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Antarctic Journal

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3.25/5

vos avis

27 critiques: 3.13/5



Arno Ching-wan 4 Plaines hallucinées
Elise 4 PNR-Point
Ghost Dog 4 Terres inexplorées
Ordell Robbie 1 Sac de couchage fait celluloid
Tenebres83 2.5 Se laisse voir
Xavier Chanoine 4 Froid comme la mort...
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Plaines hallucinées

J'ai vu... quelque chose, je...En attendant la version des Montagnes hallucinées de HP Lovecraft par Guillermo Del Toro, cette escapade fantastique en Antarctique vaut son pesant de glaçons dans le pastis (avec ou sans cacahuètes). L’exercice difficile consistant à faire un film autour de types marchant dans le grand blanc est ici très concluant, IM Pil-Seong optimisant la tension par une mise en scène dosant parfaitement le classicisme inclus dans un forfait « excursion » et des plans plus modernes soulignant intelligemment l'intrusion d’un élément perturbateur. Le casting est au poil et le score de Kenji Kawai adapté à la situation, c'est-à-dire discret, préférant laisser la place à une très efficace bande-son composée principalement de pas dans la neige, des pas dont la régularité varie selon l’état de fatigue des héros, des pas mélangés à un blizzard envahissant ou un silence faussement calme et oppressant selon la progression de la cordée. Autour de ces acquis le compositeur japonais se réveille par intermittence pour nous soumettre un thème faussement léger, proche de certains passages de Patlabor 2 qui, déjà, illustraient un danger d’autant plus présent qu’il était invisible. Même si l’artiste se fout royalement du monde sur la dernière scène en reprenant note pour note un passage d’Avalon, son approche est la bonne, la même qu’avait eu John Carpenter pour rythmer sa Chose du morceau le plus simple qu'Ennio Morricone ait jamais créé. En résulte un film à l’ambiance lourde, l’issue inéluctable de cette marche vers un destin étant parfaitement retranscrite par ces éléments fantastiques légers que sont les dessins étranges se trouvant dans le journal du titre, l’œil fixe au fond d’une grotte - qu’il soit celui d’une sombre créature ou une simple excroissance de la roche en forme de… trompe l’œil ? - ou encore un petit trou dans la neige dans lequel la caméra, sadique, aime à observer une victime potentielle en donnant vie à un élément du décors et à l’impression générale que ces hommes, au milieu de rien, sont constamment épiés par… mais par quoi bordel ??

Antarctic Journal n’a pas besoin d’une tribu de Gollums à la The Descent pour inquiéter, son histoire est prenante, très bien racontée, et quelques passages de terreur pure achèvent de rendre ce film fantastique majeur, de ceux qu’il aurait été plus logique de découvrir au festival de Gerardmer qu’à celui de Deauville. Peu importe, l’important étant d’avoir eu la chance de vivre cette expérience un soir sur grand écran, une incursion coréenne notable dans le domaine du fantastique. Et, fait véridique, au sortir de la séance un cinémasien a laissé tombé ses clefs de voiture par terre en les confondant, l’espace d’un instant, avec un mousqueton. « Mmh…cet homme est bon pour l’asile, incarcérez le immédiatement à l'établissement d'Arkham je vous prie. »



14 mars 2006
par Arno Ching-wan




PNR-Point

Après une brève vision, quelque jours auparavant, de la bande-annonce, le film s'annonçait comme une aventure où allaient se mêler toutes les difficultés liées à une expédition polaire et une petite intrigue fantastique, sans préciser qu'elle serait l'emprise d'un tel mystère sur l'histoire. Finalement, le film n'est pas tant composé de scène surnaturelles mais est imprégné d'une atmosphère mystique qui ne peut pas échapper à l'oreille avertie. Le film commence sur une séquence de travelling qui fait admirer les magnifiques paysages enneigés de l'antarctique pour finir sur la première séquence d'expédition (dont le but est d'atteindre le POI, Point d'Inaccessibilité) qui démarre fort avec le premier incident lié à une crevasse, permettant ainsi de montrer les réflexes des alpinistes dans une situations de danger. Le film commence donc très bien, et le stress gagne son premier pic. Il est évident que la tension, si vite accrue, retombe illico et la scène d'action-intro est directement suivie par la mise en place des personnages dans le récit par une table ronde dans la tente pendant une nuit (enfin sur la montre parce que dehors il fait jour tout le temps).


