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Frontier Blues

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.12/5

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Elise 4 Même les souvenirs semblent déserter les lieux
Fablin 4.25 A la frontière du blues
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Même les souvenirs semblent déserter les lieux

"Bienvenue dans le pays des coeurs brisés et des tracteurs, bienvenue à la frontière nord de l'Iran". Voilà comment débute la bande-annonce de frontier blues, oeuvre intimiste et très peu bavarde du jeune réalisateur Babak Jalali, dépeignant ici la région frontalière entre l'Iran et le Turkmenistan, où il a grandi. Cette région ressemble ici à un immense désert, trop grand pour que quiconque puisse se croiser ; en effet, les quelques personnages suivis ne se cotoient à aucun moment, mis à part le pauvre Hassan et son âne qui rencontre le fermier qu'il est censé remplacer après que celui ci sera parti avec la femme qu'il va épouser, d'ailleurs la seule femme présente dans cette histoire très masculine. Tout le monde est parti de cette terre sans vie, et les seuls restants semblent être voués à une extinction imminente, ayant perdu tout espoir d'un avenir différent. Le film de Bakak Jalali semble le dernier souvenir d'une région totalement oubliée de tout le monde et surtout des citadins, eux représentés par un photographe plein de clichés sur les Turkmen, ne cherchant pas à les regarder comme ils sont mais apportant avec lui son idée pour la mettre en image et conforter les autres citadins dans l'idée romantique et typique qu'ils se font d'une zone où ils n'auront jamais l'embryon d'intention de se rendre. Babak Jalali ressemble lui-même à un photographe, usant de beaucoup de plans fixes et de silences envoûtants, accompagnés d'une musique rendant bien le sentiment mélancolique qu'il veut adresser par son film. Frontier Blues est un film certes long, mais extrèmement prenant et submergé de bon coeur, un rare témoignage de cette région désertée.

08 février 2010
par Elise




A la frontière du blues

En marge de tout centre urbain, au beau milieu de la monotone steppe turkmène, on suit ces personnages dont l’espoir et les raisons de vivre sont en train de disparaître. Nihilistes, ils vivent plus par habitude que par envie, se complaisant dans l’ennui, n’ayant plus la force de tenter quoi que ce soit pour changer leur vie. Cette absence de but est à mettre en parallèle avec l’absence de femmes dans leur vie, représentée de façons aussi diverses qu’un mannequin pour vêtements, un âne pour seule compagnie de Hassan, ou cet homme dont la femme a été enlevée par un berger. Que ce soit épouse ou mère, tous semblent en souffrir. Seul Alam fait exception à la règle, entretient même un maigre espoir, puisqu’il ambitionne de partir vivre une vie meilleure, pour peu que la fille de ses rêves veuille bien le suivre. Cette oasis dans cet univers aride va pourtant se tarir et devenir une victime de plus. Il n'y a pas d'histoire, juste cette galerie de personnages transpirant le désespoir, une sensibilité contagieuse, et l'état d'un non-lieu. Une certaine ironie reste pourtant présente tout le long du film, grâce au photographe qui met en scène ses prises de vues censées montrer la réalité du Turkménistan, le chanteur se jouant de lui, ou encore le vendeur de vêtement qui n'a jamais les bonnes tailles. Ceci, additionné à un sens du cadrage et de la composition extrêmement soigné, ainsi qu'une musique qui ne laisse pas insensible, fait de ce film une petite perle fragile qu'on a autant envie de montrer que de garder pour nous.

08 février 2010
par Fablin


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