Cavaliers bisseux
Sous-genre par excellence,
L’âme de Steppe, ou la revisite plutôt foirée du western spaghetti et du film de kung-fu. Si dans l’ensemble le film a bénéficié de moyens très corrects pour une production sino-mongole, le résultat reste affligeant en tout point. La réalisation, tape à l’œil et particulièrement vilaine accuse le poids des ans. Signalons aussi les innombrables incohérences de montage, les courses à cheval répétitives à souhait (comme pour palier l’absence d’un véritable travail de fond), la fausse dramaturgie renvoyant aux pires des productions
Shaw Brothers, l’absence de point donnant lieu à moult scènes floues quoiqu’en accord avec l’esprit
bis-bd-nanar de ce pseudo hommage à Sergio Leone, ses références au western spaghetti en dessous de la ceinture avec ses cascadeurs professionnels, et son absence totale de personnalité hissent cette production vieille de treize ans au rang de farce bisseuse. Pour se convaincre de son caractère parfois déviant (outre les nombreuses tentatives de viol sur la seule femme du village), le film débute sur une chasse à cheval plutôt rythmée, dont une des montures finit par tomber d’une colline : place à la complaisance, le duo Sai Fu et Mai Li Si prenant le temps de filmer la chute de l’animal sous divers angles, et au ralenti s’il vous plait ! A l’heure où les ligues de protection animale s’offusquent devant le massacre d’une tortue dans le célèbre et cultissime
Cannibal Holocaust,
L’âme de Steppe semble nous rappeler que cette époque est loin d’être révolue même près de vingt ans plus tard. Laissons le soin au spectateur de s’indigner ou se marrer devant cet ovni aussi ringard qu’assumé.