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Infernal Affairs 2

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les avis de Cinemasie

10 critiques: 3.12/5

vos avis

58 critiques: 3.81/5



Alain 3.25
Anel 4
Arno Ching-wan 4.25 La musique adoucit les meurtres
Aurélien 3
François 3 Ambitieux et bien fait, mais un peu confus et artificiel
jeffy 4.5 Coup de maître
Marc G. 0 Le beau somnifère que voilà
MLF 2.75
Ordell Robbie 2.5 Don Corleone de supermarché...
Xavier Chanoine 4 Un très bon polar soutenu par une partition de rêve.
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La musique adoucit les meurtres

Sur la corde raide du mélange des genres, la musique de CHAN Kwong-Wing triture les vieux thèmes du Parrain avec d'autres plus modernes. Le film de Coppola est évoqué dès que l'on aborde la famille de Francis Ng, thème à la limite du pompage des musiques de Nino Rota, c'est vrai, mais le recyclage de cette source sait évoluer jusqu'à l'avènement magistral du personnage joué par Eric Tsang.

Concernant l'aspect moderne on est proche de la BO de Fight Club des Dust Brothers croisée avec des scores plus seventies, je pense à Quincy Jones, par exemple. L'ensemble est innovant par cette prise de risque sacrément payante, une sorte de fusion de plusieurs genres et de plusieurs époques. Ainsi, tout comme l'était le feu pour Lifeline, la musique finit par s'imposer comme l'actrice la plus importante d'Infernal Affairs 2. Elle accompagne chaque séquence de ses chants choisis : un opéra pour un massacre (ça ferait un joli titre tiens), des coups de speed techno pour les prises de tête d'Edison Chen, quelques notes de piano afin de clôturer le morceau de bravoure du perso d'Anthony Wong etc. Pour accompagner cette préquelle orientée "fresque mafieuse" (chaque film de la trilogie évoque un genre en particulier), ce requiem aussi surprenant que démentiel transforme cette fausse success story en "enfer sans fin", comme nous le rappellent fréquemment les tantras ponctuant l'oeuvre. Elle s'achève sur un dernier morceau envoutant, solennel et mélancolique.

A propos de colique, il est par contre à noter qu'IA3 ne rendra pas justice à ce deuxième épisode, le plus ambitieux et le plus impressionnant de toute la trilogie, vague qui nous emporte en même temps que tous les personnages vers l'issue, souvent dramatique, de chaque destinée.

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20 décembre 2003
par Arno Ching-wan




Ambitieux et bien fait, mais un peu confus et artificiel

Alors que le premier film laissait une impression d'inachevé avec un scénario pas suffisamment développé, ce préquel vient rattraper ce défaut en bâtissant une intrigue très touffue, beaucoup plus ambitieuse. On passe donc d'une histoire efficace mais pas vraiment épique à une saga mafieuse plus proche des Parrains. Hélas on y perd aussi en route un peu de l'efficacité et de la simplicité du premier film, et on passe de scènes franchement réussies à d'autres trop exagérées. Bref, ensemble les deux films formeraient un ensemble de haute volée. Pris un après l'autre, ils restent deux films très bien faits, mais pas infaillibles.

Ici l'ambition a grimpé d'un cran, et on s'intéresse à l'avant, aux personnages de Tony Leung jeune (joué par Shawn Yu) et Andy Lau (joué par Edison Chen), et aussi à ceux d'Eric Tsang et Anthony Wong. Auxquels on ajoute des seconds rôles plus denses que dans le premier film, à savoir la belle Carina Lau et le génialissime Francis Ng. Mais le problème de cette profusion de personnages est qu'il y a trop d'intrigues et de sous-intrigues, aucune ne parvenant jamais à frapper fort comme dans le premier film. Au point que certaines scènes choc manquent de punch car elles s'enchaînent trop vite, ou sont trop forcées. La musique fait parfois déplacée, Hau sort de chez lui et marche dans la rue, on dirait que c'est l'évènement du siècle... Un peu plus de retenue aurait vraiment aidé. Mais d'un autre côté, pour un film de triades made in HK, le scénario est vraiment dense et écrit, et on privilégie souvent les dialogues à l'action. Ce n'est pas toujours très réussi, mais avec de tels acteurs, la pilule passe souvent très bien (voir la scène au début où Francis règle leur compte à tous les boss de triade avec un simple coup de fil). De plus, Andrew Lau a laissé tomber la plupart de ses tics de réalisation (les travellings circulaires) pour livrer une réalisation qui n'a rien de géniale, mais qui est très efficace (voir la scène où Hau tient Sam, le découpage des images est plus efficaces que tous les mouvements de caméras au monde).

