Coooooool !!
Rien ne se crée, tout se recycle. Telle est la pensée profonde qui nous parvient à la vision de SOTMO. Il existe évidemment plusieurs manières de recycler, ré-interpréter, réviser ce qui sert d'influences. Dans l'univers impitoyable du néo-polar, il existe des tendances majeures qui n'ont de cesse de s'entrecroiser, sans qu'aucun représentant ne puisse s'assurer une créativité vierge de toute influence vis à vis des autres : dans cette bulle noire, nous trouvons en vrac Ringo Lam, Quentin Tarantino, Takeshi Kitano, William Friedkin, Michael Mann, Kirk Wong. En traçant un graphe, on s'aperçoit qu'il n'y a que des flèches à double sens.
A côté de ces maîtres, il existe de nombreux satellites plus ou moins imposants. Avec SOTMO, Katsuhito Ishii revendique une filiation qui saute aux yeux dès les premières secondes et s'impose d'emblée comme le chaînon manquant entre Quentin Tarantino et Ryuhei Kitamura. L'intérêt majeur du métrage réside dans la galerie de personnages hauts en couleurs ce que ne fait que confirmer le très bon générique de début. Petites phrases qui marquent, scénettes amusantes, poses manga, protagonistes au graphisme appuyé, bande son rock prenante, ellipses kitanesques. Ishii n'invente rien, mais ça ce n'est pas grave, plus personne ne le fait. Ce qui compte c'est la façon de construire son récit.
Avec une mise en scène très stylisée mais encore trop maniériste, Ishii dégurgite ce qu'il a vu auparavant plus que ce qu'il aurait pu/du apprendre. Si sa démarche peut sembler rebutante, elle n'en est pas moins intéressante puisque cela procure tout de même un plaisir visuel indéniable : ce kaléidoscope laisse la place à l'expérimentation scientifique, le mirifique gunfight dans l'hotel aidant à appuyer cette assertion.
Pourtant, à vouloir trop se concentrer sur les innombrables détails truculents, Ishii peine à conserver tout du long une certaine efficacité narrative contrairement à ses pairs. C'est d'autant plus flagrant si on compare son travail avec celui de son homologue occidental Skip Woods. De ce fait, certaines parties de cette chasse ont tendance à s'allonger et procurent un ennui regrettable. Du point de vue du casting, les acteurs atteignent un niveau de coolitude très réjouissant. Tadanobu Asano et Sie Kohinata de par leur charisme sexy s'imposent en Mickey et Mallory/Bonnie et Clyde version presque correcte et totalement séduisante.
Not cool enough...
Quentin Tarantino a beaucoup fait pour introduire certains éléments du cinéma de genre japonais à l'intérieur d'un contexte de film noir américain. Le cinéaste ayant en plus un véritable statut de rock star au Japon, il n'est donc pas surprenant que son approche parodique ait pu influencer en retour des jeunes réalisateurs japonais. Cet effet de balancier rappelle assez les rapports cinéma américain/ciné hk: des films comme Scarface ou l'Année du Dragon contribuèrent par leur succès au box office local à l'amplification de la vogue du polar dans les années 80 à Hong Kong et donnèrent naissance à des oeuvres à leur tour pillées par Hollywood. De ce coté-là, on ne peut reprocher à Katsuhito Ishii de ne pas essayer d'adapter cette approche faite de parodie et de sous-culture aux codes cinématographiques locaux: les longs plans sur les discussions à l'intérieur de voitures, un travail sonore sur des bruits sourds, tout cela donne au film un hiératisme absent du cinéma de Quentin.
Mais ces choix sont-ils vraiment les bons? Car en filmant à distance une conversation faite de plaisanteries de gangsters, Ishii nous prive de l'essentiel: les réactions se lisant sur les visages des personnages qui font le prix de ce type de scènes. Qui plus est, ce type de choix ne dynamise pas ces moments-là. Et quand Ishii fait plus frénétique on sent son passé publicitaire: quelques mouvements brusques de caméra inopportuns, le générique clippeux sur fond de mauvais rock. Mais le plus genant est que cette version tendance de Bonnie and Clyde souffre de yakuzas au look affreux, d'acteurs surjouant et d'idées lourdes et ridicules (la fuite en slip, le casse avec un minicassette). Seul Susumu Terajima joue avec conviction et talent.
