Yasujiro Ozu

Info sur l'article

Type Livre
Editeur Cahiers du Cinéma
Prix constaté 22 euros

Notre Avis

L'ambition du livre est de démolir des clichés sur Ozu créés par des études de référence (notamment celles des talentueux Donald Richie et Paul Schrader contre lesquelles l'auteur se positionne) qui définissaient son cinéma au travers de sa dernière période, c'est à dire la contemplation, l'ellipse et le coté typiquement japonais de son cinéma et d'insister sur ce que son cinéma comporte d'intense. Pour ce faire, il va examiner le rôle fort que peut avoir la nourriture chez le cinéaste, les symboliques du vêtement dans son œuvre, l'importance d'éléments d'un appartement tels que l'escalier, de l'immobilisme de la caméra défini de façon positive et non comme un refus du mouvement et enfin de la symbolique des saisons. Le tout est copieusement illustré de photos de films d'Ozu appartenant à toutes ses périodes cinématographiques. L'intérêt du livre est de montrer que le mouvement n'a pas toujours été absent chez Ozu et surtout que son œuvre ne se limite pas à des chroniques familiales mais a aussi abordé des genres tels que le polar ou le cinéma social : le mérite du livre est alors d'élaborer un discours cohérent concernant toute l'œuvre du cinéaste. Qui plus est, les références aux débuts d'Ozu permettent à l'auteur de montrer que son cinéma entretenait alors des liens forts avec ce que faisaient Ford, Lang, Renoir ou Walsh, remarque qui se justifie par le fait que la cinéphilie d'Ozu s'est construite au contact du cinéma occidental. Le livre est donc à lire pour qui veut aller au-delà des idées reçues entretenues par la critique concernant non seulement Ozu mais le cinéma japonais dans son ensemble.
Ordell Robbie
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