En manque de (v)rai père
La même année, que son ambitieux "Gie", Riri Riza s'est emparé d'un matériau – en apparence – beaucoup plus léger, une autre comédie pour enfants après son précédent "Sherina's Adventure"; sauf que cette fois, la sauce ne prend pas du tout.
La faute à une production précipitée pour sortir à temps pour le "Lebaran", alors que le scénario éminemment complexe aurait mérité meilleur approfondissement. Soit la difficile reconstitution d'une cellule familiale éclatée…et qui sous-entend plus particulièrement la difficile reconstitution d'un père endeuillé suite au terrible drame du tsunami (jamais explicite, mais avoué par l'auteur du scénario Key Mangungsong). Il aurait fallu un traitement infiniment plus adulte, peut-être hors du genre de la comédie pour enfants ou du moins à la mise en scène plus réfléchie pour réussir l'exploit de conjuguer ces thématiques extrêmement lourdes à projeter sur le grand écran. Au lieu de cela, on assiste à une comédie mi-figue, mi-raisin, entre légèreté et moments plus dramatiques, avançant tantôt à pas d'éléphant, tantôt piétinant sans plus savoir à quel saint se vouer (littéralement).
Dommage, car le casting des enfants était réussi, notamment la très mature Rena, qui donne véritable corps aux tourments de son héroïne bien plus fragile, qu'il n'y paraît.
Riri Riza aura vu trop grand en cette année 2005 avec les deux échecs consécutifs de son "Gie" et de son "Dear Rena". "3 days to forever" lui permettra l'échappée nécessaire pour se reconstruire avant de connaître la consécration du grand public avec le pourtant faiblard "Rainbow Troops", mais qui aura pour mérite de conjuguer toutes les thématiques abordées tout au long de son œuvre, mais de manière bien digeste.
