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Paranoid Park

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Ghost Dog 3.5 Nihilisme, indifférence et fatalisme, trois maux d'une jeunesse déboussolée
MLF 4.25
Ordell Robbie 2.5 Une certaine facilité dans ses parti pris formels et son usage de la musique.
Xavier Chanoine 3 Exercice de style
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Exercice de style

Gus Van Sant est un réalisateur au potentiel énorme, et s'il n'évite pas souvent les belles bourdes comme l'ennuyeux à mourir Last Days ou le pathétique remake de Psychose, déjà surestimé à l'origine, il peut redresser la barre avec une facilité assez déconcertante, comme une nouvelle manière de redéfinir le cinéma, l'un des exemples les plus récents est Elephant, aussi lent que déconcertant dans la thématique qu'il exploite, celle de l'adolescence, du renfermement, de la psychose sous fond de faits divers. On a souvent critiqué Gus Van Sant de faire du Béla Tarr, qui en soit est loin d'être un défaut et on le remarque vite dans sa façon de filmer du "vide" ou des "mouvements" captés sur l'instant : aussi bien les pieds des passants que le jeune garçon de Paranoid Park, Alex, impliqué dans un meurtre qu'il a commis de manière totalement involontaire. Il est l'élément central de la dernière réalisation en date de Gus Van Sant, qui entre quelques parties de skateboard dans un endroit réputé comme malfamé, suit cette petite partie de vie du jeune fan de skate entre les errances chez son oncle, sa mère, son père et les virées la nuit. Si au premier abord Paranoid Park ne se démarque pas d'une quelconque chronique, il puise son intérêt dans la déstructuration de son intrigue, fragmentée et dont l'objectif est de laisser le spectateur recoller les morceaux. Et cette déstructuration on la doit au montage très intéressant du film : Gus Van Sant nous montre ce qu'il veut, sans nous donner de réponses concrètes, comme dans cette séquence où l'on ne sait pas pourquoi Alex se cache une fois rentré chez lui, avant de trouver la réponse évidente un peu plus tard avec un joli retour en arrière, la maîtrise du temps étant ici parfaitement utilisée sauf qu'elle est davantage intéressante parce que l'intrigue est vue d'une manière totalement différente : on ne prête pas plus attention au personnage du caïd proposant à Alex de "prendre un train" et pourtant tout le film tourne autour de cette réplique puisqu'elle entraînera l'homicide involontaire, mais encore une fois, on le saura plus tard. Gus Van Sant s'en fiche, il connaît son script, il se joue des codes pour bien nous rire au nez.

Gus Van Sant, à l'instar d'un Wong Kar-Wai ou d'un Nanni Moretti (on peut encore en citer) est un abonné du Festival de Cannes et son Paranoid Park n'usurpe pas son étiquette de film de festival dans la mesure où il franchit à la fois les barrières du film d'auteur (chiant, aux dires de certains) et les barrières du film documentaire. Avec son absence de fil narratif, et son absence de véritable intrigue (hormis l'homicide involontaire), on reste en face d'un exercice de style ennuyeux certes, mais proposant de belles images opérées par Christopher Doyle, l'un des meilleurs faiseurs d'image depuis un bout de temps. Usant de caméra super 8 et d'autres plus sophistiquées (même si le film semble avoir été tourné en 1.33 4/3 pour sa version officielle), le génial chef opérateur prouve que malgré le format réduit il est encore possible de proposer un rendu magnifique. Le choix des cadres est tout aussi intéressant, notamment ces superbes plans où Alex rédige des notes sur un banc dans la campagne de son oncle (interprété aussi par Christopher Doyle), l'utilisation du ralenti s'inscrit dans la continuité des précédentes oeuvres du cinéaste sans pour autant faire de l'épate ou du potentiellement chiant, la musique est une merveille d'étrangeté dans son utilisation. Dire que les premiers plans au skate park sont planants relève d'un doux euphémisme. Malgré tout, Paranoid Park semble rester au stade d'exercice de style et à Gus Van Sant de prendre le minimum de risque, de signer une oeuvre au potentiel festivalier certain, de rentrer tranquillement chez lui en sachant pertinemment qu'il ne repartira pas bredouille, mais est-ce que suivre un adolescent dans ses tourments et dans la "découverte" de la vie mérite quelconque distinction?



29 décembre 2007
par Xavier Chanoine


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