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moyenne
3.74/5
Kagemusha
les avis de Cinemasie
7 critiques: 4.07/5
vos avis
42 critiques: 3.82/5
Une grande oeuvre.
Grand est vraiment l'adjectif par lequel je décrirai ce film. Tout d'abord pour sa longueur, ensuite par le taux de concentration qu'il demande et enfin par son contenu.
En effet, ce film n'est pas à regarder si l'on n'est en pleine possession de ses moyens, ou bien alors comme berceuse. Comme souvent chez Kurosawa, les dialogues sont pleins de sens et très compacts voire succincts, laissant ainsi place à des blancs où la situation des personnages prend le relais et poursuit par un récit muet. La concentration nécessaire devra être encore plus grande si l'on souhaite profiter de la version japonaise.
Ce premier point parait peut-être rebutant, mais il est indispensable, si l'on veut vraiment saisir tout le contenu du film. Contrairement à ce qu l'on pourrait croire au début, il ne s'agit pas d'un film de guerre classique. Le fond historique est certes celui du Japon traditionnel et des luttes d'influence qui l'ont marqué, toutefois l'histoire se déroule à un autre niveau. A savoir toute la difficulté de vivre dans l'apparence en n'étant que l'ombre de quelqu'un. Cette situation déjà périlleuse pour la vie du double devient encore plus démoralisante lorsque celui-ci se rend compte qu'il n'obtient aucun respect de son entourage presque au complet informé de la situation. Ainsi, en plus de perdre son identité le pauvre homme perd aussi toute fierté. Et s'est peu dire que cela est important dans un pays comme le Japon.
Un film plein d'intérêt qui m'a cependant déçu sur un point: la musique. J'aurais trouvé une musique japonaise traditionnelle plus appropriée. Celle-ci n'est pas totalement absente, mais bien trop souvent on trouve des accords guère plus dignes d'un téléfilm.
sublimement filmé mais très long, voir très @!#$
Un conte historique absolument superbe mais d'une lenteur et d'une longueur qui en endormira plus d'un, moi le premier. Je lui préfère sans conteste
Ran, qui trace une trâme parallèle à celle-ci, mais avec une verve et une force tragique qui m'a semblé totalement absente de Kagemusha. Peut-être le Kurosawa qui m'a le plus déçu. Surement même.
Une incroyable merveille!
Peut-être avez-vous déjà vu Président d’un jour (Ivan Reitman, 1993, avec Kevin Kline et Sigourney Weaver), cette petite comédie US où un sosie remplaçait au pied levé le Président des USA qui venait de mourir. En voyant Kagemusha, je viens de comprendre que Reitman n’a strictement rien inventé… Ce film, Palme d’Or à Cannes en 1980 ex-aequo avec Que le Spectacle commence (Bob Fosse), exploite en effet le même filon du double qui remplace le chef, avec une maestria et une profondeur que le remake US ne peut lui contester. Soit dit en passant, je ne fais pas exprès de mettre des 4,75 et des 5 aux films de Kurosawa, c’est tout simplement parce que je ne peux m’en empêcher ! Devant ses films, une sorte de magie s’empare de moi et je reste béat d’admiration et de bonheur du début à la fin…
Kagemusha s’ouvre sur un plan fixe large et long d’un mini-congrès réunissant Shingen, l’ambitieux seigneur qui rêve de régner sur le Japon, son frère et le sosie parfait de Shingen, qui n’est autre qu’un vulgaire voleur repéré dans les parages. A la manière d’une pièce de théâtre, les personnages et l’histoire sont plantés en moins de 5 minutes, et tout ce qui suit va directement en découler. On se doute après cette première scène que Shingen va finir par mourir et que son double va être contraint de le remplacer au pied levé pour berner les ennemis comme les alliés afin de conquérir Kyoto. Un vulgaire voleur promu grand seigneur, ça promet, surtout quand c’est Nakadai Tatsuya qui régale ! Cet incroyable acteur parvient en effet à donner une âme à ce bougre à la destinée tragique, puisqu’il n’accédera au pouvoir que dirigé comme un pantin par les cerveaux du clan, et sera gentiment remercié à coup de pierres quand on n’aura plus besoin de lui…
