ma note
-/5

Tora-san 16 : the Intellectual

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0

les avis de Cinemasie

1 critiques: 3.25/5

vos avis

0 critiques: -



Xavier Chanoine 3.25 "Tu es bête mais honnête"
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


"Tu es bête mais honnête"

Dans ce superbe opus des Tora-san, il ne faut pas aller chercher la pépite d'or dans sa mise en scène ou dans ses audaces visuelles au demeurant absentes malgré la bonification de la série toujours de plus en plus évidente. A chaque épisode son thème, son message social toujours travaillé pour masquer les carences possibles d'un scénario proche d'une routine, car ne nous cachons pas d'une chose, la série orchestrée par Yamada atteint déjà son seizième opus, une performance en elle-même déjà hallucinante dans la mesure où les séries comptant un tel nombre de suites se comptent sur les doigts de la main. Ici, Yamada perpétue la quête amoureuse de Torajiro avec en intrigue sous-jacente à l'habituelle bluette bercée par l'harmonica une véritable chronique sur l'intellectuel de base et les clichés qui en font justement une "tête de turc" : il y a une véritable confrontation entre les "bêtes" (incarnés ici par le personnage du Poulpe) et les "intelligents" (la jeune professeur) et si le discours peut paraître particulièrement naïf de par sa simplicité et son accessibilité (rappelons que les Tora-san étaient à l'époque destinés à un public très large) il n'en demeure pas moins vrai. On souligne donc l'importance de l'éducation quitte à paraître rébarbatif, mais le cinéaste n'oublie pas de tourner la moindre des situations en ironie : Torajiro vêtu de lunettes, se comportant comme un intellectuel de base, livre à la main et une certaine retenue dans sa démarche évoque en effet le cliché parfait de l'intellectuel tel qu'on le voit et distille ainsi quelques sourires au spectateur.

Qu'importe si la démarche est sincère ou non, Torajiro l'utilise comme d'habitude à des fins bien précises : séduire le coeur d'une femme, mais aussi se trouver lui-même dans une société ne laissant plus de place au "temps". Le chronomètre tourne, Torajiro ne doit pas faiblir ou se laisser aller si il compte conquérir le coeur d'une femme déjà suivie de près par son ancien professeur de lettre, antithèse parfaite de l'intellectuel de base. Et Yamada pousse justement le cliché dans les extrêmes, éclipsant ainsi les préjugés les plus répandus, comme cette séquence où Torajiro s'étonne de voir qu'un géni pareil n'a pas de livre sous le coude et s'habille comme en Alaska. Comme si c'était une véritable révolution de voir qu'un intellectuel peut-être tout à fait quelconque et exempt de manies. En revanche, si le message social, presque à vocation préventive, est "fort", autant l'esprit originel de la saga reste préservé. Ainsi le schéma structurel n'a rien de bien nouveau avec une introduction surréaliste se déroulant cette fois-ci dans un cadre western bien digéré, générique musical, apparition de Torajiro au sein du café de Sakura et quelques surprises à la clé. Mais la surprise du début, notamment lorsque Tora découvre qu'il a une fille de 17 ans, reste trop mal développée pour marquer. Ce qui aurait pu déboucher à une belle petite enquête familiale ne se réduit qu'à une séquence de dix minutes, éclipsée ensuite par l'importance de l'éducation. Dommage, mais la fille de Torajiro reviendra sûrement dire bonjour le temps d'un épisode, c'est aussi ça la force des Tora-san, cette proximité quasi Ozuesque où il est bon de retrouver les mêmes acteurs, la même famille le temps d'une chronique, le temps de passer quelques jours en leur compagnie et rire de leurs histoires d'une grande simplicité."Perdu dans ses pensées", ce Torajiro n'aura jamais été aussi convaincant.

07 novembre 2007
par Xavier Chanoine


achat
info
actions
plus