Les femmes sont dans la cuisine
Gurinder Chadha, réalisatrice du très remarqué Bend It Like Beckham et de la moins réussie adaptation austenienne matinée de bollywood Bride & Prejudice avait fait l'ouverture du prestigieux festival de Sundance en 2000 avec une petite comédie dramatique qui avait le mérite de réunir un casting assez sympathique. Julianna Margulies, encore enveloppée de son aura d'urgentiste croisait le chemin de Kyra Sedgwick. Joan Chen (Twin Peaks) se retrouvait à la tête d'une famille vietnamienne avec Kieu Chinh et Chao-Li Chi (Falcon Crest) en tant que parents, le docteur Marvin Candle (François Chau, Lost) comme mari et Danny Woo (Will Yun Lee, Witchblade) comme fils. Le président Palmer (Denis Haysbert, 24) était marié à Betty Applewhite (Alfre Woodward, Desperate Housewives) et invitait Charles Logan (Gregory Itzin, 24) à manger. Beaucoup de têtes connues pour les accrocs aux séries US en résumé. Ça donne un petit côté ludique au film en plus d'être un film de circonstances. C'est le jour de Thanksgiving pour ces 4 familles de Los Angeles aux origines différentes (latinos, viets, noirs, juifs) et chacun va cuisiner la dinde symbole d'intégration à sa sauce symbole de respect des traditions. Et une dinde au milieu du pho et des nems, ça rigole moins.
Thanksgiving, c'est l'occasion de se réunir, d'inviter des nouveaux amis, d'annoncer de grandes nouvelles, de mettre les points sur les i, de crier, de pleurer et de donner faim à tout le monde y compris à ceux qui regardent le film. Des longues scènes de popotages sur des versions revisitées de Wouldn't it be nice ou Wipeout à l'arrivée de l'invité surprise de fin de repas, Chadha nous propose donc un film culinaire aigre-doux avec tout plein de messages sur la tolérance et les joies et complexités de la vie en famille et force est de constater que le mélange prend bien. Voire même très bien. Les portraits de femmes sont beaux. C'est souvent drôle, souvent bien vu mais pas moralisateur, dramatique ni trop ni trop peu et même la scène à la fin qui donne un petit coup de pied aux fesses des spectateurs et qui pourrait faire grincer des dents passe finalement comme une lettre à la poste (mais je n'en dis pas plus, ça gâcherait l'effet de surprise). Somme toute une bonne petite holiday comedy qui se laisse agréablement regarder et qui laisse un sourire figé sur le visage à la fin. En passant : chapeau à Mercedes Ruehl, a priori inconnue au bataillon mais qui éclaire ses scènes d'une belle lumière.