ITAMI Juzo
伊丹 十三

Présentation

Itami Juzo aura été un des maîtres de la comédie japonaise durant la décennie de crise de l'industrie cinématographique nipponne (les années 80). Sa dénonciation acerbe des travers de la société japonaise ne lui valut pas que des amis au cours de sa courte carrière.

Biographie

Ce cinéaste né en 1933 dont le père Itami Mansaku était déjà un cinéaste connu se sera d'abord fait une notoriété en tant qu'acteur à la télévision et au cinéma. On le voit notamment chez Masumura (A False Student (1960)), Nicholas Ray (les 55 Jours de Pékin (1963)), Richard Brooks (Lord Jim (1965)), Kato Tai (A Man's Face Shows His Personal History (1966)) ou Wakamatsu Koji (The Notorious Concubines (1969)). Ses apparitions notables durant les années 70 sont le second épisode de Lady Snowblood (1974), I Am a Cat (1975) de Ichikawa Kon et le segment réalisé par Terayama Shuji du film érotique à sketches Collections Privées (1979) (les deux autres segments sont signés Jaeckin et Borowczyk). Outre des apparitions télévisées, la première partie des années 80 est marquée par son apparition dans Fine Snow (1983) de Ichikawa kon. 1985 marque son passage derrière la caméra avec The Funeral qui moque l'exploitation à des fins pécuniaires des funérailles par les moines bouddhistes. La même année, il fait l'acteur pour Kurosawa Kiyoshi dans The Excitement of the Do-Re-Mi-Fa Girl. En 1986, la comédie culinaire Tampopo le fait connaître en Occident. Suivent en 1987 et 1988 deux épisodes de la série à succès l'Inspectrice des Impôts. En 1990, il s'attaque avec A-Ge-Man au monde des geishas. En 1992, L' Avocate, féroce démythification du monde des yakuzas, lui vaut d'être attaqué dans la rue par 5 yakuzas, attaque dont il ressortira défiguré. Sa femme Miyamoto Nobuko jouera dans la plupart de ses films. En 1993, il réalise Le Grand malade. En 1995, il adapte Oe Kenzaburo, Prix Nobel de Littérature marié à sa soeur, avec Une Existence tranquille. En 1996, il revient à la comédie, genre qui lui valut le succès, avec Supermarket Woman sur un commerce tentant d'arnaquer ses clients. En 1997, il réalise son dernier film Marutai no onna. Cette année-là, la presse à scandale publie des photos et un article suggérant sa liaison avec une femme de 26 ans. Il se suicide le 22 décembre 1997 laissant ces mots: "Je prouvera mon innocence par la mort. Il n'y a pas d'autre moyen de prouver que rien ne s'est passé.". Sa mort suscita une controverse sur le rôle de la presse people japonaise et certains journalistes d'investigation insinuent que ce serait un meurtre déguisé par les yakuzas. L'audace de son regard satirique sur des travers de la société japonaise que les autres cinéastes n'osaient pas critiquer lui donne en tout cas une place unique dans l'histoire récente de ce cinéma.

Ordell Robbie

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