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Vengeance

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 3.09/5

vos avis

38 critiques: 2.97/5



Anel 3
Arno Ching-wan 3.5 Un Charlot à Hong Kong
Elise 3.5 Malgré le manque de talent dramatique de Johnny, une réussite formelle et esthé...
Ghost Dog 2.75 Grotesque et artificiel sont compensés par une mise en scène splendide.
Ordell Robbie 2.75 Du navrant, un Johnny inégal mais des ruptures de ton plutôt réussies.
Sonatine 4 BANG BANG BANG !
Tenebres83 1.5
Xavier Chanoine 3.75 Des ruptures de ton par paquets, un spectre touchant, un filmage virtuose...
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Un Charlot à Hong Kong

Conversation (imaginaire ?) entre Wai Ka Fai et Johnnie To pendant le tournage de vengeance.

Johnnie To : Bon… Delon me claque dans les pattes et mon projet « Costello-revival » tombe à l’eau. Des français le repêchent, ils nous filent des thunes pour le faire quand-même. Mais cette fois avec leur vieux chanteur ringard là, Charlie Holiday. Je galère, aide-moi…
Wai Ka Fai : Johnny Halliday. Ecoute, on ne va pas se prendre la tête. Les fanas du vieux belgeo-suisse et le public RTL, une radio de vieux de chez les bouffeurs de calendos, n’ont sûrement pas vu nos films chinois à nous qu’on a. On va repomper nos scénars d’Exilé et The Mission, ils n’y verront que du feu.
JT : Ok…
WKF : Nos scénarios n’étaient déjà pas lourds hein... mais bon. On a un autre problème : il ne joue pas gégène le bonhomme…
JT : Hmm, oui. Là on va la faire comme ça : on l’entoure de notre bonne équipe : Antony Wong, Lam Suet et les copains. Comme ça, le vieux peroxydé aura des faire-valoir. Il existera à travers le regard des autres plus que par le sien. Sinon on ne va pas y arriver
WKW : Ok, bien vu. Mais on a un autre problème…
JT : Encore…
WKF : Oui. Les chinois.
JT : Quoi les chinois ?
WKF : Il n’arrive pas à s’en dépêtrer. Pour lui on se ressemble tous. Pendant les prises il donne la répartie à n’importe qui. Hier il a récité son texte devant le preneur de son, et pas plus tard que ce matin il a braqué le balayeur de la Milkyway avec son calibre. Comment veux-tu arriver à quoi que ce soit de bon avec un pedzouille pareil ??
JT : Eh ! On a les ronds, on fait le film, point. Et respecte-le un minimum s’il te plait, il couvre mon budget cigares sur mes deux prochains films.
WKF : Ok, ok... Attends, laisse moi réfléchir. Hmm… Je sais ! Et si on balançait que Costello s’était choppé Alzheimer ? Comme ça, pour justifier qu’il zappe tout le monde, hop, on lui colle des polaroïds dans les mains pendant le film ! Le public n’y verra que du feu.
JT : Pas bête. Ca roule, je prends. J’en ai un autre de problème : sa répartie « Is this your jacket ? ». Il la plante à chaque fois. Ca sonne faux. Pire : c’est ridicule. J’en suis à la 48ième prise, je suis crevé.
WKF : Oui, je m’en suis rendu compte, c'est pathétique. J’y ai déjà réfléchi et te propose la chose suivante : le vieux n’arrête pas de dire qu’il veut dessouder du pédé. Sylvie Testud m’a glissé qu’être « de la jaquette », en français, veut dire qu’on est pédé. On n’a qu’à lui faire croire qu’il s’apprête à zigouiller une tante ! « Es-tu de la jaquette ? », et hop, il sera content et peut-être un peu plus motivé pour son texte. 
JT : Wow ! Je prends, c’est génial ! Mais tu sais, même comme ça je ne suis pas sûr que ça passe.
WKF : Ah ça, non, pas certain...
 
MAJ > film revu. Passé le cap Hallyday, il est tout de même très plaisant. La team HK fait joliment le job, la mise en scène n'est pas laissée pour compte, le score percute bien et on a droit à de beaux moments de ciné. Peut-être même qu'on a là le film le plus cynique de JT. Sa méthode de fonctionnement paraît quasiment décrite à l'écran.


25 mai 2009
par Arno Ching-wan




BANG BANG BANG !

Tous les fans du mythique réalisateur Hongkongais pouvaient légitiment se poser la question : Que pouvait bien donner un projet réunissant Johnnie To et Johnny Hallyday ? Les premiers avis ont étés majoritairement négatifs. Les doigts accusateurs se sont pointés vers le vieillissant rockeur frenchie qui n’avait jusque-là pas forcément excellé dans le domaine du cinéma. Mais détrompez-vous tout de suite ! Vengeance vaut largement le détour et bien que la présence de Hallyday était à craindre, rien ne justifie le désaveu total de cet énième mais juteux polar signé par monsieur Johnnie « Balle de Beretta » To !


Vengeance se base sur un scénario très simple, une histoire de Vengeance (sans rire …) comme on en a vu des centaines : Johnny Hallyday alias Francis Costello apprend l’assassinat tragique (et délicieusement brutal …) de sa fille (et petits enfants, et mari …) et décide de voler jusqu’à Hong Kong pour imposer sa justice. Arrivé sur place, il y rencontre un trio de tueur à gages endurcis (Anthony Wong, Lam Suet et Gordon Lam) et décide de les enrôler dans son expédition punitive. Très simple le script … mais qu’importe le script !

Le film est une preuve de plus que le réa maitrise son genre de film fétiche, à savoir le polar noir sans fioritures, tout en enchaînant les séquences décalées portant sa signature. On retrouve ainsi les scénettes digne du jeu de foot « boule de papier » et « canette » de The Mission (1999) et Exiled (2006) , toujours aussi jouissives et subtilement distillées tout au long du film. La mise en scène de Johnnie To est précise, ses cadrages rendent une fois encore hommage au cinéma de Léone avec ses  acteurs qui prennent la pause, mais toujours avec élégance et classe. La référence au cinéaste Italien va même jusqu’à un clin d’œil direct à la séquence légendaire d’Il était une fois dans l’Ouest : « Maintenant qu’il a vu ton visage … Tu sais ce qu’il te reste à faire ! »


Johnnie To s’entoure d’ailleurs de comédiens qui ont fait sa réputation et la palme revient cette fois (encore une fois plutôt !) à Anthony Wong qui est saisissant dans le rôle d’un tueur à gage froid, consciencieux mais roublard et sympathique à la fois. Evidemment un cliché ! Mais du cliché de cette prestance (Catégorie 3 Superstar  bonsoir !) on en redemande ! Johnny Hallyday est certes  à côté de la plaque, mais toute l’intelligence de To est de faire parler un minimum sa star française, lui offrant un rôle de vengeur / poseur (le chapeau et le manteau font partie du personnage) et évite ainsi de mettre en péril son film par le jeu aléatoire de son comédien. Mais ne soyons pas élitiste, le quatuor d’acteur fonctionne à merveille et on excusera rapidement certains passages un peu hasardeux, notamment une séquence ou Hallyday prie, l’eau jusqu’au cou, et revoit les fantômes de sa « tragédie » …  ridicule oui, mais un détail au vu  du reste.

Enfin pour couronner ce festin cinématographique, on a même droit à une séquence finale digne des Heroic Bloodshed obscurs mais festifs des années 80 / 90 (Flaming Brothers (1987) , Rock N' Roll Cop (1994) et j’en passe et des meilleurs). Nos trois acolytes chinois « les frères » se retrouvent alors armés jusqu’aux dents et prêt à en découdre devant une armée d’homme de mains brandissant le traditionnel calibre. La suite on l’imagine aisément et le plus drôle c’est que ca se passe avec le sourire et les cabotinages de Simon Yam (hilarant en chef de guerre digne d’un Shaw Brother) incapable de se servir d’un fusil à lunette. Que demande le peuple ? Que demandent les fans nostalgiques et trop longtemps méprisés par des productions "millenium pop" et boiteuses ? La réponse est simple et efficace : Bang Bang Bang Bang  Bang ! Vengeance is mine !

 



19 mai 2009
par Sonatine




Des ruptures de ton par paquets, un spectre touchant, un filmage virtuose...

“Hey Jo, where you gonna' with that gun in your hand…?”

Comment ne pas penser aux lyrics du grand Jimi lorsque l’on suit les tribulations de notre Jojo national dans les rues de Macao et de Hong-Kong ? Mais au lieu d’aller flinguer sa nana, il souhaite se venger des types qui ont descendu la famille de sa fille. Par un concours de circonstances, il fera la rencontre dans un luxueux hôtel à Macao d’une bande de trois tueurs à gages menée par Kwai (génial Anthony Wong) et louera leurs services pour une montagne d’argent, une maison et un restaurant à Paris, « in Les Champs-Élysées ». Ca ne se refuse pas. A côté ça, de l’art. Vengeance n’est pas un point de bascule, ni une tentative pour Johnnie To de renouveler son cinéma malgré le fardeau que représente un tournage où, pour une fois, l’un de ses protégés n’a pas le rôle principal. Ce n’est donc ni Anthony Wong (d’une classe fabuleuse, tout en souplesse même lors d’un dernier souffle), ni Gordon Lam ou Lam Suet qui tiennent la barque. C’est Johnny, un gweilo parmi tant d’autres à Hong-Kong, qui tient le film à bras le corps, par sa prestance assez peu commune, sorte de mélange de surcharge dans la lassitude, fardeau lui-même à cause d’une mémoire vacillante à chaque choc, silhouette spectrale qui ne sait même plus ce que le terme vengeance veut dire –là aussi rien de bien commode lorsque le film pointe dans son viseur la thématique de la vengeance, émouvant même dans toute sa théâtralité lorsqu’il prie le seigneur (quel seigneur, d’ailleurs, quand on sait ce que sont devenus les membres de sa famille) ou lorsqu’il entame une partie de foot improvisée –et improbable- sur la plage avec des gamins eurasiens. L’art de la rupture ? Johnnie To la manie à merveille dans la direction de ses acteurs, chaque scène impliquant la famille d’hommes de mains recomposée (Johnny, les trois tueurs à gage) entraîne une surprise, un truc imprévisible pour le premier venu mais tout à fait convenu –et donc jouissif- pour le spectateur averti : un repas, une partie de foot, un terrain transformé en stand de tir, des rires.

Une rupture également dans toute la dimension du terme « action », si galvaudée à partir du moment où il y a un échange musclé dans une situation quelconque. Ici, plus que tout ailleurs, la rupture est dans le style. Lorsque To filme les séquences de dialogues entre les protagonistes, il le fait de manière classique (comprenons par là, en connaissant le personnage, comme dans un western avec un formidable jeu des perspectives), mais la machine se met en route lors de chaque affrontement : chorégraphies, danses, pluie de balles en forme de ballet, ralentis omniprésent pour découper l’affrontement, le sublimer, le préciser également grâce à un sens de l’espace souvent féroce. A titre d’exemple, le gun-fight au clair de lune est simplement l’une des plus belles trouvailles du polar moderne, jouant avec la lumière et la pénombre tout en précisant la position des tireurs grâce aux explosions des balles. Filmée essentiellement en travellings lattéraux, la grosse séquence d'action suivante sera filmée cette fois-ci à la verticale (un style tout en perpendicularité, bien pensé). Une mise en scène impressionnante, donc, à l’image de cet affrontement mémorable précédé d’une rupture dans la plus pure tradition de Johnnie To : Johnny et sa bande arrivent sur une aire de pique-nique où sont postés les trois tueurs responsables de la mort de sa famille. Ils approchent, le cadrage passe en mode western, la famille des vilains débarque et les enfants rigolent avec leurs papas et lancent le barbecue. Les bons montent plus haut, se positionnent, deux minute plus tard les gosses des vilains leur apportent des saucisses. Un boomerang vole dans les airs, survole Johnny et ses hommes de main. Un signe. C’est juste classe, mémorable dans le sens « on se souvient de cet objet » comme on se souviendrait de ce vélo qui avance au fur et à mesure que les balles ricochent sur sa carcasse dix minutes plus tôt.

Le cinéma de To tient à peu de choses, en dehors de sa redite évidente destinée à l’ouverture que Cannes lui a offerte sur la scène mondiale. Il tient à trois scènes, peut-être quatre, fantastiques. Il garde un vrai souffle dans le renouvellement, par contre, toujours aussi constant film après film : après les audaces –un peu ratées- de Mad Detective, To utilise la thématique de la perte de mémoire pour donner vie à une poignée d’idées remarquables comme le jeu des timbres post-it en fin de métrage, collés sur le grand méchant de l’histoire (Simon Yam qui fait du Simon Yam, lourd, mégalo, mais jouissif) par une bande de gosses, pour que Johnny (de plus en plus amnésique) se souvienne de sa cible. Simple mais absolument ludique. Vengeance doit se déguster comme une friandise un peu trop sucrée. On connait le parfum, industriel, peut-être un peu trop, mais le plaisir est constant. On tente parfois de changer les parfums (Johnny), la surprise est parfois désagréable comme ici le comique involontaire (dans la mémoire collective, les hurlements de Johnny nous rappellent, malgré lui, la publicité Optic2000), le navrant (la prière, les fantômes de sa famille), les facilités (les motifs de l’assassinat de sa famille ? Des secrets qui auraient pu être divulgués par le mari…mouais). Mais à côté de cela, une démonstration formelle de tous les instants, un sens du rythme implacable, un personnage de Johnny touchant jusque dans sa lourdeur démonstrative affirmée à coups de gros plans sur son physique pas commode (voir la séquence d’opération douloureuse), trainant sa silhouette de Macao à Hong-Kong, entre mélancolie, perte de repères et lassitude, pour finir dans l’harmonie et la communion par le rire avec sa nouvelle famille. Restons sur cette image là.



04 juin 2009
par Xavier Chanoine


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