Pour son profit et son intérêt, même un samouraï peut trahir son code de l’honneur par la méchanceté et l’égoïsme. C’est en substance ce qu’essaye de nous montrer Kurosawa. Le double s’investit à fond dans la tâche qui lui a été confiée, si dure soit elle, pour tenter de ressembler à un homme qu’il déteste au service de gens qu’il ne connaît pas. Il accède ainsi d’une manière détournée au pouvoir, voit des hommes se faire tuer pour lui avant que le bâton ne lui revienne violemment dans la gueule. Les femmes, qui n’avaient jusque là qu’un rôle minime dans la société machiste des samouraïs, jouent une nouvelle fois chez Kurosawa un rôle déterminant : c’est elles qui, parce qu’elles couchent avec Shingen, dénoncent le double comme étant un usurpateur puisqu’il n’a pas de cicatrices dans le dos…
Malheureusement, c’est bien connu, quand le pouvoir vous monte à la tête, il est difficile de s’en défaire. Le sosie va constater malgré lui cet adage en périssant au nom d’une bannière qui n’était même pas la sienne. Kurosawa clôt son film en laissant voguer son héros tragique au gré des flots, et en nous laissant par la même occasion flotter dans les délices de son cinéma inimitable, ravis et fascinés par un tel spectacle et une telle intelligence de traitement.
Il est à noter que même si Kagemusha finit mal, le ton est cependant bien plus léger que le film de samouraï kurosawaien suivant, Ran, qui est une critique désabusée et désespérée de la folie humaine.
Kurosawa quoi!
Que dire? La maîtrise technique est parfaite, la dimension épique est toujours là et la psychologie des personnages principaux est exemplaire de limpidité. Un grand moment parmi d'autres est la bataille finale perdue par le clan Takeda, à la fois la manière dont elle n'est pas filmée et le champ de bataille avec l'utilisation de chevaux agonissants qui reflète mieux que n'importe quel réalisme l'inhumanité de la guerre.
Un des grands films de Kurosawa, même si ce n'est pas le genre de film que je regarderais tous les jours.
une superbe parabole sur le pouvoir et l'identité
Avec Kagemusha, Kurosawa revient au jidaigeki (drame historique), genre qu'il a révolutionné notamment avec le Chateau de l'araignée. Mais la force de Kurosawa est de ne pas se mettre en compétition avec son glorieux passé. Car Kagemusha pose magnifiquement les questions suivantes: Qu'est ce que le pouvoir? Qu'est ce que l'identité?
Le sosie de Shingen Takeda n'aura jamais le pouvoir: quand il incarne Shingen, il est un pantin dans la stratégie militaire des conseillers du palais et une fois démasqué il demeure le spectateur passif des changements qu'il a toujours été. Il est en un sens le véritable héritier de Shingen car il est cette "montagne qui ne bouge pas". Là où le Chateau de l'araignée était le récit d'une plongée dans un délire mégalomaniaque, Kagemusha est celui de la perte d'une identité: le début du film souligne le brouillage d'identité avant meme que le sosie de Shingen entre dans son role en montrant Shingen reconnaitre que finalement il ne vaut pas mieux moralement que son futur imposteur; le sosie est tellement ressemblant qu'il réussit à berner les serviteurs qui ne sont pas au courant ainsi que le propre petit-fils de Shingen qui finit presque par le considérer comme son véritable grand-père; la cour affirme que finalement il est à plaindre et qu'il aurait mieux fallu l'exécuter plutot que de le mettre dans une situation où il ne sait plus qui il est. Cette situation de dédoublement se retrouve magnifiquement incarnée dans l'interprétation de Tatsuya Nakadai qui synthétise parfaitement les deux versants du jeu de Mifune: par moments plutot dans un registre très théatral et hyperexpressif (le Mifune du Chateau de l'araignée), à d'autres dans un jeu retenu mais très expressif (le Mifune de Chien Enragé).
