ma note
-/5

moyenne
3.28/5

Wonderful Town

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 3nombre de notes: 2nombre de notes: 3nombre de notes: 6nombre de notes: 0

les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.19/5

vos avis

11 critiques: 3.43/5



Arno Ching-wan 1.25 Tsunami de paupières
Aurélien 4 Un film plein de promesses
Ghost Dog 4 Au fil de l’eau
Xavier Chanoine 3.5 Un conte macabre sous influences plutôt bien digérées
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Tsunami de paupières

RLAN ! ! Elles s’abattent si fortement sur la plage blanche du visage blafard d’un spectateur floué qu’elles en emportent tout sur leur passage : histoire, romance, suspens, intérêt etc. Ne reste plus grand chose hormis une bonne sieste et la vague (hum) impression d’avoir rencontré un clone thaï du vietnamien Tran Anh Hung.

Pour les ceuces qui s’attendaient à découvrir une sorte de nouveau Peter Weir asiatique, c’est la douche froide, celle d’une Dernière vague désormais loin derrière. De l’amoncellement de poncifs dans la mise en scène jusqu’aux dialogues indigents débités par des acteurs amateurs, tout passe au rouleau compresseur de cette catastrophe naturelle qu’est l’ennui, un sentiment enrobé d’une écume convenue cachant un réel néant thématique. Il ne suffit pas d'aborder un sujet sensible pour pondre une oeuvre intéressante, devoir de mémoire ou non.

La caméra effectue un plongée totale « à la verticale de l’été » sur des corps dans un lit, les travellings lents de vélos et autres mobylettes en vadrouilles défilent avec une lenteur défiant toute concurrence… et les dialogues sont dignes d’un vieux sketch des Inconnus. « Il va bientôt pleuvoir… Je vais rentrer le linge… J’ai soif… Je vais chercher de l’eau… »

Le fameux tsunami ? Quelques embruns seulement nous parviennent à travers quelques évocations malhonnêtes du drame. Et ce qu’il y a de bien lorsqu’on est hermétique à ce type de produit calibré, c’est qu’on peut rester au sec. Pour roupiller, c’est mieux. Encore mieux qu’un film de WEERASETHAKUL Apichatpong, c’est vous dire le bonheur.   

06 juin 2008
par Arno Ching-wan




Au fil de l’eau

Le Sud de la Thaïlande est un petit paradis terrestre ; végétation luxuriante, climat tropical, gentillesse des habitants. Quand Ton, l’architecte, quitte Bangkok pour superviser un chantier dans une petite ville de la région, il est vite séduit par la douceur de vivre, le calme,… et aussi la jeune femme qui gère son hôtel. De quoi couler des jours heureux à flirter délicatement à l’abri des regards.

Mais le Sud de la Thaïlande a changé ; une grosse vague meurtrière est passée par là, détruisant sur son passage des vies, des bâtiments, et des mentalités. Beaucoup semblent avoir déserté et fui vers la ville, tandis que ceux qui restent cultivent l’aigreur et l’ennui. Et quand un étranger ose franchir les limites de leur petite ville et s’amouracher d’une des leurs, ils finissent par s’en occuper doucement, gentiment, sans traces, au fil de l’eau…

Premier film choisissant comme toile de fond le tsunami de 2004, Wonderful Town émeut par sa beauté, ravit par sa sérénité, mais trouble par son propos.

10 avril 2008
par Ghost Dog




Un conte macabre sous influences plutôt bien digérées

Premier film du cinéaste Aditya Assarat, Wonderful Town traite du refus de l'amélioration, de la beauté ou tout simplement de la vie. Takua Pa, petite ville du sud de la Thaïlande, voit arriver sur ses terres un étranger, Ton, architecte de passage le temps de quelques jours. Ce dernier trouve une chambre dans un petit hôtel tenu par Na, une jeune femme avec qui il se lie d'amitié pour finalement tomber amoureux ce qui attirera les foudres du frère de Na et de ses amis visiblement pas prêts de voir naître un semblant d'amour dans leur ville encore en ruine depuis le passage du tsunami. Chômage, errance, sorties en moto ou autres petits marchés provisoires, la vie ici se résume brièvement aux allers-retours des personnages qui vaquent à leurs occupations. Ton, architecte, ne semble pas non plus trop pris par son travail, préférant faire la cour à Na qui ne dirait pas non plus "non" aux avances. Mais plus le film avance, plus le désordre s'installe. Les premiers baisers allument la mèche, Ton retrouvant sa voiture en partie caillassée par on ne sait qui. Mais le cinéaste ne tardera pas à nous donner quelques pistes puisque l'attitude du frère de Na est suspecte : à la fois protecteur mais prudent quant aux relations sentimentales de sa soeur, il ne souhaite que son bonheur à première vue.

Pourtant le doute persiste, les provocations à moto d'une bande de zonards, le souhait de Na de garder des distances avec Ton en publique, tout contribue à instaurer un sentiment de malaise. Le film prend alors des allures de huit clos angoissant, tout tournant autour d'un faible périmètre : les couloirs vides de l'hôtel, la solitude de Na livrée à elle-même, seule face à la pression évidente de son frère et l'amour timide de Ton. Véritable condensé de poésie macabre, le film culminant dans un final pessimiste (un pessimisme qui semble pourtant de routine) à tomber par terre, sans doute sous influences Tsai Ming-Liang et une technique de mise en scène que l'on pourrait soigneusement ranger aux côtés d'un Weerasethakul ou Ratanaruang. Il y a pire comme comparaison, non? Ses fulgurances poétiques, sa volonté de briser les conventions habituelles du film de genre "mélodramatique" auteurisant mais doté d'une véritable sagesse dans la narration, fluide et tranquille, invitant le spectateur à poser un regard à la fois étonné mais prudent sur l'ensemble des protagonistes. Un film du doute, du mystère, dans un terrain en reconstruction. D'où l'image du chaos aussi bien matériel que moral, personne ne faisant le moindre petit effort pour raccommoder les déchirures.



10 avril 2008
par Xavier Chanoine


info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio