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The Voyage of Emperor Chien Lung

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2 critiques: 3/5

visiteurnote
le singe 3.5
Manolo 2.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Une comédie historique et culturelle qui tire l'humour vers le haut

Le contexte Selon une caractéristique fortement attachée à l'empereur Qian Long et dont il est difficile de faire aujourd'hui la part du vrai et du romancé, celui-ci comme avant lui son grand-père l'empereur Kang Xi, avait pour habitude de voyager incognito parmis le peuple afin d'en "sentir" l'esprit et les humeurs. Une volumineuse littérature existe sur le sujet, présentant leurs diverses pérégrinations et aventures de héros populaires volontiers redresseurs de tord. De nombreuses adaptations en série TV ont également vue le jour sur le sujet. Li Han Xiang nous en donne ici une de ses versions (il fera plusieurs films sur le sujet), avec son soucis habituel d'élégance et son amour manifeste pour l'histoire et la culture chinoise. Le film L'action se déroule donc pendant la deuxième moitié du XVIIIème siècle lors d'un voyage de Qianlong à Yangzhou, accompagné de son ministre et conseillé Er Rong An (Chiang Nam) et de Liu Yong (Li Kuan), son lettré favoris du moment et homme à l'esprit couteux pour les finances impériales. Le film suit le schéma habituel de ce genre de récit en proposant une suite de situations plus ou moins cocasses en jouant sur le décalage entre la position et l'apparence et mettant parfois à mal la fierté du principal intéressé (l'empereur). Les scènes alternent notes d'histoire, découverte de la culture locale et défense de l'opprimé (avec combat, of course), le tout baigné d'un humour bon enfant (le ton étant au divertissement populaire avant tout) et développé avec une finesse particulièrement ludique. La potentielle faiblesse de consistance inhérente à la forme adoptée est compensée par le fil rouge que constitue la suite de défis souvent absurdes incessamment lancés par l'empereur à Liu Yong. Le premier n'ayant de cesse que d'espérer reprendre les coûteux privilèges déjà attribués au second quand celui-ci devra sans cesse user de bon sens et de ruse afin de ne pas perdre ses prégogatives et d'acquérir diverses rémunérations ou impériales babioles supplémentaires, et en particulier une robe impériale (un vêtement jaune) représentant l'honneur suprême et la possibilité de se pavaner ainsi vêtu devant Er Rong An. Les principales séquences Une introduction : présentation historique et contextuelle détaillée. Une partie culture littéraire : obtention par Liu Yong de quatre peintures signées du célèbre lettré Zheng Bang Qiao pour l'empereur. Zheng refusant la commande considérant que l'empereur est mauvais poète (il est en fait réputé pour ses nombreuses productions littéraires) et qu'il ne veut pas qu'il salisse ses oeuvres en y apposant sa prose maladroite et son gros tampon, Liu Yong devra user de ruse (et d'alcool) pour parvenir à ses fins quitte à ridiculiser son empereur bouillant de rage dans la pièce voisine. Une partie culture populaire traditionnelle et émotion : un diseur de destin d'une grande perspicacité devinant sa propre fin et démontrant la limite de la puissance impériale. Une partie burlesque (et histoire) : le raseur de crane "sur ordre de l'empereur", un véritable sketch totalement hilarant (très belle performance de Wang Sha ; voir la photo au dos de la jaquette). Une partie héroïsme et action : la défense d'une jeune mais non moins valeureuse demoiselle (Kara Hui) et de son grand-père face aux fils dépravés du préfet local, occasion pour l'empereur déguisé de faire usage de son kung-fu (Anthony Lau Wing étant par ailleurs un artiste martial confirmé). Une partie "sociale" et le final : la mise en faillite d'une loterie "populaire" locale jugée inique par l'empereur, dernier défi de Liu Yong pour l'obtention de la robe impériale. Verdict Il résulte de tout cela un film forcément léger vu la forme et le ton adoptés mais ne se déparant jamais de sa bonne humeur et tirant en général l'humour vers le haut autant qu'il répand la culture. Rien ici de grandiose : juste un divertissement de qualité, très accessible, au charme un peu désuet peut-être mais totalement réjouissant. Et question technique ciné pure, il n'y a pas grand chose à redire si ce n'est à venir chipoter sur les accélérations lors des scènes de combat qui peuvent ne pas plaire à tout le monde (moi, j'aime pas trop... surtout que le niveau des intervenants ne le nécessitait pas). Pour le reste, c'est parfaitement bien raconté et réalisé ("Best Adapted Screenplay" pour Li Han Xiang aux 16ème Golden Horse Awards en 1979, quand même...), joliment montré, joué avec talent, bien accompagné par une musique et des décors adéquats... Bref, il faudrait être bien difficile ou particulièrement grognon pour ne pas se laisser convaincre. Les habitués de la culture chinoise y trouveront leur compte sans se départir d'un sourire gourmand quand les autres pourront se laisser porter par l'exotisme et le pittoresque du récit et ainsi prendre connaissance d'un aspect parfaitement populaire de cette culture toujours un peu littéraire. J'ai personnellement pris un grand plaisir à savourer ce faussement petit film et je le reverrais volontiers en accompagnement (ou accompagné) de quelques tasses de bon thé. Et je ne résiste pas à l'envie de vous reproduire (approximativement) une petite sentence justement attribuée au Zheng Bang Qiao dont il était question plus haut et qui représente assez bien l'esprit du film : "Il est bien difficile d'être stupide tout autant que d'être intelligent. Mais il est bien plus difficile pour l'être intelligent d'atteindre à la stupidité". Note : ce film compte pour le 3ème volet dans une série "Chien Lung" avec Antony Lau Wing dans le rôle de l'empereur et comprenant également The Adventures of Emperor Chien Lung (1977), Emperor Chien Lung and the Beauty (1979) et The Emperor and the Minister (1982) tous trois tournés à la Shaw Brothers par Li Han Xiang, ainsi que Emperor Chien Lung (1976) de Wang Feng.

10 décembre 2004
par le singe


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