Autrement, tout comme le premier film, l'ensemble est techniquement excellent, avec une photo soignée, une musique ambitieuse et solennelle (bien que parfois mal utilisée). Bref, IA2 a les moyens de ses ambitions. Surtout que le casting laisse rêveur. Anthony Wong et Eric Tsang délivrent à nouveau deux bonnes performances, pas vraiment étonnantes mais toujours très très plaisante. Les deux réalisateurs en profitent d'ailleurs beaucoup en multipliant les plans très longs sur des dialogues ou des monologues. Les deux jeunes s'en tirent très bien, Edison Chen étant ici très supportable, et Shawn Yu réussissant à construire un pré-Tony Leung crédible. Enfin, les seconds couteaux font également du bon travail, Carina Lau apportant une sacrée touche de charme, et Francis mettant tout le monde d'accord avec un rôle de mafieux assez vindicatif tout bonnement génial. Seul Chatman To en fait un peu trop au milieu d'un casting qui ne surjoue jamais. On apprécie également fortemment que tous les personnages aient des qualités et des défauts, et l'ambiance assez nostalgique de l'avant rétrocession.

Au final, même si le film est dense et au-dessus des standards locaux dans tous les domaines, il lui manque un fil conducteur et une ou deux scènes chocs en moins pour vraiment s'élever au-dessus de son prédécesseur. A force de multiplier les personnages et leurs relations, et de vouloir créer trop artificiellement quelques passages chocs, on finit par ne plus être impliqué dans grand chose. On aboutit donc à une saga mafieuse avec des personnages de qualité, mais dans une intrigue qui n'est pas au niveau. Alan Mak est jeune il faut dire, et la tâche qui lui incombait ici (écrire le Parrain version HK) était sûrement un peu surdimensionnée pour lui. Quoi qu'il en soit, IA2 est un film à voir, ne serait-ce que par la présence de Francis Ng et des autres acteurs, et pour quelques scènes franchement réussies.



15 octobre 2003
par François




Coup de maître

Pari difficile que de garder le niveau du premier, et pari reussi à 100%. Trois points forts: le scénario: plus qu'un prequel, le film vit par lui-même. La construction fait s'entrecroiser les destins pour le meilleur et surtout pour le pire. Il en résulte un magnifique équilibre dans les dimensions psychologiques des différents personnages. Deuxième point: la réalisation d'Andrew Lau, suffisamment discrète pour laisser vivre l'histoire par elle-même sans avoir besoin d'en rajouter et donc terrriblement efficace et percutante. Et enfin, et surtout!, l'interprétation. A mon point de vue un des meilleurs niveaux d'interprétation jamais vu pour une telle diversité de personnages (avec days of being wild): Anthony Wong, Eric Tsang, Francis Ng, tous trois à leur meilleur niveau au point qu'il est difficile de dire lequel mériterait plus qu'un autre un Award. La magie ne s'arrète pas là puisque même Edison Chen et Shawn Yue arrivent à hisser le jeu au plus haut. Mention aussi pour Chapman To. Si le troisième volet garde le niveau on tient sans doute une des meilleurs trilogies au monde.

29 décembre 2003
par jeffy




Don Corleone de supermarché...

Plutot que d'offrir une photocopie du premier Infernal Affairs, ses concepteurs ont voulu amener la suite/préquel sur le terrain de la saga mafieuse. Sans avoir vraiment les moyens de leurs ambitions. Parce que la construction en époques, la volonté d'ajouter un contexte historique fort au récit -l'approche de la rétrocession-, de multiplier les personnages pour donner au récit une dimension romanesque absente du premier volet, les violons très Nino Rotta, les passages opéra à la Casino, la volonté de mettre le plus souvent en veilleuse les écarts clippesques du premier volet pour essayer de donner une vraie ampleur, un vrai souffle classique à la mise en scène, tout cela renvoie au désir de concurrencer Scorsese et Coppola sur leur propre terrain. Sauf que multiplication des personnages est ici synonyme de scénario embrouillé, les concepteurs ayant oublié que ce n'est pas un hasard si les grandes sagas mafieuses avoisinent les trois heures, qu'Edison Chen est toujours aussi fade, que Chapman To cabotine de façon inappropriée par rapport au ton général du film.

