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Rikidozan

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.17/5

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9 critiques: 3.61/5



Elise 4 Biographie réaliste même si un peu longue.
Ghost Dog 3.5 La Corée a son Raging Bull…
Ordell Robbie 2 Raging Bull sans la rage
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Biographie réaliste même si un peu longue.

Ces dernières années, les coréens aiment bien faire des biographies de sportif nationaux célèbres (chez eux). On peut noter ainsi le Champion poétisé de Kwak Kyung-Taek et plus récemment le Fighter In The Wind décrivant comme un mythe la vie de Choi Bae-Dal. Cette fois-ci, c'est Song Hae-Seong s'attache à la vie d'un grand sportif coréen, Kim Son-Dal, alias Rikdozan, un ex-sumo ayant développé le catch au Japon et devenu un symbole. Mais si on devait rattaché ce film à un autre film, ce serait plutôt de l'autre coté du Pacifique qu'il faudrait se tourner, et plus précisément sur le Raging Bull de Martin Scorsese ; en effet, les deux on choisi de montrer leur personnage dans tous les aspects de sa vie, autant dans leur gloire que dans leurs travers. Ainsi on voit que Rikidozan est égocentrique, mégalomane et brutal ; également le succès lui monte trop à la tête et évidemment il pète les plombs quand ça retombe ; de plus il renie son pays pour se faire passer pour un japonais et ainsi être accepté par la population. Dans cette biographie, on voit comment Rikidozan a introduit le catch au Japon et comment cela a sauvé, dans une certaine mesure, le monde audiovisuel, avec l'un des rare sport à cette époque à être retransmis en masse à la télévision, plus tard dépassé par le base-ball.


Un autre parallèle intéressant noter avec Raging Bull est son interprète principal ; non pas que Sul Kyoung-Gu ressemble à Robert de Niro ou a un jeu similaire, mais parce que dans les deux cas ils ont donné de leur corps pour le tournage en amassant les kilos afin de bien rentrer dans leur personnage. Sul Kyoung-Gu est méconnaissable, boursouflé et gras du bide puisqu'il faut bien au début qu'il rentre dans la peau d'un sumotori. De plus son jeu est impeccable, gérant les changement d'état d'esprit de son personnage et restant constemment dans le ton. On peut ajouter également qu'à l'instar de Song Kang-Ho dans The Foul King, il loue lui-même les scènes de catch, ce qui n'est pas une mince affaire vu la technique nécessaire pour y arriver (en ajoutant aussi qu'il parle un japonais impeccable dans le film, ce qui étonne sur le moment).

Il est dommage que le film traîne un peu en longueur, certaines scènes auraient pues être raccourcies légèrement histoire d'avoir un rythme un peu plus accéléré ; mais dans l'ensemble, le film montre une biographie sans idéalisation du personnage, se voulant réaliste et gagne par son coté historique très intéressant et par son interprète excellent comme toujours.



04 avril 2005
par Elise




La Corée a son Raging Bull…

Comme l’a bien analysé Gilles, Rikidozan et Raging Bull ont de nombreux points communs : une biographie officielle d’un champion sportif marquant de l’histoire récente, une composition superbe de l’acteur principal tout entier dans son rôle, mais aussi le portrait combatif et désenchanté d’un immigré dans un grand pays. La première scène, présentant Riki dans un cabaret comme celui où Jake La Motta racontait des blagues tout bouffi dans son costume quelques années après sa retraite, n’est sûrement pas innocente et fait office de pont entre ces 2 films. Sauf que Rikidozan a un message plus politique à faire passer, un message d’exemplarité, un « don’t give up, never give up » universel proclamé haut et fort à travers l’histoire de cet homme, car si Jake était très entouré par sa famille, Riki est désespérément seul, se battant avec hargne contre les principes réactionnaires et racistes de son pays d’adoption, le Japon, vis-à-vis de sa nationalité coréenne, se battant pour trouver un sens à sa vie en s’exilant aux USA et en quittant sa femme restée au Japon, se battant pour faire découvrir et développer le catch au Japon - devenant par la même occasion une star qui redonna une fierté perdue à tout un pays en dominant sportivement des américains, se battant enfin pour une reconversion dans la vie civile délicatement négociée… Difficile de rester insensible à la vie quelque peu chaotique de cet homme qui pratiquait avec son pays d’adoption un petit jeu de « je t’aime / je te hais » pour le moins paradoxal.



10 avril 2005
par Ghost Dog




Raging Bull sans la rage

Raging Bull coréen ce Rikidozan? Plutôt un Raging Bull de Musée Grévin en fait. Sol Kyung Gu y a pris des kilos pour ressembler au héros du film comme De Niro en son temps et en se démenant il offre le genre de performances très aimées des jurys d'Oscars. Le script reprend deux principes narratifs du classique scorsésien entre temps devenus des clichés narratifs du genre biopic: le découpage en époques, le diptyque ascension/chute. Et l'ouverture du film joue également la carte du clin d'oeil ostensible aux scènes de cabaret du film. Tandis que la mise en scène tente de lorgner vers une certaine ampleur formelle héritée du meilleur cinéma américain seventies. Lors des scènes de combat, l'usage des cadrages de très près et de la caméra à l'épaule évoque d'ailleurs Scorsese. Mais un Scorsese qui aurait oublié en route son âme et son regard de cinéaste. Aucune folie, aucun souffle dans cette mise en scène qui se voudrait ample. Du gros travail sur le cadre et la composition, une photographie superbe oui mais juste pour faire du beau plan pour le beau plan.

Un manque de rythme (dans la version Director's Cut découverte) qui finit par peser de tout son poids sur la longueur. Et un usage trop fréquent du ralenti lors des combats en forme de cliché visuel agaçant à la longue. Du score qui ne sent pas le synthétiseur cheap comme à HK dans les années 80 oui mais de l'alternance mièvre/banal et du simple pastiche de score hollywoodien classique. Scénario qui tenterait de saisir tous les aspects du personnage? Ce serait plutôt de la biographie scolaire, de l'absence de vrai parti pris. En voulant couvrir tous les aspects du personnage (problèmes de couple, vision de la vie comme un ring, rapport ambigü au Japon, mégalomanie...), le film n'en traite aucun vraiment bien et le scénario y perd un fil conducteur fort.

Cette réplique coréenne des biopics calibrés pour les Oscars confirme Song Hae Seong comme un cinéaste sans personnalité incapable de bien digérer ses influences. Pour un film qui rappelle que le tout-venant du cinéma coréen contemporain n'est finalement qu'un tout-venant hollywoodien bis: un cinéma où le talent des acteurs et l'aisance technique indéniable ne font pas oublier l'absence de talent véritable à l'écriture scénaristique et derrière la caméra.



13 avril 2005
par Ordell Robbie


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