| Ikari Gendo | 4.5  |
Une plongée dans le monde des Otaku… Passionnant ! |
A travers une "success story" imaginaire et satyrique d'un groupe de sympathiques Otaku, cette œuvre des studios Gainax nous fait parcourir les années 80 (et au delà…) pour pénétrer dans ce monde un peu étrange et mystérieux des Otaku. Rappelons que pour Gainax tout a commencé par là : un groupe d'étudiants férus de SF et d'animation, passant par le fanzinat et la réalisation de clips vidéos avant de pouvoir faire de leur passion leur métier… Inutile de dire que les têtes pensantes du studio savent de quoi elles parlent en abordant le thème d'Otaku lancés à la poursuite de leurs rêves en ce début des années 80 !
Ainsi voici une étude drôle et sarcastique de l'"underground" de l'anime Japonais… On y apprendra entre autres détails passionnants et études statistiques que les clubs de SF servent souvent de prête nom dans les écoles Japonaises à des groupes divers et variés d'Otaku ou encore que si seulement 15% des Otaku s'adonnent au Cosplay, cette habitude devient vite une véritable drogue… Le fond de l'histoire quant à lui est à la fois drôle et dynamique. Un récit assez mignon qui cache pourtant certainement une partie de la misère humaine et du rejet de la société que doivent à coup sûr ressentir ces fans de l'extrême. Un récit plein de punsh avec des personnages sympathiques et qui savent toujours rebondir et tirer au mieux parti de leur passion, un film plein d'espoir donc, plutôt joyeux et jouissif, tout de même nettement tempéré par les interviews qui coupent le récit…
Des interviews proposant des tranches d'humanités étonnantes, avec des fans aux voix déformées et aux visages masqués, qui vont tour à tour exposer une partie de leur vie.
Le tout nous fait découvrir un univers où se côtoient pêle-mêle ingénieurs, informaticiens, voleurs, journalistes et oisifs en tous genres et où les différents protagonistes essayent de s'évertuer à vous prouver la différence entre "le bon et le mauvais chasseur", ou plus exactement ici le bon ou le mauvais fan ou encore le sens profond de la collection ultime… Tantôt coupés du monde, tantôt honteux de leur passe-temps, tantôt complexés et rejetés, mais surtout toujours très touchants et passionnants, ces Otaku nous permettent de découvrir une autre face de l'animation et du manga… Rien que pour cela ces OAV sont incontournables !
Le tout bénéficie, comme tous les travaux de Gainax, d'une mise en forme impeccable. Inutile de revenir sur le dessin ou l'animation qui, sans atteindre des sommets, n'en est pas moins de grande qualité, soulignons simplement la justesse de la réalisation, avec l'insertion très réussie des interviews dans le récit, et une mise en scène de celles-ci remarquables. Vous l'aurez compris : ces deux animes sont incontournables non seulement de part la qualité de leur réalisation mais surtout pour une histoire intéressante, des interviews passionnantes, et une plongée dans le côté obscure de l'animation et du manga !
Même si abordé avec une bonne dose d'humour, la partie purement documentaire fait tout de même parfois froid dans le dos… Ce détachement total de la vie réelle ("- et vous n'avez jamais pensé à trouver une vrai petite amie ? – non. Pourquoi ? la vidéo me suffit…") est assez troublant… Mais d'ailleurs qu'est ce que la vie réelle, et cette vie standard est-elle souhaitable ? ;-) Ne nous égarons pas… Les comportements des "fans" interviewés ici dénotent tout de même des attitudes plus qu'excessives… Peut-on être heureux comme cela ? Pourquoi pas, même si ce n'est pas vraiment l'avenir que je me souhaite… Aiya, mais il est peut être déjà trop tard ??? Suis-je un Otaku ????????? Nooooooooooooooon !
