La geisha indienne
Umrao Jaan est à l’origine un roman urdu datant de 1899 et écrit par Mirza Hadi Ruswa d’après ses entretiens répétés avec une courtisane musulmane au destin tragique : enlevée dès l’âge de 7 ans, elle fut séquestrée dans une maison close de Lucknow où elle apprend le chant et
la danse. Sa beauté et ses talents vont attirer à elle de nombreux hommes, parmi lesquelles un riche sultan. Mais sa réputation de fille de joie (pourtant restée vierge très longtemps) ne fera que s’acharner sur son sort : malgré tous ses atouts, l’amour lui sera constamment interdit, drame personnel transparaissant dans ses chorégraphies musicales très investies.
Le roman fut adapté plusieurs fois à l’écran, au Pakistan comme en Inde, et décliné en série télévisée. La version 2006 de JP Dutta se distingue par le soin tout particulier accordé aux décors et aux costumes, véritablement enchanteurs, et par la présence convaincante d’Aishwarya Rai. Face à elle,
son mari à
la ville Abhisheck Bachchan apparaît bien terne, comme s’il devait supporter mentalement le poids écrasant du talent de son père Amitabh sans parvenir à s’en affranchir.
La faiblesse du film vient de son ryhtme. Etiré sur 3h10, il n’évite pas les longueurs abusives, et il faut attendre la troisième heure pour qu’enfin les vrais enjeux de l’intrigue soient dévoilés et que les évènements s’accélèrent. Pour le reste, les amateurs d’ambiance orientale pourront à loisir s’engourdir dans ces lieux toujours baignés de musique que l’aristocratie indienne conservait jalousement, le tout sur fond de lutte contre le colonisateur anglais.