Après cette introduction posant bien les bases, le film suit un déroulement assez logique et vraiment captivant. Rien de bien étonnant, en outre, dans le déroulement de l'histoire, mais l'atmosphère gagne bien en tension lorsque les membres commencent à faire baisser leur confiance après les premiers incidents. Rien de bien original dans cette atmosphère non plus malgré son efficacité ; il serait vain de citer tous les films qui reprennent cette méfiance entre des personnages censés avoir à l'origine une confiance totale, mais qui s'évapore lorsque le doute vient se mêler de l'aventure. Les personnages sont bien placés dans l'histoire ; Yu Ji-Tae absorbe son rôle à la perfection, développant un personnage amateur et plutôt lâche lorsqu'il s'agit de prendre une décision pouvant changer le cours de la mission et reste toujours de l'avis du capitaine qui lui, interprété par Song Kang-Ho, a un caractère plutôt étrange et quelques fois peu logique par rapport à la situation, ce qui pourrait être mis sur le compte du mystique.


En effet, un certain mystère imprègne ce film d'un bout à l'autre. Pourtant on ne peut pas parler de fantôme comme dans un film d'horreur bis coréen, ni même d'un virus, l'antarctique étant complètement vierge de tout virus à cause de la température. Par contre on sent une présence plutôt légère tout au long du film ; outre la scène inutile de l'oeil qui apparaît dans la liqueur au début du film, on a le coeur qui frémit en entendant le vent gronder, comme une respiration, et donnant une impression de vie à ce bloc de glace. Cette vie se traduit ainsi par cette présence qui semble aller encore plus loin. Les personnages ont des hallucinations (Min-Jae qui voient des scènes de mort dans ses rêves), des moment de faiblesse inexpliquée (l'alpiniste tombant malade sans raison), laissant penser que cette présence mystique s'insère dans les personnages, un peu à la manière de R-Point, altérant leurs émotions, créant une méfiance, choisissant ainsi les méritants, ceux qui peuvent accéder au POI. Malgré cela, le surnaturel n'est pas aussi présent que dans R-Point et sert, à mon impression, de prétexte pour expliquer que l'expédition perd le contact avec la base, détail réellement sans importance vu le développement de qualité de l'ensemble.


On ne pouvait pas parler de ce film sans toucher un mot sur la musique fantastique de Kenji Kawai, réussissant là à créer une atmosphère mélangeant le suspense et l'aventure, et le magnifique couché de soleil sur l'antarctique. Finalement, un magnifique film d'aventure, bien interprété et vraiment très bien réalisé, avec sa petite touche mystique mais sans en faire trop.




06 août 2005
par Elise




Terres inexplorées

Avec Antarctic Journal, la Corée donne un nouvel élan au film d’aventures et de suspense. Plongée dans ce lieu extrême et inhospitalier qu’est la banquise, un lieu que l’Homme ne maîtrise absolument pas, un lieu où le champ des possibles semble sans limites (virus, esprits maléfiques, flirt avec la mort,…), l’intrigue renoue avec malice avec la grande époque de The Thing, mais avec une spécificité bien plus opaque et inquiétante : l’ennemi paraît ici impalpable, les moyens pour lutter contre lui sont dérisoires, et le froid et le vent omniprésents rendent les hommes impuissants. Grâce à une mise en scène hyper-efficace, on sort de la projection de ce film complètement déboussolés, en n’étant pas bien sûrs d’avoir tout compris au dénouement, mais en se jurant de faire en sorte de ne jamais @!#$ les pieds dans un tel endroit. Surtout, on repart avec dans la tête des images d’une beauté à couper le souffle et d’un lyrisme absolu. Une vraie et belle expérience de cinéma.