La tentative n'aura néanmoins pas été vaine vu qu'elle aura sans doute avec le recul permis au cinéaste d'affirmer sa personnalité. Ses vélléités postmodernes fonctionneront en effet bien mieux dans le Goût du thé.
Pas tant énervé que cela...
Il y a dans cette réalisation d’Ishii Katsuhito au titre imprononçable un vrai défilé de gueules incroyables et un vrai sens de l’humour noir. Une forme de montage métamorphosant certaines vignettes banales en pure moment de comédie, un score rock énervé bien pensé et un générique frimeur du tonnerre. Mais que d’ambitions et de promesses non tenues sur la longueur. Le film se traîne en longueur, affiche une photographie particulièrement terne et un dynamitage des codes du polar noir à la Tarantino sans que l’élève n’atteigne le maître. Certaines séquences en sont d’ailleurs de pâles copies, comme la discussion des gangsters à bord d’une voiture en début de métrage, plongée dans la nuit et donc accentuant encore plus la distance qui sépare le spectateur de l’objet qu’il a en face de lui. Dommage, car cet objet, fleuretant entre l’ovni foutraque et le polar noir avait de sérieux atouts.
OK, un film de poseurs. Mais, quels poseurs !
Tous plus charismatiques les uns que les autres, les acteurs prennent leur pied à composer des persos excessifs et donc forcément jouissifs. Un film qui a la classe !
Des séquences dignes d'un anim, d'ailleurs on retrouve l'esprit mangaka tous le long du film. Ajoutez à cela une touche lynchéenne et vous obtiendrez un film vraiment dynamique, fun et délirant.
Délire flagrant
Effectivement : je m'avoue un certain pencahnt pour un cinéma poseur et pub-eux; mais autant j'accroche, quand c'est fait avec un certain goût ou de l'originalité, autant je m'en lasse, s'il n'y a pas une once d'implicaton de la part du réalisateur pour son sujet.
Or, "Shark..." fait partie de la première catégorie sus-citée : véritable délire graphique et apologie de la cool-attitude, le film est une sorte de trip visuel sous amphé.
Bien évidemment, il ferait penser à du Tarantino (et plus particulièrement les films écrits, mais NON REALISES par son auteur), mais je trouve en première ligne de larges influences manga-esques, milieu dont est issu le réalisateur. Le film constituerait même pour moi l'une des plus réussies adaptions de manga tout court : tout y est ! D'une utilisation de couleurs très inspirées, d'une galérie de tranches des plus carricaturaux; des cadrages qu'on croirait découpé à même d'un manga; des situations complètement loufoques...ENFIN un film, qui ne s'amuse pas à créer des décors rose bonbon et peints au grand pinceaux pour donner une dimension BD-esque, tout en soulignant le tout par des bruitages extraits de dessins animés. Non, dans ce film, la BD s'anime FINALEMENT pour devenir un film.
L'histoire en elle-même est assez faiblarde, mais emporte uniquement LA FORME; et là, le réalisateur s'en donne à coeur joie. Il soigne ses personnages (esquissant en quelques plans leur principaux traits de caractère permettant une identification comme à la lecture d'une BD; en leur atribuant des tronches immédiatement identifiables à certains de nos préjugés innés; en les habillant de manière tout à fait cartoonesque...), ses décors (hallucinants lieux, également identifiables chacun par une mise en scène attribuée; en éxagérant leur apparition), sa mise en scène (de l'expérimental aussi bien dans la mise en scène, que par le découpage, que par le montage, que par le son...un FESTIVAL).
Si le film intègre maints éléments pris à gauche et à droite, le réalisateur semble rendre un grand hommage au grand David Lynch (notamment par tout ce qui concerne le grand hôtel, à commencer par le grand rideau rouge - icône de Lynch et présentant la frontière entre le Bien et le Mal - les personnages torudus et l'exploitation du son, grandiose) et être un fan de Takashi Miike (même approche de la mise en scène, notamment lors des situations comiques, filmés en un long plan large).
L'opposition des plans posés (le calme avant la tempête) et des moments plus cuts et hype n'est pas toujours des mieux réussis et la finale se traine immanquablement en longueur; mais s'il faudrait faire un rapprochement avec les films écrits par Tarantino, ce film se clase bien au-dessus en son traitement, évitant une surenchère visuelle purement gratuite. Ici, les plans poseurs sont parfaitement assumés et seulement dans quelques rares moments; il y a un véritable travail de mise en scène et de recherche visuelle, au contraire d'autres films MTV-esques épileptiques.
