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Masters of Horror : La maison des sévices

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3/5

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17 critiques: 2.35/5



Ghost Dog 3 Du côté obscur de la réalité
Ordell Robbie 1.5 Filmage correct pour un Miike mais manque de rythme et de direction d'acteurs.
Xavier Chanoine 3.5 Une plongée incroyable et terrifiante dans l'esprit dérangé de Miike.
Tanuki 2.25 Pas bouleversifiant
Marc G. 4.75 Miike n’a pas volé son titre de « master », et de loin !
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Du côté obscur de la réalité

La rencontre entre Miike et le producteur de cette série horrifique de 13 épisodes a du être rigolote :

Le producteur : "Mais monsieur Miike, il s'agit d'un film de commande, vous ne pouvez pas y mettre ce que vous voulez ! ... Si, ça sera tourné en anglais... Non, monsieur M... mons... Tak... Takashi !! Pas de vomi, ni de sperme, ni de caca, ni de p... Ohh arrêtez, vous avez signé le contrat, vous n'allez pas abandonner ! ... Non, on ne prendra Miyazaki pour vous remplacer... Si, c'est un film pour adultes, mais... Bon d'accord, un peu de pipi si ça peut vous faire plaisir... Quoi ?? Des avortements ? Mais vous êtes malade ! Vous n'avez pas plus glauque en stock ?... Pfff... Ok, c'est bon, on arrête là, moi je laisse tomber, faites ce que vous voulez avec vos foetus, mais c'est la dernière fois qu'on fait appel à vous."

Le résultat a beaucoup de défauts, mais il a cependant quelques mérites : d'abord celui de hurler devant les tortures sadiques très kilikilikili et les rebondissements toujours plus crades, et ensuite celui de nous rappeler que la réalité, la vérité est souvent magnifiée par les belles âmes alors qu'elle n'est parfois pas bonne à révéler entièrement...

13 juillet 2008
par Ghost Dog




Une plongée incroyable et terrifiante dans l'esprit dérangé de Miike.

Imprint est, il me semble, le seul épisode de la série à s'être fait censurer aux Etats-Unis et qui ne bénéficiera pas de diffusion sur Canal + d'ici quelques mois. On est prévenu, Miike n'est pas là pour plaisanter ni pour faire son mariole comme il l'a si bien démontré avec Dead or Alive. Non, l'homme a plus d'un tour dans son sac et nous le démontre avec ce sidérant et épuisant Imprint, sorte de farce horrifique carrément douloureuse à ne pas mettre entre toutes les mains.

Une histoire très simple, basée sur des faits graves racontés par une geisha défigurée à un "client' venu au pays pour rencontrer la femme de sa vie, une certaine Komomo. Dès les premières minutes, le climat est posé : les teintes sont carrément glauques, il fait si sombre que seules les lanternes suspendues éclairent les chemins, de même que la lumière émanant des maisons closes dispersées ça et là dans ce qui ressemble à un décor de studio digne de la Shaw. Sur le plan esthétique le travail est donc louable surtout quand il fait preuve de culot, tout en se révélant particulièrement inquiétant. On se sentirait presque enfermés, pas d'issues possibles entre cette maison close, ce lac perdu infranchissable ou la demeure poubelle dans la forêt. La seule liberté se trouve au niveau de la narration où Miike multiplie les vrais/faux aveux de la prostituée, nous faisant passer pour ce qu'on n'est pas, c'est à dire des cons. En effet Imprint s'axe sur les récits de cette prostituée difforme, racontant en long en large et en travers le passé douloureux de Komomo. Cette dernière ne nous épargne rien, jusqu'à rendre infiniment sadiques les quelques séquences de torture parsemant l'oeuvre sur une grosse heure. Il faut voir la pauvre Komomo subir les foudres de ses soeurs, un spectacle inoubliable dans le mauvais sens du terme, déroutant et particulièrement marquant, sans être vomitif non plus. Ceci dit, on aurait préféré peut être que Miike n'en montre autant. Le type est cinglé certes, c'est une évidence et prouve une fois de plus qu'il est bien le seul maître nippon actuel à proposer un cinéma si populaire et si déviant.

