Gangsta Rapt
Quatrième long-métrage de l'interessante ex-clippeuse Upi et incontestablement son projet le plus cher et ambitieux. Fan du genre du polar hard-boiled, elle va tenter une première pour le cinéma indoénsien en s'essayant à sa version toute personnelle du genre. Elle va écrire elle-même le scéanrio, s'entourer des jeuens acteurs les plus en vouge actuellement en Idnoénsie (Fathir Muchtar, Vino G. Bastian, Dallas Pratama, Dion Wiyoko et Ali Syakib) et même engager un coordinateur des combats, un poste rarement exploité dans l'acutel cinéma indoénsien. Elle prépare minutieusement son tournage en choississant avec soin les décors naturels d'un bidonville.
Le résultat à l'écran est assez époustoufflant: les acteurs sont beaux et charismatiques, les décors splendides, les scènes d'action – dès le départ nombreuses et assez impressionnantes poru des scènes de combat de foules – chiadées et la réalisation impeccable.
Là, où le bat blesse, c'est dans l'histoire. Non seulement, elle reprend à la virgule près la sempiternelle rengaine de l'ascension, puis de la déchéance d'une bande d'amis tombant dans la criminalité en devenant les pires ennemis de la terre, mais en plus elle accumule les clichés les plus risibles de cette terre. Rien ne nous est épargné, depuis le malheureux passé des différents protagonistes, en passant par un passage ridicule en prison avec combats, humiliations et même "enfilade" à gogo jusqu'à les histoires de vengeance à base de baffes et de viols. Sur papier, l'intrigue pouvait peut-être prendre des accents héroïques; à l'écran, elle est totu simplement ridicule. Upi "fantasme" entièrement un univers (masculin), qu'elle ne connaît absolument pas. Certes, la plupart des films du genre sont basées sur de la pure fiction, mais l'accumulation de lieux terriblement communs finit sérieusement par lasser et rappelle davantage l'immaturité, dont avait déjà fait preuve la réalisatrice en s'attaquant au difficile problème de la drogue et de la dépendance dans son précédent "Radit & Jani", plutôt qu'à une imagination fertile pleine de bonnes idées.
Pétrie de bonnes intentions, magnifique formaliste, Upi manque tout simplement d'expérience de vie et – sans doute – de culture pour imaginer elle-même ses propres histoires. Un maillon extrêmement fort dans l'actuelle progression du cinéma indonésien (on se demande comment des nombreuses scènes ont pu passer le comité de censure très stricte à l'heure actuelle et elle réussit à donner un souffle et dynamisme totalement inédit dans des scènes d'action), elle ferait peut-être quand même mieux de rester à l'ombre en servant à des postes comme chef-opérateur, productrice ou assistante, plutôt que d'assurer elle-même ses réalisations…Ou alors à s'entourer à des gens plus professionnels du métier.