Bref, si vous êtes fan des films hype, de Miike, des adpations de manga - ne passez pas à côté de ce bijou !!!
déception
des bons persos barrés, quelques séquences sympa, une écriture correcte mais le tout est plombé par un rythme vraiment inégal, trop lent de maniere générale, et surtout une réalisation et une photo vraiment à revoir, car la réal manque de plans serrés, et la photo est trop sombre.
ceci rend le film peu lisible, et du coup on est toujours en retrait de ce qui se passe. le casting nickel chrome n'y change rien, ces defauts font basculer le film dans l'insuffisant, c dommage
Comme un vieux rock'n'roll
Atypique et concassé comme un vieux rock rétrograde ce film de punk quarantenaire part dans tous les sens et se perd dans ses excès.
Personnages caricaturaux à l'extrême, frénésie patatresque de tous les instants, ne pas savoir se poser pour adapter l'image à l'instant et se perdre dans un trop plein de pitreries tendancieuses.
C'est du Harada frénétique qui oublie l'essentiel, la perfection du cadre et du mouvement, c'est donc du non Harada, donc c'est mauvais...
Demeurent quelques idées, comme le has-been amoureux vengeur et des petites touches fantaisistes qui marchent assez bien.
Moyen.
Pas mal du tout...
Acteurs aux tronches terribles, une bonne vieille course poursuite à l'ancienne, bande son très sympa et dynamique! Pas de temps mort, toujours en mouvement!
atmosphère! atmosphère! est ce que j'ai une gueule d'atmosphère?!
Un film a vite oublié manque de rythme, de vie.
Tout est placé sous l'ambiance, l'atmosphère mais celle-ci est aussi morte que les feuilles d'automne qui se ramessent à la pelle.
Beaucoup de personnages peu attachants, possèdants des motivations plus ou moins convaincantes.
L'histoire part dans tous les sens mais contrairement à un bon film de HK, ce n'est même pas jouissif, drôle ou original.
Désolé pour l'équipe du film mais c'était une perte de temps.
Des scènes déjantées, des acteurs ULTRA-charismatiques, il n'en fallait pas moins pour me rendre heureux...
Asano Tadanobu (Ichi the Killer) s'en donne à coeur joie et Kohinata Sie est assez géniale elle aussi (et surtout très jolie, c'est un régal de la voir sa ballader en sous-vêtements X_x).
L'écrasante majorité des scènes est d'un délire absolu, et la mise en scène excellente !
Il y a peut-être ici et là quelques ralentissements dans l'action, mais rien de bien méchant...
Et le style vestimentaire des acteurs, parlons-en : Le générique de début ressemble à un jeu vidéo, tous les persos du film défilent en prenant des poses plus ou moins normales...
Et la plupart a un style ultra-charismatique (je me répète ;;^^) : Il n'y a qu'à voir le grand aux cheveux blancs, avec sa paire de lunettes et son blouson en cuir blanc... Il ressemble à un perso de jeu de baston ! Et il fait un truc délirant et complètement inutile avec son briquet...
Bref ! Une quantité faramineuse de détails qui font, il faut l'avouer, bien délirer !
J'adore, et je vous le conseille !
(petite précision, il est en VCD à Musica, mais il n'y a pas le lien ici, je ne sais pas pourquoi...)
16 novembre 2002
par
PyRo
Délire trash décomplexé mais malheureusement... mauvais.
Pour ceux qui trippent sur les tarandinades mineures se passant de la pommade à longueur de pellicule, ce film est à réserver. Pour ceux qui aiment juste s'amuser, il est à conseiller vu qu'il est assez fun (j'ai dis assez). Pour les exigeants, il est à éviter.
En clair...
Les plus : Asano Tadanobu est un cas à lui tout seul; Shie Kohinata est bonne; la galerie de persos jetés n'a presque rien à envier à celles de Guy Ritchie, et le tueur homo… est déjà culte !
Les moins : malheureusement, toutes ces bonnes idées sentent le pompage involontaire et l'absence de personnalité; de plus, le tout est plombé par une réa très (mais alors très) bof et un scénar peu inspiré.
En clair, donc... ça s’oublie vite.