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Tora-san 22 : Talk of the Town

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Xavier Chanoine 3.5 Deux femmes, un vieillard et Torajiro : un quatuor que l'on aime
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Deux femmes, un vieillard et Torajiro : un quatuor que l'on aime

Toujours à la recherche de sa bien aimée, Torajiro est de retour au pays. Rentré depuis peu dans sa région natale, il croise le chemin d'un moine qui lui prédit des problèmes avec les femmes. Pas plus gêné que ça du fait de ses nombreuses conquêtes qui se sont soldées sur un échec, Torajiro lui répond qu'il est déjà au courant d'une telle nouvelle. En rentrant chez lui, les évènements vont se bousculer : il croise tout d'abord une jeune femme seule depuis peu, en larme, et lui propose de venir le voir lorsqu'elle aura un moment de libre pour parler de tout et de rien. Dans le bus le menant chez lui, il tombe nez à nez avec le père de Hiroshi son beau frère. Petite anecdote, le père d'Hiroshi est joué par le grand Shimura Takashi que l'on a vu briller dans -à peu près- tous les chefs d'oeuvre de Kurosawa. Torajiro passe un peu de bon temps avec lui, visite les maisons de geisha et danse allègrement, la routine. Pendant ce temps, la jeune Mizuno (Arakawa) postule pour travailler dans l'auberge de Sakura, cette dernière n'est pas d'une grande exubérance étant donné qu'elle vient de rompre avec son mari et Torajiro ne tardera pas à tomber pour elle, l'éternel gros plan signé Yamada sur son visage redevient le refrain bien connu de la saga : l'air un peu benêt et à peine grillé comme on dirait dans le jargon familial, véritable marque de fabrique de la saga depuis 10 ans. Ce vingt-deuxième opus va donc tourner autour du quatuor et à Yamada de soigner son film à tous les points de vue. Si la mise en scène est toujours aussi sobre, le placement de caméra est davantage travaillé, le changement de focale est moins agressif qu'avant, moins bancal, objectif aussi bien placé en hauteur qu'à niveau de tatami.

On aime aussi l'écriture de Yamada et Asama, lesquels donnent ici une belle importance aux thèmes universels de la saga : l'importance du père, du sage, de celui qui a vécu et bien que parfois réactionnaire (l'allure molle de Shimura Takashi accentuant cette donne) possède un grand coeur et l'âme d'un adolescent lorsqu'il est question de s'amuser. Ce vingt-deuxième opus traite aussi du thème du divorce et des difficultés pour rompre totalement, ce méli-mélo sentimental touchant aussi bien la divorcée (Mizuno, anciennement Arakawa) que celui qui aimerait profiter de ce divorce, Torajiro étant encore une nouvelle fois formidable lorsqu'il réagit de façon joyeuse à son interlocutrice récemment divorcée, et même s'il tente de le cacher tant bien que mal, le spectateur y discernera sa joie intérieure. Pourquoi ce Tora-San est une grande réussite du studio Shochiku? Sans doute parce que le caméo de Shimura Takashi apporte une bouffée d'air frais assez remarquable et la moindre de ses séquences insuffle cette forme de respect que le spectateur se doit d'avoir : la prestance du bonhomme, un peu rebus, à la diction proche de celle de Kurosawa Akira au même âge. Sa dernière scène en compagnie de Sakura, sur un quai de gare, est remarquable d'humanisme. Les personnages féminins sont aussi très intéressants, le côté plus ou moins versatile de Mizuno ne cesse de faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre au rayon états d'âme, instaurant ainsi une tension palpable culminant dans son final -un peu bâclé- mais toujours sur le fil. Torajiro échouera encore, mais en tant que vrai gentleman, il la poussera à aller rejoindre celui qu'elle aime, dans le fond, encore. C'est aussi la preuve que la série des Tora-san reste formidable année après année, car si elle ne fait pas preuve d'une grande originalité, son authenticité et son honnêteté font toujours mouche. Politiquement correct, certes, mais c'est vachement bien.



26 février 2008
par Xavier Chanoine


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