films à son compteur. Un acharnement qui l'entrave dans sa création et le force à tourner très vite des films qui se ressemblent trop pour transmettre un souffle nouveau. C'est vraiment dommage car sous cette évidente envie de faire vite subsiste encore par bribes les qualités des vieux Chang Cheh, des valeurs d'honneur, de camaraderie, de sacrifice, des complots, des trahisons, des hommes qui se battent pour un idéal, des héros qui ne craignent pas la mort et aussi un esthétisme dans le plan, une élypse dans le récit. Des valeurs morales primaires pas très subtiles qui ont toujours été démontrées avec force par le maître. En tout cas, au niveau de la subtilité, mieux vaut se tourner vers un Chu Yuan ou un King Hu par exemple. Ainsi, Lo Meng et Chiang Cheng incarnent des shaolin bien trop éloignés de la réalité, trop confiants, immatures et frimeurs qui font plus penser à des guerriers rebels qu'à des moines emplis de sagesse. La psychologie des personnages est minimale tout comme dans Invincible Shaolin, autre kung fu shaolin assez proche, l'entraînement en plus.

Qu'importe, l'ambiance "Shaolin en péril dans les studios de la Shaw" passe encore bien et c'est toujours un plaisir de retrouver ces authentiques artistes martiaux qui réservent toute leur maîtrise pour le combat / massacre final... comme d'hab. Néammoins, Two Champions est loin des sommets, trop longué et son contexte historique intéressant, la chute des shaolin, reste au simple niveau de l'éternel couple complot / trahison. Un manque de relief assez flagrant et un plan final qui reflète bien ce constat.

NB : Les Chemicals Brothers featuring K-Os ont sorti en novembre 2003 un clip pour leur titre "Get yourself High" qui mixe les scènes de Two Champions of Shaolin avec des incrustations de vinyles, de casques audio et de ghettoblasters simulant un combat "musical" entre les Venoms, un peu à la manière du travail de mixe effectué sur Kung Pow : enter the fist. Un clip culte très réussi réalisé par Joseph Khan et facilement trouvable sue le net.

18 août 2004
par drélium




Humanisme tragique

Bande annonce

Il est bon de temps en temps de se replonger dans l’univers brutal de Chang Cheh où raisonnent les thèmes impérissables de la vengeance, du complot et de l’honneur entre deux affrontements. Ce film très classique, entaché par des longueurs rendant agaçant son exécution sans surprise, vaut tout de même le déplacement pour plusieurs raisons : il est un exemple du cinéma encore rigoureux de Chang Cheh dans les compartiments de la mise en scène, par ses zoom et dé-zooms brutaux, son scope encore ample, ses affrontements agencés de manière théâtrale, mais montre déjà quelques signes fâcheux accusant une volonté de tourner sans relâche. Ainsi, si les combats sont carrés, parfaitement découpés et cadrés, donnant parfois dans le gore très théâtral (dont un arrachage de testicule provoquant une mort immédiate), les enjeux du film reposent sur un humanisme qui sonne toc. Le jeu médiocre et le doublage exécrable mais amusant y est sans doute pour beaucoup dans cette dénonciation des conflits entre différents peuples dont on peine à croire à l’humanisme qui s’y dégage.

Un exemple de cette fausse note, lorsqu’un des guerriers shaolin libère un membre du clan Wu Tang et lui explique les raisons de sa libération : il n’aime pas la guerre que se font les deux clans, mais « c’est trop long à expliquer ». Tout ici sonne un peu comme une hâte, une envie d’en découdre avec autre chose, l’essence du spectacle martial orchestré par une brochette d’athlètes qui n’ont clairement pas froid aux yeux, enchaînant avec précision les mouvements imposés par les chorégraphes : les chorégraphies sont lentes, minutieuses, dansantes. Reconnaissable par sa barbichette, Wang Li est ici impressionnant de légèreté. Outre les discussions prenant parfois une place démesurée, installant alors un certain ennui persistant à cause des personnages convenus (malgré celui d’Er-wan, jeune femme adepte de l’étranglement) et d’enjeux répétitifs, Shaolin contre Wu Tang (à ne pas confondre avec le Liu Chia Liang de 1983) reste un Shaw Brothers dans la moyenne, n’allant pas au-delà du film alimentaire, donnant le sourire par ses séquences amusantes (le déracinement de l'arbre, l'entraînement du début, l’ultime combat des guerriers singes vaut aussi le coup d’œil), ses guerriers qui louchent mais qui tentent d’en imposer, et son final incroyablement meurtrier. Rideau. 



28 janvier 2010
par Xavier Chanoine


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