L'autre grande question du film est de savoir qui a véritablement le pouvoir. Les seigneurs en veulent au sosie de Shingen car ils savent que le bénéfice des victoires lui sera attribué. Et si le Kagemusha vit dans l'ombre du souverain, alliés comme adversaires ont l'impression que c'est Shingen le véritable maitre des événements, bref d'etre aussi dans son ombre. Et surtout son sosie se comporte en véritable chef des armées, parvient parfaitement à incarner le role du meneur qu'on en vient à se demander si le véritable pouvoir ne se situe pas plutot dans son incarnation physique (le chef) plutot que chez ceux qui en tirent les ficelles en coulisse. Une autre grande question éminemment politique du film est: Quelle posture adopter vis à vis du changement? Shingen avait choisi celle de "la montagne qui ne bouge pas" (les adversaires de son clan diront que le montagne a bougé quand ils sentiront la victoire proche, ce qui rappelle beaucoup le Chateau de l'araignée où le personnage de Mifune affirmait qu'il serait invincible "tant que la foret ne bougerait pas"). C'est cette posture qui précipitera la chute de son clan: les vainqueurs seront les clans qui se sont ouverts à l'influence occidentale symbolisée par les armes à feux.
Pour ce qui est de la mise en scène, elle est constamment somptueuse: après une introduction en plan fixe très théatrale qui pose le sujet, la caméra suit un messager cheminant vers le plais au travers des armées, un de ces morceaux de bravoure d'ouverture auxquels Kurosawa nous a habitués. Les scènes d'intérieur sont cadrées comme des scènes de théâtre et les batailles sont filmées à coup de travellings qui soulignent leur ampleur, la quantité énorme de soldats, comme si leur gigantisme renvoyaient à celui d'enjeux (pouvoir, identité) dépassant la simple stratégie militaire. La pluie acquiert sa force émotionnelle (annonce d'un destin tragique) dans la scène où le sosie est renvoyé hors du château et les brouillards donnent comme toujours chez Kurosawa leur cachet très particulier aux scènes de bataille en se posant en l'incarnation physique d'une époque où les repères moraux vacillent. Le cheval joue comme toujours un role important chez Kurosawa: c'est la monture qui révèlera l'imposture du sosie et c'est surtout les chevaux que viseront l'armée des adversaires du pouvoir en place pour les mettre en échec. Et dans le final sur le champ de bataille en désolation c'est sur les chevaux se débattant à terre que la caméra s'attardera pour souligner l'horreur engendrée par les luttes des dirigeants (grand thème d'un Kurosawa qui a toujours été marqué par les conséquences de l'aveuglement des dirigeants japonais durant la seconde guerre mondiale).
Avec le succès mondial et la palme d'or du film, Kurosawa, à l'époque considéré comme un homme du passé par des studios refusant de financer ses projets (et sans des admirateurs nommés Lucas, Spielberg, Coppola ou Scorcese qui poussèrent Hollywood à financer certaines de ses dernières oeuvres il n'aurait jamais pu continuer à filmer), était de nouveau célébré en son pays et permettait au cinéma japonais de produire encore des oeuvres puissantes durant ses années de crise. Face à un Japon évoluant vers le tout-mercantile, la montagne Kurosawa restait immobile mais toujours au sommet de son art.
Authentique tragédie.
Et si pendant trois ans, vous vous mettiez dans la peau d'un chef suprême d'un clan prestigieux de samouraïs? Là est la question que pose Kurosawa Akira. Kagemusha l'ombre du guerrier est une fabuleuse fresque sur l'identité et le pouvoir. Un vagabond au casier judiciaire plutôt remplit se voit confié une mission par les hauts généraux du défunt chef Shingen afin qu'il le remplace pour ne pas affaiblir l'autorité et le prestige du clan. Ressemblant comme deux gouttes d'eau au chef mort, le brigand va alors devoir suivre les règles et coutumes du clan, s'improviser chef et donc reproduire les attitudes du vrai Shingen pour ne pas perdre toute crédibilité face au clan qu'il dirige et aux clans adverses dont la rumeur d'un potentiel sosie semble courir les rues. L'ombre de Shingen, sous sa carapace d'abrutit et personnage sal se révèle alors être plus digne qu'il ne l'était avant. Son éloquence, sa gentillesse et son humanisme prennent le dessus et ce dernier semble prendre goût au petit jeu concocté par ses vassaux (il n'était pourtant pas très chaud au début). Il se verra même complètement dépassé par le personnage qu'il incarne allant jusqu'à fondre devant le petit-fils du vrai Shingen (qui reconnaîtra tout de suite la fausse identité du personnage, quoi de plus normal, la vérité sort toujours de la bouche des enfants non?), se sentira fort et valeureux lors des attaques ennemis en dirigeant le cortège de soldats depuis son tabouret royal, dirigera des audiences privées, etc.