Mike Garris ne s'est pas gouré en louant les services du cinéaste, savamment inspiré pour l'occasion. Tous les thèmes les plus glauques y sont abordés sans retenue, l'on voit ainsi défiler sous nos yeux inceste, tortures, massacre de foetus jetés à la rivière ou à même une bassine, mutation explicite, malformation physique, le tout semble pourtant très cohérent et on se plait à suivre cette histoire épouvantable afin de comprendre le pourquoi du comment. A ce petit jeu, la prostituée défigurée est un modèle de tromperie, qui derrière son visage angélique malgré cette déformation handicapante, s'avère en fait un parfait démon. De même que le bourgeois Christopher (le seul occidental du film), bien dérangé du ciboulot. Oui, dans le fond, Imprint est un épisode à en perdre la tête.

Esthétique : 3.75/5 - Joli travail d'ambiance. Pour une fois la photographie est magnifique. Musique : 3/5 - Musiques de Koji Endo assez discrètes. L'ambiance sonore reste très travaillée. Interprétation : 3.25/5 - Du bon boulot surtout pour le format télé. Scénario : 4/5 - Tout le monde n'accrochera pas, mais Imprint fait mal, très mal. Dérangé et dérangeant.



12 octobre 2006
par Xavier Chanoine




Pas bouleversifiant

De Masters of Horror, la série télé réalisée par les grands noms de l’horreur, il n’y avait qu’Imprint de Miike qui m’intéressait. Pourtant je ne suis pas fan, je n’ai même jamais vu un de ses films. Pas d’attrait particulier (sauf peut-êre MPD Psycho parce que j’aime le manga). Par contre le fameux 13ème épisode que Showtime a décidé de ne pas montrer, ça a fait friser les moustaches du Tanuki d’un coup. Qu’est ce que l’ignoble Japonais avait bien pu faire pour mériter un rejet aussi radical ? La réponse est dans l’épisode mais pas là où on pouvait l’attendre.

le visage de la folie

Résumons rapidement. Un américain arrive sur une petite île japonaise et passe la nuit dans un claque en compagnie d’une femme de petite vertue défigurée. Il lui dit être à la recherche d’une femme qu’il a rencontrée et aimée et elle décide de lui raconter la terrible histoire de Komomo. Sauf qu’une prostituée ça ment, forcément.

Pour tout dire, hormis un cadavre flottant, une mini-sadako qui se balade, une ombre qui apparait au dessus d’une épaule, les 27 premières minutes sont relativement calmes, trop calmes. A la 28ème, ça se corse avec une scène de torture à vous faire disparaitre derrière vos mains et que même Jack Bauer renierait sans hésiter. Associons vaguement aiguilles, ongles, gencives dans la même phrase pour donner une idée. Forcément, il faut avoir l’estomac bien accroché. Mais finalement en une scène, on comprend que dans Imprint il n’est pas question d’horreur mais de sadisme. On ne fait pas de bonds, on grince des dents. Nuance. Et il reste 30 minutes à tenir avec l’idée en tête qu’au petit jeu de la surenchère, le pire est sans doute à venir.

Ce serait donc ce genre de scènes qui auraient été susceptibles de choquer le public outre-pacifique ? Ça peut se comprendre, moi-même je n’en menais pas large mais il y a fort à penser que la thématique de l’avortement a tenu un rôle aussi. Parce que les foetus jetés dans la rivière, on en voit des bassinets entiers. Le Dakota du Sud en frémit encore. Soupoudrons ce sujet sensible d’inceste, de pédophilie et de maison close. La coupe est pleine, n’en jetez plus, passez votre chemin. Après, ça reste de la fiction tout droit sortie de l’esprit tortueux de Miike, on ne pouvait serieusement pas s’attendre à moins connaissant la réputation du monsieur. On pouvait aussi s’attendre à mieux car il faut reconnaitre que les 3/4 des acteurs asiatiques parlent mal anglais et ça n’est pas un problème d’accent, ça ressemble plus à un problème de compréhension du texte. Du coup, quand ça ne crie pas, c’est assez mal joué. Pourquoi ne pas avoir pris le parti de tourner en japonais et de doubler par la suite pour que tout ça soit un peu plus naturel ? Cela dit même sans ça, il manque encore un peu de conviction notamment de la part de l’acteur américain qui reprend trait pour trait son rôle de Charmed. Les deux actrices principales sont, elles, correctes sans plus. Quant à l’histoire et malgré les 3 dernières minutes, elle aime un peu trop à s’étaler en longueur, à jouer les fausses pistes et fleurter avec le ridicule. Malgré tout, je dois reconnaitre qu’il y a certaines scènes très esthétisées comme la suspension de Komomo à la fin de la scène de torture qui n’est pas sans rappeler certaines photos de Nobuyoshi Araki. Pas de quoi laisser une empreinte impérissable dans les esprits cependant.



18 avril 2006
par Tanuki


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