Produit formaté, ok. Mais formaté pour qui???
Il veut être "cool" cet Afro Samurai, mais n'arrive qu'à mettre en valeur les films et séries qu'il pompe sans vergogne. Malgré son animation formidable, ses dessins réussis, et le soundtrack de RZA, à tomber. Eh bah alors??? Eh bah alors ça ne suffit pas. Pas d'histoire, pas de persos, pas d'univers crédible, pas d'humour, pas de tension... Pas à pas, y'a pas. Pourtant y'eut un papa, mais y'a plus, on lui a coupé la tête.
Un jeu vidéo se profile. Il n'aura qu'à piocher dans ce DA des cinématiques prêtes à l'emploi. Là, ça peut être rigolo. En attendant, il n'y a aucun intérêt à perdre son temps devant ça, un "super samurai black au Japon avé des anachronismes et un rigolo de service". Ca pioche mal dans la filmo de Sergio leone, dans le Ghost Dog de Jim Jarmush, et surtout à pleines poignées dans Samurai Champloo, un anime sur tous les plans supérieur. Bref, on a là un concept et rien d'autre. De la blaxploitation médiocre. Le genre mérite mieux que ça. Ca énerve, parce que c'en est frustrant: certaines scènes d'actions sont merveilleuses, franchement réussies, très gores... Mais le rythme est foireux, les punchlines excessives, les flashbacks minables, le héros pathétique... et aucune poésie ne vient relever le tout. Pourtant ça a bossé là-dessus, c'est évident. A croire qu'en absence d'âme (donc d'artiste?) la "valeur travail" ne vaut rien.
Samurai Shampoing
A l’heure de la « mondialisation », Afro Samurai est le parfait exemple d’une industrie de l’animation japonaise qui s’internationalise.
Avec une animation produite par le studio Gonzo, cette série au format hybride de 5 épisodes, tirée d’un dôjinshi (fanzine) vieux de 10 ans de Takashi “Bob” OKAZAKI, a été diffusée en avant-première sur la chaîne américaine Spike TV début 2007. Avec son budget « pharaonique » d’un million de dollars par épisode, ces 2 heures de programme se placent au même niveau, en terme de coûts, que des productions cinéma récentes comme Paprika ou Amer Béton. Le clou du spectacle - enfin de l'argumentaire de vente - étant ici "l'apport" du casting de voix hollywoodien. De là à dire qu’une partie significative du budget a été « syphoné » par le doublage, il n’y a qu’un pas que nous franchissons d’autant plus allègrement que la liste d’animateurs crédités n'a pas de quoi faire sauter au plafond. Et pourtant, à l’origine du projet était attaché le nom de l’animateur de talent KOIKE Takeshi, qui en avait réalisé un pilote remarqué en 2003. Mais à la déception générale, la solution « en interne » aura apparement prévalu chez Gonzo.
Avec une histoire de vengeance aux airs de prétexte en guise de point de départ (et d'arrivée), le réalisateur KIZAKI Fuminori se devait donc de soigner sa mise en scène. Mais n'est pas KAWAJIRI qui le veut. Entre seconds couteaux ratés et répliques foireuses, la série n’évite ainsi pas les clichés quasi inhérents à son statut de production tournée vers le marché US. Nous nommerons ça le syndrome Kill Bill. Quant à l'argument de l'action, si le personnage principal enchâine les combats à la vitesse à laquelle The RZA enchaîne les mix, on se contentera de faire dans le constat générique : quantité n'est pas qualité. Car malgré leur sophistication, avec des séquences d’animation détaillées et des cadrages particulièrement généreux en plongées et autres contres plongée, les scènes de combat peinent à sortir du lot. Le manque de tension dramatique découlant de la légèreté du traitement narratif n’est pas seul en cause, et sortis des gimmicks éculés, l’absence d’une idée d’animation directrice se fait particulièrement sentir, sauf dans le premier combat (selon B. Ettinger sur son blog AniPages, un animateur de qualité aurait été sollicité sur cette séquence : MORI Hisashi) du premier épisode. Le score omniprésent de The RZA a beau être mis en avant dans ces moments particuliers, on reste encore très loin des prouesses d’animation et du montage parfois expérimental (montage au rythme des scratch de la bande son) que nous offre la référence Samurai Champloo dans ce domaine. Si le réalisateur KIZAKI Fuminori ne s'en tirait pas mal avec la série ninja Basilisk (probable raison de sa présence à la barre dans Afro), également produite par Gonzo, il ne fait clirement pas d'étincelles dans cette co-production.
L’édition DVD intégrale, en réintégrant quelques 3 minutes par épisodes de séquences auto-censurées pour la diffusion TV, ne devrait pas fondamentalement changer cette réalité.
Affreux Samurai
Gonzo goes Hollywood! Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle…
Adaptation d'un doujinshi (autoproduction) de Takashi "Bob" Okazaki des années 1990, "Afro Samurai" a été dès le départ (enfin…presque…un premier pilote non retenu ayant déjà été réalisé par le talentueux Takeshi "Animatrix: World Record" Koike en 2003) pensé comme une franchise. Après s'être assuré les services de l'acteur américain Samuel L. Jackson autant pour interpréter / doubler le personnage principal, que de l'incarner dans une éventuelle transposition sur grand écran, le studio a mis le paquet côté production (les épisodes sont dits avoir coûté un million de dollar l'unité), emploie Okazaki à sortir un nouveau manga de 300 pages et s'est dès à présent attelé aux adaptations en jeu vidéo.
Le rouleau compresseur des dollars à étaler se sent malheureusement à l'écran.
Si l'alliance du western d'exploitation au chambara dans un monde anachronique (des portables et armes dernier cri y croisent des saloons désaffectés et des pistolets du XXe siècle) fonctionne assez bien, l'histoire sous sa plus simple forme de pitch de départ fait s'écrouler tout intérêt pour la série.
Soit un personnage finalement peu charismatique (on dirait un Manu Katché avec vingt ans de plus), assorti d'un énervant sidekick totalement dispensable, qui s'en va charcler de l'ennemi toujours plus costaud au cours de cinq petits épisodes vite expédiés pour venger son défunt père. Ouuuuhhhhh! Pour passer le temps entre deux scènes de combats ultra répétitives, retour sur quelques flash back quant à la jeunesse de notre jeune héros. Qui charclait déjà de l'ennemi étant jeune…Ouuuuhhhhh!
Soit, la réalisation est correcte – et ce malgré la relative restriction des animateurs, sans doute "dégraissés" pour assurer le casting vocal – et els mouvements virtuoses au cours des combats; mais comme l'a déjà suffisamment prouvé le cinéma américain "live", il ne suffit pas de démultiplier les belles prises de vue et mouvements de camera pour assurer la réussite d'un genre. Deux-trois belles idées originales valent toute la technique du monde.
Cette série va marcher, aucun doute là-dessus: la campagne marketing est bien trop importante pour passer à côté du "phénomène"; en revanche, le succès de la franchise est beaucoup moins garanti – à moins que l'auteur original kazaki épate son monde et sorte l'histoire des sentiers ultra balisés sur lesquels ces cinq premiers épisodes l'aient emmené.
Décevant
Revisiter le Japon féodal en y apportant une touche d'anachronisme n'était pas une mauvaise idée. Dommage que le scénario trop conventionnel et sans surprise ne suive pas. En 5 épisodes on s'ennnuie souvent et l'acolyte attribué au personnage d'Afro (déjà pas très bavard) est insupportable et gâche le plaisir à lui tout seul. Alors que certains personnages de l'anime auraient gagné à être mieux développés.
Pourtant l'anime possède quelques bonnes idées. A commencer par le style graphique qui fait penser à celui d'
Oshiaki Kawajiri (
Ninja Scroll) ainsi que le character design d'Afro qui a de la gueule. Les
flash back sur la jeunesse d'Afro sont bien amenés et les séquences de combats ne manquent pas d'être dynamiques (celui contre le Terminator se déroulant dans les airs est assez bien foutu).
Malheureusement
Afro Samurai ne fait pas le poid face à l'excellent
Samurai Champloo.