Kurosawa montre alors qu'en chaque être dit malfaisant ou mauvais à l'origine se cache finalement un personnage bon. Une philosophie peut-être naïve mais on ne va pas s'en plaindre. Le côté "mauvais" de l'imposteur ressurgira d'ailleurs, lorsque l'usurpateur sera pris d'un cauchemar le mettant face à face au vrai Shingen (le rêve reste un thème souvent utilisé chez Kurosawa) dans un décor onirique de toute beauté, non sans rappeler une toile de maître. Le schéma est alors simple et tragique, une fois la vraie identité de l'imposteur découverte, il se fera jeter du clan sous une nuée de pierres. Comme quoi, le retournement de veste est ici d'une grande aberrance, après tant de bons et loyaux services offerts au clan. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le brigand gardera ce personnage de Shingen dans le corps. En témoigne ses regards totalement affolés devant le massacre de son clan (alors qu'il n'en fait pourtant pas partie à l'origine) jusqu'à la tragédie pure et dure : l'homme tentera de porter une attaque finale (alors que tout le clan est à terre) face à l'ennemi en brandissant héroïquement un des drapeaux appartenant au clan de Shingen. En vain, il tombera lui aussi sous les fusils ennemis. D'une grande puissance narrative, Kagemusha n'est pas un film facile à aborder de part ses très longues séances de dialogues où le jeu scénique des protagonistes peut parfois remplacer des paroles, il ne sera alors pas rare de voir de nombreux blancs. L'interprétation est une fois de plus immense, Nakadaï crève littéralement l'écran (il le fera une fois de plus dans Ran) et c'est avec plaisir que l'on revoit le vieillissant Shimura Takashi. La mise en scène est prodigieuse, étudiée et parfaitement encadrée par Kurosawa. Les attaques à cheval sont alors éblouissantes (peut-être plus encore que celles de Ran). Le bon goût des costumes, la beauté des décors, le fabuleux thème musical de fin...tout respire le travail d'artisan.
Produit par Françis Ford Coppola et Georges Lucas (pour le montage international), Kagemusha est un chef d'oeuvre, une fresque imposante longue et passionnante à la thématique remarquable. Dire que sans la pression de grands personnages que sont Coppola, Lucas ou Spielberg, Kurosawa n'aurait pas fini sa carrière en beauté, laissant échapper quelques chefs d'oeuvre du genre. Kagemusha en aurait fait malheureusement partie.
Esthétique : 4.5/5 - Une esthétique de qualité, soutenue par une mise en scène poignante.
Musique : 4/5 - Thèmes assez quelconque en dehors de celui de fin, absolument fabuleux.
Interprétation : 5/5 - Une interprétation au sommet pour l'un des sommets du chambara historique.
Scénario : 4.75/5 - Questionnement sur l'identité et la prise de pouvoir. Tragique et terrifiant.
Un film magistral .
Encore un très grand film de Kurosawa...
Le sujet du film est assez particulier, c'est une réflexion sur le pouvoir et ses conséquences, la legitimité de celui-ci et de celui qui le detient.
Psychologiquement, le film est très complexe mais captivant pour celui qui adhère...
Je n'ai pas vu le temps passer !!!
En revanche, vouloir comparer ce film à Ran me semble inopportun. Les thèmes sont très différents, et pour ceux qui s'attendent à de belles scènes de guerre dans Kagemusha, ils seront déçus puisqu'elles ne sont volontairement que suggerées...car l'acte en lui-même ne compte pas, ce sont la décision d'engager le combat ainsi que son auteur qui importent !
15 octobre 2004
par
a woo
dieu qu'on s'enquiquine
Immense
un film à la beauté extraordinaire, des images fabuleuses, un comte shaekspirien, tout ce que sait faire Kurosawa est ici....
Du pur chef d'oeuvre
Trop long...
Beau film assurément mais souffrant d'un rythme trop dilaté, à mon gout en tout cas. La psychologie des personnages est diablement bien sentie mais on peine à vraiment s'impliquer dans le drame qui se joue et à percevoir l'enjeu. Si j'ai bien apprécié j'ai quand même été quelque peu décu que le film ne décolle jamais vraiment. Reste le drame psychologique qui lui est superbe.
EXTRAORDINAIRE!!!!!!!!
Extraordinaire, c'est le 1er mot qui me vient à l'esprit.
Il est pour moi le meilleur film de Kurosawa mais ce ne fut pas toujours le cas.
Si j'ai un conseil à donner c'est de le visionner dans de bonnes conditions,en 1 fois,en V.O et de ne pas le prendre pour ce qu'il n'est pas:1 film de guerre.Je suis passé au travers la 1ere fois mais le film m'a hanté et 3 mois + tard...formidable.
Tout y est genial:la philosophie et la parabole sur lesquelles je ne reviendrai pas,les décors,les costumes,la réalisation,la musique(surtout celle du generique de fin),l'interpretation(Tatsuya Nakadai dans son meilleur role.exceptionnel quand il joue Shingen, le Kagemusha et le Kagemusha possédé par Shingen).Les dialogues sont sublimes en particulier lorsque le frere de Shingen raconte son experience de Kagemusha ou l'on devient l'ombre d'1 autre puis l'ombre de soi meme.Autre perle,lorsque Oda salue les Jesuites en criant"Amen"avec 1 accent japonais est excellent.Ces derniers apporterent des fusils qui permirent à Oda d'asseoir sa domination et donc la chute des Takeda.
De nombreuses scenes resteront gravées:l'ouverture 1 plan fixe dans 1 clair obscur bleuté ou 3 hommes sont pris dans 1 vertigineux jeu de miroirs.Ou le travelling avec 1 messager courant au milieu d'une armée endormie.
Certains regretteront la longueur du film mais il faut etre attentif au moindre detail et à une musique lyrique.
En ce qui concerne la verité historique,Kurosawa a pris quelques libertés qui ne nuisent en rien au plaisir,mais il a surtout mis en avant la legende.
En effet Shingen aurait eu 1 Kagemusha mais c'etait une pratique courante à l'epoque pour tromper d'ailleurs plus ses hommes que ses ennemis car Oda Nobunaga et Tokugawa Ieyasu savaient qu'on etait coutumier du fait.
La legende dit qu'on cacha sa mort pendant 2 ans mais sa depouille ne fut pas immergée mais inhumée dans 1 sanctuaire detruit par Oda en 1582.C'etait Katsuyori le fils jaloux qui dirigeait les operations et non les generaux.Il n'avait pas la carrure de son pere et la derniere bataille en est le meilleur revelateur.J ai essayé de retracer cette verité historique meme si Shingen est tres peu traité dans les livres en France et que les auteurs tiennent des discours contradictoires.George Sansom le trouve mauvais daimyo alors que Danielle Elisseeff dit l'inverse.Je profite de la derniere bataille,Nagashino,pour souligner l'antimilitarisme de Akira Kurosawa.Il n y a aucune scene de bataille à proprement parler ou le fer et la chair ne font qu'un dans Kagemusha.Kurosawa se refuse à se complaire dans le spectacle de la guerre.Il filme ses consequences pour montrer son absurdité et sa cruauté.C'est pourquoi on voit durant de longues minutes les cadavres d'hommes et de chevaux gisant sur le champs de bataille.Cette scène peut paraitre choquante mais elle traduit parfaitement la position du réalisateur sur le sujet.
Kagemusha est le 1er film de la periode resolument pessimiste de Kurosawa avec Ran et certains passages de Reves.L'humaniste perdait ainsi sa foi en l'homme avant de la retrouver à la fin de sa vie.