Le reste? Les valeurs sûres (Carina Lau, Anthony Wong, Francis Ng, Eric Tsang) assurent, Shawn Yu est potable, la photographie est toujours aussi pro et le score casse par moments les oreilles. Mais le principal oubli du choix du traitement saga mafieuse -au rayon duquel les Américains n'ont jusqu'à présents pas été dépassés-, c'est le fait qu'on ne peut reprendre tels quels des choix de mise en scène et surtout narratifs à ce point liés à la culture de leur pays d'origine (toute la thématique des mythes fondateurs de l'Amérique et bien sûr de l'idée de toucher du doigt le rêve américain) sans un minimum d'effort pour les adapter au contexte local: chez Scorsese, quand une voiture explose c'est le rêve américain, le rêve d'un individu -de grandeur comme d'un amour impossible- qui partent en fumée; dans Infernal Affairs 2 une voiture qui explose n'est qu'une voiture qui explose. Sans compter que si le film évoque la rétrocession il ne nous dit rien sur ses conséquences intimes sur les personnages et sur toute une "nation". Les dialogues ont beau multiplier les phrases définitives comme si quelque chose de grandiose était en train de se passer sous nos yeux, rien n'y fait.

Infernal Affairs rêvait de Heat et aboutissait à du polar de très bonne facture. Mais dans Infernal Affairs 2, malgré des qualités formelles et de direction d'acteurs au-dessus de la moyenne HK actuelle, l'incapacité des scénaristes à se donner un minimum les moyens de leurs ambitions est trop criarde pour convaincre.



07 décembre 2003
par Ordell Robbie




Un très bon polar soutenu par une partition de rêve.

Supérieur en tout point à son prédécesseur, Infernal Affairs 2 est un polar adroit, plutôt bien réalisé et doté d'une intrigue intéressante. En même temps c'est pas bien difficile de faire mieux que le premier du nom qui même doté d'une certaine classe et d'une interprétation de bonne facture (le tandem Andy Lau et Tony Leung) n'arrivait jamais à aller plus loin que ses prétentions de base, à savoir construire une intrigue superficielle et la rendre "inoubliable" en la modélisant avec classe via un gros cinémascope, une musique moderne et des gueules mémorables (Anthony Wong rules!). Ici, Infernal Affairs 2 va bien plus loin que son aîné en travaillant d'avantage la psychologie des personnages (exceptionnel Eric Tsang) et surtout, en adoptant un style bien plus touchant qu'avant.

On ne retrouve pas les deux compères Andy Lau et Tony Leung, qu'importe, ils ne manquent pas beaucoup. Aucun intérêt à les retrouver non plus puisque le film se déroule quelques années avant, entre 1991 et 1997 c'est à dire lors de l'occupation Anglo-saxonne et la rétrocession de HongKong. Peut-être que cet opus m'a plu d'avantage puisqu'on y trouve cet élément historique en parallèle avec l'intrigue de base, sous fond de drogue et de parrains. Le duo Andrew Lau et Alan Mak ne s'est pas trompé sur la marchandise, en offrant à son spectateur un spectacle aussi bien visuel que sonore. La réalisation demeure fluide, moins tape à l'oeil que Infernal affairs premier du nom, tout en étant finalement plus spectaculaire. Le métrage se déroule en majorité de nuit ce qui accentue le sentiment d'insécurité, apportant son lot de sensations qu'on ne trouvait pas avant. Un véritable bond a aussi été fait au niveau de la trame sonore, particulièrement savoureuse. Comme le dit Shubby, elle fait office d'actrice à part entière, multipliant les morceaux de bravoure et les thèmes de musique classique dans l'optique de nous faire lâcher une petite larme.

Infernal Affairs 2 mérite un cigare puisqu'en plus de dépasser son aîné sur tous les plans, parvient à nous scotcher au siège grâce à un rythme qui ne faiblit jamais, rappelant les grandes heures perdues du polar HK avec Woo et consort. On pourra pester contre quelques effets de style plus larmoyants qu'autre chose notamment tout ce qui concerne les meurtres en hors champs, mais ce serait rabaisser peut-être trop facilement cet excellent polar, doublé d'une interprétation irréprochable (formidable complicité entre Anthony Wong et Eric Tsang) et d'une mise en scène chiadée. N'hésitez plus, que vous soyez fans ou non de cette saga.

Esthétique : 4/5 - Réalisation très lisse mais sans défaut apparent. Quelques effets de style répétitifs. Musique : 4.5/5 - Tout bonnement formidable. Interprétation : 4.25/5 - Que ce soit chez les senior ou junior, le travail est sérieux. Scénario : 3.75/5 - Au-dessus du premier opus, plus riche et dramatique. To be continued...



16 novembre 2006
par Xavier Chanoine


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