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Une Auberge à Tokyo

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.92/5

vos avis

9 critiques: 3.81/5



Ghost Dog 3.75 Au fond du trou
Ordell Robbie 4.5 Une perle cinématographique à la fraîcheur intacte
Xavier Chanoine 3.5 Chiens et Hommes errants...
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Au fond du trou

Une Auberge à Tokyo est un très beau film sur un sujet difficile, la pauvreté et l’exclusion, cette épée de Damoclès qui ferait peur à 50% des français : un père au chômage, 2 enfants à charge, la rue pour seul horizon, la chasse aux chiens errants comme seul espoir de revenu pour manger et/ou s’abriter le soir,… Bigre, c’est pas gai, d’autant que la magnifique musique accompagnant les images de ce muet n’est pas franchement joyeuse. Heureusement, Ozu ne tire ni vers le lacrymal ni vers la victimisation : le père est certes abattu et sans illusions, mais ses 2 fils se battent pour survivre, l’encouragent, le poussent à trouver un emploi ; et la solidarité a encore une signification, notamment entre personnes de même condition (cf. la mère et sa fille).

Très facile à suivre, touchant et encore d’actualité, cette œuvre de plus de 70 ans d’âge a sa place dans la liste des réussites de la carrière d’Ozu.



23 avril 2007
par Ghost Dog




Une perle cinématographique à la fraîcheur intacte

Etonnant Ozu. Parce que la découverte de cette Auberge à Tokyo est un joli choc pour qui ne connaissait que le Ozu cinéaste de l’age d’or du cinéma japonais qui inspira pour le meilleur –Kitano, HHH- comme pour le pire –les cinéastes asiatiques de festival camouflant leur absence de projet de mise en scène derrière un choix contemplatif, une certaine critique tombant à tous les coups dans le panneau en trouvant un sens culturel à ce choix-là là où il n’y a que vide se revendiquant comme de l’art- tout un versant du cinéma d’auteur asiatique. Parce qu’avant d’etre ce cinéaste « typiquement japonais » -comme si Kurosawa, Fukasaku ou Suzuki ne l’étaient pas- Ozu fut aussi néoréaliste avant l’heure. Le jeu des acteurs est retenu, nuancé, d’un naturel et d’une spontanéité annonçant le néoréalisme comme la Nouvelle Vague. Spontanéité est aussi le terme pouvant caractériser la construction narrative du film : l’errance d’un père et de ses deux enfants est l’occasion de rencontres, de croisements –croiser une femme que l’on connaît, croiser une mère et sa fille ayant aussi à subir les conséquences de la crise- sans pour autant que cela donne une impression de dispositif visible comme parfois chez certains (grands) cinéastes asiatiques actuels –Tsai, Wong Kar Wai, Hong Sang Soo-, l’effet produit étant du coup plus puissant. Quant à la mise en scène, si elle n’essaie pas encore le plus souvent de faire sens culturellement –à part quelques plans à hauteur de tatami- comme ce sera le cas par la suite chez le cinéaste, elle est déjà le plus souvent contemplative, utilise très bien les changements de perspective pour dynamiser le récit. Le montage n’est pas ultrarapide mais ne cherche pas non plus à faire ressentir la durée, il semble couler de source. Et toujours au rayon des évidences la façon tout à fait naturelle dont le film bascule sur la fin dans le mélodrame, l’intensité dramatique monte d’un cran sans pour autant atteindre le niveau qu’elle peut avoir chez un cinéaste tel que Sirk et du coup le changement brusque ne paraît pas forcé, le basculement se fait avec un naturel confondant. Et c’est pourtant l’un des derniers films de la période muette du cinéaste, un cinéaste qui vu la quantité de film qu’il avait déjà derrière lui pourrait etre conscient de ses effets mais réalise un véritable premier film, un de ces classiques réalisés sans la conscience de faire un coup d’éclat tels que le seront les premiers films des Nouvelles Vagues.



01 janvier 2004
par Ordell Robbie




Chiens et Hommes errants...

Et si la mise en scène d'Ozu annonce dans les grandes lignes son cinéma si passionnant à venir, en dehors de ses quelques travellings synonymes de la grandeur de son cinéma passé, sa thématique reste ancrée dans sa première Histoire. On retrouve l'excellent Sakamoto Takashi dans la peau d'un père errant en compagnie de ses deux enfants, recherchant le premier travail venu. Il faut bien dire que cet Ozu dose les émotions avec une telle minutie qu'il ne tombe jamais dans le larmoyant facile et le pittoresque d'époque. On peut effectivement rire du tirage de langue des gosses, ou de la bonne bouille du père au sourire immense et un peu benêt lorsque ses enfants trouvent le moyen de rapporter quelques sous, comme cette chasse au chien errant, reflet de la propre condition des personnages livrés à leur sort dans une société parfois renfermée. Il est aussi intéressant de voir l'optimisme à la limite du romantique d'un Ozu pas tout à fait en accord avec la trame de ses futurs chefs d'oeuvre : ici, la veuve et sa petite fille malade ne sont pas les personnages les plus importants du récit, mais ils permettent de le fluidifier plus encore, d'y apporter une certaine forme d'humanisme dans ce régime bien pauvre. Ainsi, les liens se nouent, les deux "couples" passent plus de temps ensemble, jusqu'à ce que la petite finisse par tomber malade. Le Ozu larmoyant n'est pas loin, mais il se détache par l'action particulièrement humaine du père des deux gosses, en fin de métrage, évitant ainsi le piège lacrymal potentiel du fait d'un score tirant le film vers des sphères mélodramatiques.

16 octobre 2007
par Xavier Chanoine


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