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Return of the Sentimental Swordsman

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6 critiques: 3.58/5

visiteurnote
Fred30 3
jeff 4
le singe 4.5
Manolo 2.5
Sauzer 3.75
seizan 3.75


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Un Chu Yuan différent

pour le scenario voir la page de la fiche du film. je dis ca car c moi qui l'ais ecrit ...lol. Ce film de Chu yuan est bien différent si l'on compare ce film a ces autres oeuvres déjà un scenario beaucoup moins compliqué et beaucoup plus de combats. bon bien sur cela reste un travail tres soigné au niveau des décors et des costumes mais avec beaucoup moins de rebondissements au niveau du scénario. Ce qui est assez rare aussi c de voir Fu Sheng en bad guy et il s'en sort tres bien, d'ailleurs tous les acteurs sont parfait. Spectacle garantit au niveau des combats et ils y en a beaucoup...un Chu Yuan tres spectaculaire

21 octobre 2005
par jeff


Un wuxia-pian désenchantant et mélancolique

L'histoire

Selon la liste des héros du monde des arts martiaux établie par Bai Xiaosheng, le couteau volant du lettré Li Xunhuan occuperait la place de 3ème. Afin d'échapper aux troubles que lui causait cette situation enviée, celui-ci avait choisi de ne plus se mêler aux affaires de ce monde, vagabondant en oubliant ses pertes dans l'alcool. Mais après trois ans d'absence, il se trouvera obliger d'y revenir, forcé par la puissance grandissante d'un clan mafieux ayant pour ambition de dominer le monde des arts martiaux. Li Xunhuan croisera à cette occasion des éléments de son passé sous la forme d'anciens amis ainsi que d'un jeune tueur du clan adverse, pas encore au fait de la nature réelle de ce monde de soi-disant héros.
 

Une aventure présentant un monde des arts martiaux vicié et désenchantant, dirigé par l'appat de la fortune et de la gloire, non plus par la vérité ou le sens de l'équité, ses fiers chevaliers se résumant au final à des pantins ne laissant au mieux derrière eux que des cadavres vite oubliés... 

Le film


Adapté d'un roman relativement tardif de Gu Long ("Fei Dao, You Jian Fei Dao" - 1977), faisant lui même suite à un roman précédent ("Duoqing Jianke Wuqing Jian" - 1970) à la base du Sentimental Swordsman déjà adapté par Choh Yuen et Ni Kuang en 1977, ce "Return of the Sentimental Swordsman" possède une ambiance bien particulière. Autant le premier opus se situait encore dans la catégorie des aventures wuxia assez classiques, autant ici l'auteur initial semble avoir inclus une part très personnelle de son expérience, faisant de ses deux travers notoires (les femmes comme vice et l'alcool comme un plaisir/refuge qui lui sera fatal quelques 8 années plus tard) des éléments problématiques à part entière de son roman. C'est du moins ce qui transparaît particulièrement dans cette adaptation due au traditionnel tandem Ni Kuang / Choh Yuen, manifestement soucieux de représenter avec le plus grand respect cette part originale et personnelle du roman de Gu Long. Cela s'exprimera par une douceur globale assez inédite à cette époque pour ce genre de productions, servant sa vision désenchantée sur un ton emprunt de mélancolie plutôt que de faire exploser son désespoir dans des outrances cathartiques. Le travail du récit sera de fait particulièrement soigné, alternant des modes de présentation distanciés et introspectifs qui donnent au final une vision aussi dense que variée. C'est d'ailleurs sur un ton de récit que commencera le film, sur les paroles contées par un vieux personnage semblant tout connaître de ce monde particulier et qui servira en quelques sortes de fil rouge tout au long du film.  

Quant au déroulement de l'aventure proprement dit, il évitera cette fois-ci le coté alambiqué et démonstratif habituel du genre pour se mettre tout entier au service de son thème de fond qui se trouvera synthétisé dans deux répliques : 
- "Il n'y a ni vérité ni justice dans le monde des arts martiaux. Il n'y a que richesse, gloire et morts." 
- "Une fois devenu célèbre, on y est tel un bateau : on va avec le courant. Si l'on souhaite aller à l'est, on est porté à l'ouest. Et si l'on veux aller au sud, c'est au nord qu'on se dirige. Chaque chose y devient l'opposé de ce que l'on espérait." 

Ensuite, de même que pour cette écriture méticuleuse et sa réalisation sans affectation ni esbrouffe mais d'une grande finesse, il semble que Choh Yuen se soit attaché à déployer ici une direction d'acteurs tout aussi travaillée, exploitant le potentiel de chacun de manière parfois inattendue et sur l'ensemble plus humainement chargée dramatiquement que d'ordinaire. Tout le petit monde des arts martiaux sera ainsi passé en revu, du lettré au mendiant en passant par ceux qui deviendront les triades. Mais l'aventure évitera malgré cela les digressions pour se focaliser son attention sur un duo de tête de grande classe : 
- Ti Lung toujours magistral campant le chevalier Li Xunhuan, routier désabusé du monde des arts martiaux rendu maladivement alcoolique, mais revenant y faire le ménage porté par le destin et un certain sens du devoir peut-être mêlé d'espoir nostalgique (il est également nommé le "Romantic Swordsman"). 
- Fu sheng dans le rôle de Jing Wuming, un jeune bretteur d'apparence aussi froid que redoutable et qui jouera d'une certaine manière dans l'histoire un rôle de témoin révélateur. Un rôle dramatique surprenant pour lui, relativement discret au départ mais prenant progressivement de l'importance à mesure qu'une sorte de transmission s'opérera avec le personnage de Ti Lung. 
Deux autres personnages seront également particulièrement dépeint : 
- Derek Yee, interprétant le lettré Afei, le camarade de Li Xunhuan. Il a lui aussi choisi de fuir ce monde et vit depuis tel un semi-hermite, consacrant son temps à la peinture de son jardin fleuri, oublieux de son état de héros et abandonné à une dépendance sentimentale aveugle pour la vénéneuse Lin Xianer. 
- Ku Feng dans le rôle de Shangguan Jinhong, le chef du bien nommé "Money Clan", représentant en quelques sortes le coté obscure du monde des arts martiaux. 

Avec toutes ces qualités, il est évident que l'on a ici affaire à une oeuvre particulière dans la filmographie de son auteur dont le propos n'aura pas cette fois été le seul divertissement. Et on pourra à ce titre admirer le résultat du travail effectué dans quelques scènes clefs dont celle présentant le vieux chef de clan Shangguan Jinhong (Ku Feng) explosant de déraison devant la dépouille de son fils naturel devenu pour lui inutile car mort et offrant au jeune assassin Jing Wuming de le remplacer à ses cotés entant que son nouveau fils pour étendre ensemble leur domination sur le monde des arts martiaux. Et quant à la scène finale de toute beauté, elle nous offre ce qui est pour moi une vision très approchante de la perfection cinématographique (et là, les magnifiques décors SB aident bien aussi...). 

Pour le reste, malgré cette ambiance semblant plus posée qu'à l'habitude, ce digne wuxia-pian "made in SB" n'oublie pas de nous gratifier de très nombreuses expressions cinégéniques de ce que sont essentiellement les héros de wuxia chez Gu Long : de fiers et habiles combattants. En l'occurrence, le bon maitre Tang Chia nous a concocté un panel de combats de choix. Rien peut-être d'aussi fulminent que les créations de son camarade Liu Chia-Liang mais chacun présentant néanmoins des techniques variés, chaque combattant formant une paire indivisible avec son arme selon le principe de la fameuse liste de Bai Xiaosheng, et ménageant toujours une place à la progression du récit. A noter d'ailleurs pour ceux-ci quelques étranges ralentis soulignant l'intensité de certains passages, bien utilisés et bien placés mais qu'en puriste (aheum...) j'aurais personnellement préféré voir traiter par la seule chorégraphie plutôt que par un artifice technique de montage. Enfin, c'est peut-être aussi que le procédé n'était pas courrant à l'époque pour ce que j'en ai vu... 

A noter également à titre de curiosité certains passages récurrents dans la partition de Eddie Wang qui ne manquent pas d'évoquer un des thèmes composés par HAYASAKA Fumio pour les "7 Samurais" de Kurosawa. Et étant donné la teneur du film, je ne serais pas étonné outre mesure qu'il ne s'agisse pas d'une simple coïncidence...

Verdict


Bien au-delà d'une simple suite, à l'image du roman dont il est adapté avec une finesse respectueuse, ce "Return of the Sentimental Swordsman" se révèle un wuxia-pian mature et attachant car emprunt d'une douceur mélancolique touchante. Pour autant, il a également su conserver le caractère divertissant habituel des productions Shaw Brothers du genre avec de nombreux affrontements de qualité et des décors à la composition quasi picturale. 
En résulte un film complet témoignant d'une grande maîtrise, une oeuvre à part dans la filmo de Choh Yuen que sa qualité de traitement rend de plus tout à fait accessible au plus grand nombre, cinéphiles amateurs du genre ou non. 

Un film qui me laisse également supposer que le fameux renouveau de ton opéré dans le wuxia-pian des années fin 70' - 80' (les Soul of the Sword, The Sword, Duel to the Death, Last Hurrah for Chivalry and cie...) ne viendrait pas seulement des recherches formelles de quelques cinéastes ou de contraintes commerciales de renouvellement mais aussi pour une bonne part des auteurs originaux, eux-mêmes chevaliers vieillissants, et de la tendance littéraire contemporaine à inclure plus fortement des parts autobiographiques dans les écrits. Un sujet probablement à creuser...

Quelques répliques


- "There's no truth in the martial arts world. There're only dead people, gold and fame." 
- "There's only fame and fortune in the martial arts world, there's no fairness." 
- "One will wake up when it's time and one will get drunk when it's time." 
- "You have no idea that after one has become famous, he's like a boat. You will always go with the flow. When you want to go east, it goes west. When you want to go south, it goes north. Everything will turn out the opposite of what you want. Take me for example, the reputation of Little Li's Legendary Dagger has given me troubles, and I have nothing left except a bottle of wine and my constant coughing. I've lost all my friends, my lover..."



27 octobre 2005
par le singe


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