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La Vie d'Oharu femme galante

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.95/5

vos avis

13 critiques: 4.15/5

visiteurnote
Samehada 3.25
Mounir 4
Cuneyt Arkin 4
Bastian Meiresonne 4.75
Kamiku 4.75
Anicky 3.75
hkyume 4
Hojo 3.5
k-chan 5
nisei 5
Pikul 4.25
Titeuf@ 4
Bama Dillert 3.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Gervaise était une tapette alias l'assommoir c'est la synécure!

Un film très beau, sensible, même si ce n'est pas mon trip, malgré tout. La maitrise transpire de toutes parts, les acteurs son fabuleux, mais cette mélodie du malheur ne m'a pas touché autant que je l'aurais cru. Mélodrame brillant, certes, mais cet effet d'accumulation a parfois un aspect de compilation frénétique et masochiste. La beauté du film et la contemporanéité des thêmes évoqués est indéniable et je m'incline devant cela, mais ce genre n'est pas quelque chose pour lequel je suis totalement près.

23 janvier 2007
par Cuneyt Arkin


Cosette - puissance mille !!! La quintessence de l’œuvre de Mizoguchi

Quintessence de toute l’œuvre de Mizoguchi, "Oharu" réunit tous les thèmes exploités tout au long de la carrière du cinéaste en se fendant d'un regard vitriolé sur sa propre société. Suite au succès du "Rashomon" de Kurosawa, Mizoguchi ressort un vieux projet jadis refusé par les studios. Adaptation re-actualisée d'un roman du célèbre Saikaku de 1687, le cinéaste demande (ordonne) à son fidèle scénariste et ami Yoshikata Yoda de moderniser le récit et d'accentuer la charge sociale de l'intrigue. En sort un pur mélodrame, dont les malheurs s'abattant sur Oharu sont difficilement sur-passables dans son genre; mais Mizoguchi réussit la parfaite jonction avec un réalisme saisissant et le film reste toujours crédible. Jamais auparavant, les hommes ont été montrés comme de tels monstres que dans ce film : père vendant sa fille comme simple reproductrice au profit d'un Seigneur pour perpétuer sa lignée, la femme est harcelée, abusée et rejetée tout au long de sa vie. Si el réalisateur avait déjà dénoncé l'incapacité des femmes à se sortir de leur difficile conditon de vie par le passé, il accuse même les hommes et le système d'enfoncer la femme. Dégringolant les échelles sociales, Oharu se retrouve finalement une simple prostituée malade et esseulée. Condamnée dès le départ à errer tel un fantôme sur les terres ci-bas, Oharu semble plus morte que vivante. Grimée de poudre blanche lui donnant un air cadavérique, semblant flotter dans des vêtements trop amples lui permettant de se dérober à la vue d'autrui, Oharu n'a aucune raison de continuer à vivre, tant sa condition est misère...et pourtant, elle va toujours de l'avant, garde son élégance jusqu'au bout et fait front à la vie et aux hommes la spoliant. Amoureux du théâtre, Mizoguchi glisse même un hommage au théâtre du jonturi (marionnettes) en metaphorisant sur le triste sort de sa protagoniste principale, manipulée telle un pantin par les fils invisibles des hommes et de la société. Puissant, c'est assurément CE film, qui constitue le chef-d’œuvre ultime dans al riche filmographie de son réalisateur !

24 mai 2005
par Bastian Meiresonne


Mizoguchi, le Molière du cinéma japonais...

Mizoguchi filme avec brio la vie d'une femme (pas si galante que ça...), adaptée d'un roman de Ihara Saikaku. Le cinéaste nous montre de façon émouvante la lente dégradation de la vie de O-Haru. Partie d'une bonne situation dans un rang élevé, elle va progressivement tomber dans la déchéance totale, par la faute de tous les hommes qui, en prétendant vouloir la sauver, la perdront de plus en plus. O-Haru va ainsi redescendre tous les échelons de la société avec des hommes de tous bords et de tous rangs, soupçonnée tour à tour des pires vices, alors qu'ils lui sont infligés par tous ceux qui l'accusent, et qu'elle subit le machisme de la société. Des scènes absolument magistrales en ressortent, notamment celle où un riche client mettra à ses pieds tout le monde dans une maison de courtisanes, semant son argent comme on sème du grain pour nourrir les poules. Seule O-Haru ne s'abaissera pas à ramasser les pièces, ce qui aura pour effet d'attirer l'attention de l'homme riche sur elle ; lui aussi voudra l'emmener, comme beaucoup d'autres. Dans une autre scène, O-Haru va rencontrer son propre destin, sous la forme d'une mendiante jouant de la musique, ce qu'elle deviendra elle-même par la suite, avant de devenir un "fantôme" aux yeux de ceux qui l'entourent. Ce fantôme, c'est cette femme qui finalement aura perdu sa vie (et même son fils, dans la plus belle scène du film) pour avoir aimé quelqu'un qui n'était pas de son rang (Toshiro Mifune, faisant un courte apparition au début). Mizoguchi est vraiment un génie, le peu de musique qu'il utilise dans ce film suffit à marquer très fortement les scènes qu'il dépeint avec beaucoup de justesse, et une mise en scène impeccable !

12 mars 2004
par Kamiku


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