Ein Heinmat Film
Comme montré lors de l'interview avec la réalisatrice, heinmat est une notion très difficile à traduire. Il s'agit d'un sentiment d'identité personnelle au sein d'un village, le genre cinématographique découlant de cette notion correspondant aux films portant sur l'étude sociale de la mentalité d'une localité, un genre apparemment très courant dans les années 60. C'est ce que cherche à réaliser ici Cho Sung-Hyung, une réalisatrice coréenne résidant en Allemagne. Elle s'intéresse ainsi au petit village de Wacken, et à ses habitants qui vivent une petite vie paisible tout au long de l'année ou presque ; en effet, pendant 3 jours, le village est envahi par une foule de gens habillés tout en noir et rouge : les fans de métal. Ceux-là même qu'on dit qu'il boivent le sang d'agneaux vivants et mutilent des nouveaux-nés sur un autel. Ce doit être terrible. Comment le village peut-il tolérer une telle chose ? Sans doute parce que ce n'est certainement pas comme ces rumeurs de satanismes et que, au final, même les villageois participent au festival, en tant que volontaires, au niveau de l'accueil et des bars. Ainsi, on peut se rendre compte à quel point les deux mondes coexistent sans soucis, et même s'entraident. Même si certains restent détracteurs de l'événement, il ne cherchent pas à s'y opposer fermement.
Le documentaire donne des idées de réponses à ce phénomène. Tout d'abord, le métal n'est pas un genre musical inconnu en Europe, et les images satanistes restent très minoritaires dans l'esprit des gens. Ensuite, il faut reconnaître que les spectateurs restent relativement correct visavis des habitants, et que ceux-ci n'ont pas vraiment de raison de ne pas apprécier la fête. Et enfin, tous les créateurs de l'événement sont originaires de Wacken, ce qui évidemment reste un point fondamental de la cohésion entre le village et le festival. On remarquera en outre le peu de scènes montrant le festival. Ce n'est manifestement pas le but du film, et parmi les rares scènes de concert, on en voit une être une preuve de l'ambiance chaleureuse et communicante du festival, le genre de scène qui est aussi à l'origine de mauvaises rumeurs. Mais la majorité du film est centrée sur les habitants, afin de percevoir leur mentalité, ceci sur une petite musique au piano, renforçant le contraste avec le métal, et donc le gouffre qui sépare les deux monde.
Ainsi, pour une coréenne qui cherche cherchant son Heinmat dans un petite campagne allemande, Cho Sung-Hyung ressort très bien de cet exercice en plongeant au sein du village de Wacken quelques jours avant le grand Wacken Open Air.
09 octobre 2007
par
Elise