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Xiao Wu, Artisan Pickpocket

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 2.75/5

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8 critiques: 3.41/5



Anel 3
Arno Ching-wan 2.25 "Nécessaire" comme on dit. Pour qui ?
Elise 3 premier film qui sert de formatage à tous les suivants
MLF 1.5
Ordell Robbie 4 Pop Song 97
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premier film qui sert de formatage à tous les suivants

C'est le premier film de Jia Zhang Ke, mais c'est également le dernier que je vois ; pour suivre chronologiquement la progression du réalisateur, ce n'est pas forcément évident, mais on peut quand même relever certaines choses. D'ailleurs on se rend compte que certaines idées qui paraissaient futées dans les autres films, sont finalement dans tous ses films. Comme par exemple, les plans tournés limite à l'arrache dans la rue sans filtre ni sur l'image ni sur le son, tout au plus simple possible. On note quand même que dans son film il n'a pas trop abusé des plan-séquence qui sont omniprésents dans ses 3 autres films ; c'est vrai que c'est joli des fois, mais trop c'est quand trop et on se demande s'il ne fait pas ça juste parce que ça le soule de tourner plusieurs fois une scène plutôt que par esthétique. Ce qui m'a particulièrement déçu sur ce film là, c'est son scénario ; ce sont des tranches de vies, donc au final il ne se passe pas grand chose ; on suit un voleur, qui soule tout le monde et qui n'a pas grand âme, qui finalement se fait jeter par la seule personne envers qui il portait un certain intérêt ; bref dès le début, on setait bien qu'il avait perdu. Mais le coté positif, c'est quand même que les acteurs sont plutôt bons, surtout pour des amateurs, et ils arrivent bien à convaincre ; donc de ce point de vue, le film porte un certain réalisme et parait bien vivant. Bon je n'ai pas été réellement extasié par ce film, mais remettons les choses dans l'ordre ; pour un premier film, c'est quand même assez bien fait et ça montre bien l'orientation prise par Jia Zhang Ke pour ses autres films



25 mars 2005
par Elise




Pop Song 97

La suite de sa carrière l'a prouvé, le cinéma de Jia Zhang Ke entretient une étroite relation avec le rock: si ses deux film suivants se caractérisent par une coloration New Wave, l'art de son premier film serait tout autant à chercher du côté de la pop. Pop qui inonde d'ailleurs de façon approximative, bricolée, comme un bruit de fond révélant des conditions d'élaboration de type série B la bande son de cette première oeuvre déjà chargée d'un désir urgent de capter. Capter Fenyang, ses trafics, ses petites frappes, l'état policier qui contrôle la ville. Figer sur pellicule une solitude urbaine, un pickpocket qui tente de se donner une contenance en fumant, un instant de bonheur éphémère à tenir compagnie à une fille dans sa chambre. Bref livrer une sorte d'instantané d'une époque, ce que peuvent faire les grandes pop songs.

La caméra semble parfois avoir été placée dans le cadre afin de saisir un détail révélateur, le style caméra à l'épaule n'est pas ici ce nouvel académisme festivalier qu'il est devenu depuis mais est animé d'une vitalité synchrone de l'univers en plein changement qu'elle tente de saisir. Par moments approximatifs, les cadrages rapprochés du film participent d'ailleurs de son urgence à capter la réalité environnante. Lorsque la caméra se pose pour dilater (parfois un peu trop) les plans afin de souligner la solitude des personnages, la rigueur des cadrages annonce l'approche que le cinéaste développera dans ses films suivants aux ambitions plus romanesques. Ceci dit, lorsqu'un haut parleur scande la rétrocession de Hong Kong, on sent déjà l'ambition de grand roman de l'histoire récente de la Chine développée par la suite par le cinéaste pointer le bout de son nez. Mais une pop song n'est-elle pas supposée être insouciante? Faux parce qu'elles figent un moment de bonheur, un air du temps justement parce qu'elles savent que ce qui suit, c'est la solitude et la fin de l'insouciance.

D'où le double rôle des karaokés et de la bande son dans le film: moment d'évasion d'un morne quotidien mais aussi moment où l'on fait exploser sa solitude, promesse de bonheur en meme temps que mirage trompeur à l'image de la future Chine prospère promise par le régime. Quand on danse dans Xiao Wu (moments que le cinéaste sait déjà saisir avec talent bien avant la superbe scène du flamenco dans Platform) c'est avec l'énergie du désespoir. Pas un hasard d'ailleurs si le cinéaste déroule la bande son de the Killer en plein milieu d'un moment d'ennui pesant de Xiao Wu: la petite frappe de Fenyang et les héros wooiens partagent une impuissance face au changement (historique dans le premier cas, mort des codes d'honneur des gangsters dans le second), impuissance qui les fait se sentir encore plus seuls. Figure néoréaliste révélant ce qu'est Fenyang et par extension un autre visage de la Chine de son temps, Xiao Wu est d'ailleurs tout autant une figure de cinéma renvoyant au pickpocket bressonien, mais un pickpocket dont les tourments seraient plus terre à terre que métaphysiques.

Comme les héros bressoniens, les chemins qu'arpente Jia Zhangke sont tortueux mais au bout se trouve la grâce. Grâce qui touche le film par moments et le rend précieux. La rupture avec les figures de l'explosion festivalière du cinéma chinois dans les années 80/90 (Yimou/Kaige) était en route.



20 mars 2004
par Ordell Robbie


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