17 juin 2006
par Ghost Dog




Sac de couchage fait celluloid

Ce n'est pas que le scénario co-écrit par Bong Joon Ho pour Antarctic Journal soit particulièrement inspiré. Moins à l'aise dans le film d'aventures que dans la comédie noire ou le polar, Bong Joon Ho scénariste ne fait que décliner paresseusement les clichés du "film de groupe en expédition dans des conditions extrêmes" en y insérant une vague piste surnaturelle. Piste surnaturelle d'ailleurs encore moins bien exploitée et développée que dans R Point. Mais au vu d'un tel casting qui n'est pas en cause il y avait moyen d'en faire autre chose qu'un film extrêmement pénible au visionnage. Pour tout dire, le film est plombé par des parti pris formels convenus et une absence totale de dramatisation. Le montage ne crée aucune tension, il plombe ainsi le potentiel de toutes les scènes un minimum dramatiques. Sauf quand épisodiquement la surdécoupage tente de créer artificiellement de la tension. La mise en scène alterne elle plein la vue (les plans passant à travers un oeil ou un objet), cadrage de carte postale touristique, plans aériens de reportage télévisé, caméras à l'épaule créant artificiellement de la tension dramatique, grands angles et cadrages rapprochés des personnages faisant juste jolis. Pour finir, le score de Kawai est peu inspiré. Encore du cinéma techniquement au point qui ne pèse cinématographiquement pas grand chose. La Corée du Sud, le Nouvel Hollywood?



08 août 2005
par Ordell Robbie




Froid comme la mort...

Avant de voir Antarctic journal, on se doutait tout de même que l'endroit le plus dangereux au monde est la montagne. Mais à ce point! La seule chose dont on est sûr est que l'entité la plus dangereuse sur Terre, c'est bel et bien la nature. Elle est seule maître à bord dans cet environnement blanc, elle y détient tous les droits (de vie ou de mort) en décourageant le premier venu. Comme cette bande de casse-cou emmené par un hallucinant chef de troupe aussi passionné que psychopathe, qui vont tous connaître de terribles lendemains.

L'équipe d'alpinistes part alors en quête de battre un nouveau record, celui de rejoindre le Point Inaccessible. En chemin ils découvrent un journal enseveli sous la neige. Celui ci date des années 20 et renferme, sans qu'ils le sachent vraiment, de terribles prédilections.

Armé d'un script superbe et d'acteurs de talent, Pil-Seong dispose de toutes les cartes en main pour réaliser ce qu'on appellera tout bêtement une tuerie. Une tuerie faite de mise en scène, de maîtrise formelle et fondamentale dont on ne soupçonnait l'existence. Tout jeune cinéaste, Pil-Seong nous gratifie d'un film effrayant à tel point que l'on se demande si le "mal" ne se trouve pas que dans la tête de nos aventuriers. Song Kang-Ho, en leader dégénéré et rendu dingue par la mort de son fils (accidentelle ou non, là plane le mystère) cache bien son jeu et entraîne toute sa bande dans une spirale infernale mortelle. Le changement de comportement de l'Homme est ici magnifiquement agencé, de telle manière à ce que, crescendo, la tension s'empart de nous comme si de rien n'était, tout naturellement.

Rarement un film si simple n'aura attiser autant de plaisir chez le spectateur. La recette est foutrement minimaliste et pourtant le produit arrive à nous secouer (flash-back, peur du vide, présence inhumaine?, suspense formidable). Que dire aussi de la fabuleuse mise en scène, faites de longs travellings, de plans flous quasi aveuglants, de contre-plongée (abusant ceci dit un chouya trop de Freestyle numérique), Pil-Seong est apparemment encore un débutant...cela laisse présager du meilleur.

Twist de dingue, limite incompréhensible, on s'en tape, l'essentiel est là avec cette géniale histoire de descente aux enfers, sublimée par une interprétation exceptionnelle et une ambiance proche d'un véritable survival, comme l'était The Thing de Carpenter, souvent très proches tous les deux.

Esthétique : 4.75/5 - Incroyablement bien photographié et cadré. Beau à s'en damner. Musique : 4.25/5 - Ambiance sonore inquietante et carrément prenante. Interprétation : 4.75/5 - Avec un cast pareil et une telle implication psycho', on frole le perfect. Scénario : 4.5/5 - Paie tes chocottes!



02 août 2006
par Xavier Chanoine


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