ma note
-/5

Les Vagabonds de Kanto

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 1nombre de notes: 6nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 0

les avis de Cinemasie

2 critiques: 3/5

vos avis

7 critiques: 3.07/5



Xavier Chanoine 3.25 Des éclairs
Ordell Robbie 2.75 Prémisses d'un style
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Des éclairs

Les vagabonds de Kanto, oeuvre bien nichée aux côtés des classiques du cinéastes que sont La jeunesse de la bête et Détective Bureau 2-3 compte parmi les pierres angulaires du nouveau style du cinéaste. A la fois oeuvre emblématique d'un nouveau style, d'une nouvelle marque de fabrique aussi bien stylistique que thématique, Les vagabonds de Kanto annonce déjà les bribes d'un cinéma pas comme les autres, d'une grande richesse visuelle et rebelle dans ses intentions de désacraliser les codes des yakuza et d'exploser les lignes d'un scénario très classique pour en faire un véritable tout. L'oeuvre en question est donc le vrai premier pas de Suzuki dans l'univers du film pop, bien qu'il faille attendre La Barrière de Chair pour que son auteur s'impose définitivement dans un registre qu'il maîtrise à la perfection : allier les bases solides du yakuzai-eiga traditionnel et le rendre davantage percutant par sa mise en forme éblouissante. Quoiqu'en y regardant de plus prêt, la folie visuelle du Vagabonds de Kanto n'intervient que dans sa dernière partie, son premier combat au sabre confrontant Katsura (impeccable Kobayashi Akira) à deux yakuza énervés.

Ce combat est un modèle du genre, aussi bref et brutal qu'un duel de western italien, déstructurant complètement l'arrière-plan lorsque les corps déjà morts cognent le mur (de simples parois en bois) pour laisser apparaître un fond uni couleur sang. L'esthétique très théâtrale et épurée à l'extrême annonce donc les futurs travaux du cinéaste, tout comme lorsque la neige s'abat sur nos héros après un carnage totalement jouissif. Suzuki explore aussi cette esthétique sixties où les interprètes en kimono dansent un twist (confrontation des valeurs du japon traditionnel et de l'américanisation), où les femmes ressemblent à de véritables poupées tirées à quatre épingles (trois écolières au visage d'ange) et où le sentimental joue un rôle prépondérant quant au sort réservé aux yakuza revanchards (Katsura et Fuyu). En définitif, Les vagabonds de Kanto est un "best of" du cinéma japonais des années 60 dans le registre du mélo, avant-gardiste dans la rage de ses gangsters (à la limite du chaos d'un Fukasaku) mais pêche de temps en temps par un rythme pas très bien négocié et d'un montage qui ne plaira définitivement pas à tout le monde.

PS: à noter la copie désastreuse projetée à la Maison de la culture du Japon.



02 juin 2007
par Xavier Chanoine




Prémisses d'un style

L'intérêt de ces Vagabonds de Kanto, c'est avant tout d’être un Suzuki de transition, un de ceux où il n’avait pas encore fait fi des codes du ninkyo eiga. Le cinéaste ne dynamitait pas alors le yakuza eiga, il tentait juste d’y imposer sa marque tout en en respectant les conventions. On y trouve donc tout ce qu’on peut attendre d'un ninkyo : du combat à l’arme blanche, des scènes de paris, de la guerre entre clans, du dilemme entre désir individuel et la contrainte collective incarnée par le code d’honneur. Et bien sur de l'honneur, de la fidélité, de la trahison. La musique n’y est en outre pas productrice de décalage. Pourtant, on trouve ici et là des éléments déjà porteurs du fameux Suzuki style, avec moins de brio que dans les sommets à venir ceci dit. Les coupes imprévues sont y sont productrices de décalage. Certains personnages féminins à la fois fascinés par l’univers des yakuzas tout en s’en moquant de façon affectueuse amènent une distance ironique. Les ruptures de ton y sont aussi brutales que brillamment négociées : on y passe d'un passage à la limite de la parodie à un autre au style dramatique premier degré de façon subite. La photographie de certains passages donne aux décors une connotation surréaliste. Le caractère jamais conventionnel des cadrages y est porteur de décalage. Le grand angle y est utilisé de façon judicieuse et une scène de danse en kimono au son d'un twist annonce le gout du cinéaste pour les ambiances pop. Qu’est ce qui lui manque pour égaler les Suzuki suivants? Rayon ninkyos du maitre il lui manque l’intensité dramatique de la Vie d’un Tatoué. Il n’a pas non plus le coté délirant d'un Elégie de la Bagarre, la charge politique explosive de la Barrière de la Chair, la force mélodramatique d’un Histoire d’une Prostituée ou l’accomplissement artistique total de la Marque du Tueur. Pas encore assez extrême dans la direction artistique abordée, pas encore totalement suzukien. Mais déjà un ninkyo eiga corrrect où affleurent parfois les prémisses de la grandeur future.



16 novembre 2004
par Ordell Robbie


achat
info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio