François | 3 | Souvenirs souvenirs... |
Ultime Violence reste un de ces films pas vraiment bons mais pas si mauvais que ça, que vous avez vu et revu à 10-12 ans, et vous retombez une nuit sur le câble en version allemande et les souvenirs ressurgissent. Avec le recul on se rend évidemment compte que le film ne vaut pas les fleurons du genre, mais il garde un certain charme nostalgique évidemment et une vraie touche exotique pour l'époque. Une K7 ramenée de Paris, la capitale, par son papa, c'est toujours quelque chose pour un petit auvergnat. Pour un film de ninja, genre bien à la mode en plus, c'est le pied.
Evidemment le scénario n'a rien de fabuleux, le gentil japonais ouvre sa boutique d'art aux USA et veut oublier son passé de Ninja. Hélas il rencontre des ennuis (je ne sais plus avec qui, mais un gars vachement méchant qui est évidemment lui aussi un Ninja) et doit renoncer à sa promesse. Et là ça défouraille grave.
Le principal et seul intérêt du film réside dans les multiples techniques des ninjas, notamment le mannequin d'un mètre cinquante sorti d'une des poches lors du mythique combat final, les shurikens dont la longueur des branches est juuuuste celle de l'oeil, de manière à toucher le cerveau, etc... etc... Les combats ne sont pas fabuleux mais restent d'un bon niveau par moments et amusants grâce à ces techniques. La mise en scène n'est pas révolutionnaire non plus, et surtout se la joue très sérieuse sans une once de second degré. Jetez un coup d'oeil à la scène où le Sho décide de reprendre du service, il ressort son katana, grosse musique, regard décidé, ça ne rigole plus les amis. Mais au moins, c'est fait dans les règles de l'art et on peut s'en amuser entre amis. Surtout que Sho Kosugi est véritablement à fond dans son rôle, et que la violence n'est jamais édulcorée (et pas le shuriken dans le frond du gamin!). On a vu clairement pire pour un film d'arts martiaux américain, et certains passages de combat/cascades sont même de bon niveau (l'entrée dans le mini bus, on voit plutôt ça dans les films HK de la bonne époque que dans une prod US à petit budget).
Hélas Firstenberg n'est pas Michael Mann, et le film regorge de pures moments de nanardises qui portent sérieusement atteinte à son potentiel de "bon film de ninja US". A l'arrivée reste une série B qui vaut finalement bien le détour, les autres films de ninja US ne valant pour la plupart pas tripettes (je lorgne du côté des Michael Dudikoff). Ici il y a une touche exotique évidente pour le néophyte en ninja, qui s'en voit proposer des tonnes, avec toutes les techniques et ustensiles, et un premier degré assez rare dans le genre qui ne fait pas passer le ninja pour un faire valoir ou un bouffon exotique. Appréciable donc, même si mal fini.