A de la valeur pour ses personnages féminins et ses audaces stylistiques
Death Shadows est fort de ses audaces formelles qui le rendent tout aussi attractif que déroutant en bien des aspects. Si la même année Kurosawa signe l'un des derniers chambara "traditionnels", comprenons par là par son absence de partis pris formels inédits (malgré la couleur très appuyée) et sa rigueur narrative, Gosha épuise ses recettes jusqu'à l'essoufflement, mais cet essoufflement est principalement dû aux faibles moyens mis à disposition par la Shochiku offrant ainsi au cinéaste qu'un éventail réduit de possibilités pour illustrer son film, ou alors n'est-ce là qu'un échec artistique cuisant. Car
Death Shadows peut être perçu comme une tentative assez désespérée de mêler influences britanniques sixties et formalisme moderne à la japonaise, sous fond de bis italien n'apportant pas grand chose à l'entreprise. Le scénario est simple, très rétro dans son déroulement et permet une accumulation de scènes grotesques (le samouraï imitant les cris de Bruce Lee) offrant tout autant de peps et de couleurs que de tics tirés par les cheveux : les passages dansant sensés illustrer un nouveau chapitre dans le déroulement sommaire du film sont visuellement atroces (spots lumineux de night-club, danse et filmage bis), les combats alternent maestria formelle à base d'affrontements nocturnes de toute beauté et simplicité évidente, très théâtrale (donc un retour au genre), réduisant ainsi le potentiel réaliste du film. Sa variété reste néanmoins intéressante, le personnage de Ocho (Ishihara Mariko) est l'un des traits féminins les plus intéressants que l'on ai pu voir dans un film de sabre, et si son personnage reste correctement exploité notamment au niveau de son arsenal de danse, il aurait gagné à être davantage mieux incrusté au récit, Oren (Natsuki Mari) arrivant à lui voler la vedette par sa plus grande présence à l'écran malgré son cabotinage royal et son absence totale de défense face à l'ennemi. Dommage.
Malgré son accumulation parfois lourdingue de moments bis et de références à tout un pan du polar fauché des sixties (aussi bien du côté de la Metro que de la Shaw Brothers) du fait de ses moyens réduits (formidable séquence du piège de la cage aux barreaux en plastique), Death Shadows reste un divertissement de bonne facture car évitant la pose inutile et les longues séquences de discussion. Le film est aussi riche en audaces visuelles dans le but de ne pas faire oublier au spectateur que Gosha était un des grands des sixties : décors (parfois artificiels) mis en valeur par une belle gestion de la lumière, mise en scène privilégiant la rigueur du cadre, personnages hauts en couleurs et vrai sens du pouvoir pour certains d'entre eux. Les dix dernières minutes sont ainsi un florilège de retournements de situation comme on en a peu vu ces derniers temps, amenés avec plus ou moins de talent la faute à une musique pas souvent bien agencée : autant les violons et l'harmonica de Sato Masaru durant la première demie-heure sont superbes, autant la pop des sixties est navrante. Death Shadows trouve donc les clés de son joli succès dans son inégalité qui lui fait, paradoxalement, honneur.
UN MUST. DU CINEMA DECOMPLEXE PAR UN DES DIEUX DU CINEMA JAPONAIS.
RESPECT.
D'accord death shadows n'est pas le meilleur gosha, mais pour autant quel pied!
Le scénario est plus interessant qu'il n'y paraît, car la cordellière dont il est question dans le film détermine le personnage principal du récit. Les acteurs sont tous excellents, qu'ils soient poseurs ou cabotins. Les couleurs sont sublimes mais auraient encore mieux mis en avant par le scope dont est pourtant familier le grand hideo. Les intermèdes dansants sont super. Bref il y a un peu de tout dans ce film mais beaucoup de bonnes choses. Et que dire de l'excellente musique du grand masaru sato. Un gosha certes mineur mais à réhabiliter d'urgence.
I will survive
Sur papier, l'histoire présente quelque intérêt, d'autant que les films de ninjas (réussis) sont plutôt rares; malheureusement Gosha signe là l'une de ses pires réalisations. Souffrant d'une intrigue infantile, la mise en scène compile les pires tares des années '80s, à commencer par un esthétisme de toute laideur. Après la mort prématurée du personnage principal, l'histoire se focalise sur l'hilarant affrontement entre une méchante (danseuse de disco) et une héroïne cabotine (championne du lancer de bâtonnet)…Incluant quelques moments d'une ringardise mémorable, l'ensemble est finalement trop longuet pour assurer un culte instantané.