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Filles, épouses et une mère

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 4.25/5

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8 critiques: 3.69/5



Ordell Robbie 4 Beau portrait familial avec une Hara Setsuko extraordinaire
Xavier Chanoine 4.5 Une incroyable merveille.
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Une incroyable merveille.

Si on m'avait dit que Naruse Mikio était capable de retracer tout le quotidien d'un foyer moyen et d'y établir une chronique bouleversante en deux petites heures, j'aurai sans doute émis quelques doutes. Pourtant le "quatrième grand" livre ici l'un de ses plus beaux films et sans aucun doute l'un des plus bouleversants qui soit, déployant tout son panel d'idées du quotidien purement délirantes, mêlant et entremêlant les discussions féminines autour d'un thé ou d'un repas festif, et jouant avec les codes du genre (romance, drame) pour finalement asséner un grand coup de marteau cinématographique sur le crâne de son spectateur.

On y distingue deux drôles de sensations dans cette formidable oeuvre. Des sensations aussi fortes que variées, où le rire et la frustration gagnent sur l'ennuie qui aurait pu tranquillement s'installer sans rien dire. Et bien les craintes sont dissipées, dès les premières minutes nous ressentons le pouvoir immersif de l'oeuvre, qui par l'intermédiaire d'un casting démentiel réussit le tour de force de tenir le spectateur en haleine simplement par la puissance narrative et l'intérêt que Naruse Mikio porte à ses femmes, épouses, filles et mères. Car oui, il n'y a pas qu'Almodovar dans la vie, Naruse sait lui aussi dresser des portraits fantastiques, généreux et drôles au possible. Hara Setsuko ou encore Takamine Hideko illuminent cette formidable chronique de leur prestance, leur charme et leur incroyable facilité à distiller les émotions les plus primaires (joie/tristesse, hop!). Saluons l'étonnante composition de Nakadai Tatsuya dans la peau d'un amoureux un peu benêt aux yeux qui en disent long sur son charisme, de même que Kusabue Mitsuko, Uehara Ken ou encore Ryu Chishu qui apparaissent le temps de quelques scènes, mais suffisantes pour nous faire esquisser quelques sourires.

Ce Filles, épouses et une mère est décidément effrayant de facilité. Les séquences les plus drôles (la virée de la joyeuse troupe en campagne, caméra super-8 à la main, la projection de leur film) côtoient d'autres moments particulièrement tristes (l'amour impossible de Sanae, la banqueroute, l'enterrement) et alignent l'étonnante satire de questionnements importants et d'actualité : la condition des personnes âgées, l'héritage mal partagé, etc. Quel plaisir aussi d'y trouver chez Naruse Mikio quelques bribes d'un Ozu, surtout dans cet aspect purement formel avec d'innombrables gros plans et de "panoramas" d'intérieur forçant l'admiration tant ils s'avèrent parfaits. Notons aussi ce splendide passage dans la campagne nippone, sous un soleil éclatant (les teintes chaudes ressortent de plus belle). Bref, que retenir de cette réussite totale? Des rires à foison? Des inquiétudes? Les bonnes bouilles des protagonistes? Non, retenons simplement Filles, épouses et une mère, le film de Naruse Mikio.



06 décembre 2006
par Xavier Chanoine


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