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Seven Days' War

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Xavier Chanoine 3 People try to put us down...
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People try to put us down...

Plus connu comme étant celui qui a révélé Miyazawa Rie (Le Samouraï du crépuscule, Tony Takitani…) que figure majeure du cinéma japonais des années 90 et 2000, Sugawara Hiroshi a au départ été présent dans l’industrie en tant que producteur peu prolifique dans les années 80 pour Fukasaku Kinji ou encore Obayashi Nobuhiko, avant de passer à la réalisation à la fin de la décennie avec Seven Days' War. Ou comment dresser la jeunesse nippone face aux adultes qui se pensent tout permis, dictateurs de la pensée unique et des manières à respecter.

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Surfant sur la mode des films d’aventure menés tambour battant par une bande de gosses, on pense d’ailleurs très souvent aux Goonies de Richard Donner, le film de Sugawara n’en prend pas le même chemin. Bien plus violent que son modèle américain, bien plus pamphlétaire aussi mais toujours sous le ton du divertissement, ces sept jours de guerre ouverte et affirmée ne sont en rien une quête au trésor issue du hasard (sans la découverte du grenier de leur maison, les Goonies n’auraient jamais eu l’idée de partir à l’aventure, davantage résignés à l’idée d’être bientôt expulsés de chez eux), mais bien un choix légitime. Las des coups encaissés par leurs professeurs, donc du système appliqué, huit jeunes garçons bientôt rejoints par trois filles tout aussi motivées vont se replier en secret dans un enclot abandonné (mais propriété du gouvernement, nouvelle entorse !) pour y rester le plus longtemps possible, prêts à résister à toute éventuelle attaque des adultes qui n’y comprennent rien. Figure imagée d’une forme de rébellion en culottes courtes, sans aucuns moyens, face à ceux qui ont raison sur tout et qui font et forment la relève. Si on en était restés là-dessus, bonjour l’avenir. Heureusement, bien cloitrés dans leur Q.G parfaitement aménagé pour l’occasion, renfermant par ailleurs un tank rouillé, il y en a encore pour crier « non » au système, à l’éducation façon père fouettard, aux valeurs trop vieilles pour eux.

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Seven Days' War représente donc au départ une certaine idée du divertissement de la fin des eighties, à savoir des choix esthétiques sans grosse surprise (un beau gosse, un intello pro de la mécanique, un gros, des nanas qui piaillent), des chansons amoureuses qu’on aurait pu sortir sans trop de mal du répertoire guimauve de Chage & Aska de la même époque, et une bande de jeunes qui vont connaître la dure loi de la réalité : passage de la vie d’écolier à celle plus difficile du monde des grands, par le simple moyen de se hisser à leur hauteur. Ainsi, le repliement dans un entrepôt affiche de manière symbolique leur refus du dialogue, leur volonté de ne pas se plier aux lois de ces professeurs, et le tank leur seule arme de dialogue face à des professeurs devenus traqueurs. L’histoire se mue en cercle vicieux puisque le fait d’être devenus hors-la-loi exacerbe la rage des professeurs incapables de gérer la situation, même associés aux forces de l’ordre. S’en suit un chaos inattendu mais diablement espéré par le spectateur, préparé à faire face à une guerre en hui-clos jouissive. Jouissive par sa technique : le montage acéré et les choix de caméra astucieux lors du dernier tiers permettent au cinéaste de varier les espaces et donner ainsi une autre ampleur au terrain de chasse. L’entrepôt se transforme alors en labyrinthe truffé de pièges façon « boum j’t’attrape » de Data des Goonies, logique lorsque la force ne suffit plus. Jouissive et étonnante également, cette violence qu’on ne cache pas : ici les gosses ramassent coups de pieds et baffes dans la tronche sans toutefois abdiquer, en résulte des affrontements à la fois drôles et acharnés, presque impensables. Pourtant, Seven Days' War ne renie jamais son propre fond, c'est-à-dire évoquer à travers la rébellion les travers de l’adolescence. Cette volonté de vouloir conquérir le monde en transcendant ses moyens, en bâtissant son propre univers, sa propre société. On les verra évoluer, se quereller, se débrouiller, du système D qui accélérera d’une certaine manière leur croissance, leur maturité. Au final, ces sept jours de guerre sont une agréable petite sucrerie qui fait grandir.


17 juillet 2011
par Xavier Chanoine


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