Pour conclure ce film est 1 bijou , 1 chef d'oeuvre du 7ieme art .Il degage 1 force et 1 emotion toujours perceptible apres de multiples visions.Vous serez obligé de tomber sous le charme.Malgré tout,il faut voir plusieurs films d'Akira Kurosawa avant de voir Kagemusha pour comprendre et assimiler le style et les idées de l"Empereur".
« Tano » nous livre un véritable chef d’œuvre du cinéma contemporain. Kagemusha est l’histoire d’un double qui se substitue au seigneur Shingen Takeda afin de respecter ses dernières volontés. Le film nous dévoile toutes les craintes et les angoisses encourus par les sosies, leur existence au service de l’autre sans pouvoir l’être vraiment. Comme le kagemusha en question n’est qu’un « simple » paysan, on rencontre des situations cocasses où le double est pris au dépourvu. Pour Kagemusha, Kurosawa n’a pas lésiné sur les moyens en employant une multitude de costumes dont il se servira plus tard pour Ran. On a vraiment l’impression d’y être dans ce Japon féodal empreint de tradition et de code d’honneur, mais où la guerre est aussi omniprésente. Certains ont regretté la défection de Shintaro Katsu (Zatoichi) pour le rôle de Shingen, car il aurait pu amener une certaine folie au rôle en question, mais je trouve personnellement que Tatsuya Nakadai a parfaitement assumé son statut en nous livrant une prestation remarquable. Les autres personnages dégagent un certain charisme, mais aussi de la particularité grâce à leurs habits hauts en couleur. Pour ma part, la réalisation est parfaite, avec de longs plans fixes tournés comme des scènes de théâtre. Les scènes marquantes sont nombreuses : je citerai d’abord la course folle du messager parcourant à vive allure les diverses troupes aux couleurs chatoyantes, ensuite le plan du début mettant en scène Shingen et ses deux kagemusha, et enfin lorsque le fils impétueux réfléchit à ce qu’il doit faire avec les dires avisés de son conseiller, le vent soufflant magistralement sur leurs tuniques. La minutie apportée aux images nous donne presque l’étrange sentiment de faire face à une succession de toiles de peintures tant le décor présent dans Kagemusha est majestueux. Kurosawa prend aussi un certain plaisir à jouer avec les couleurs tel un apprenti alchimiste. Il y a non plus rien à dire sur le scénario qui est très bien ficelé et qui reste toujours cohérant dans son déroulement. Malgré son âge important lors de ce tournage, Kurosawa a su redonner un second souffle à sa carrière grâce à Kagemuqha, un chef d’œuvre empli de force et de vigueur.
Un très bon KUROSAWA, une valeur sûre de son talent !
Avec un scénario tiré d'une histoire exceptionnelle, des acteurs excellents, et un réalisateur comme KUROSAWA Akira, le film était déjà bien parti !
En effet, ça s'est confirmé, je n'ai pas senti passé les 2h30 (3h pour la version longue paraît-il) qui ont peut-être parues longues pour d'autres. J'ai été complètement absorbé par l'histoire. J'adore les films qui traitent de cette époque (Ere Tokugawa), alors autant vous dire que j'ai été emballé du début à la fin. Un vrai gosse émerveillé écoutant un récit historique !
Seule ombre au tableau, le film a subbi un coup de vieux incontestable : la qualité de l'image est déplorable, le son est mauvais, et les effets spéciaux du film sont assez grotesques.
C'est incroyable comme chaque film de KUROSAWA délivre toujours un message d'humanité, c'est beau et toujours intelligemment amené. L'esprit et la finesse de le communiquer dans le cinéma est devenu une prouesse rare de nos jours.
Allez, procurez-vous "Kagemusha" au plus vite et bon film !
Grand spectacle...intimiste
Toute la valeur de cette Palme D'or cannoise est contenue dans ce paradoxe:KAGEMUSHA est d'abord un grand spectacle parfaitement orchestré et aux images superbes,aux plans millimétrés ou chaque élément est à la bonne place et filmé sous le bon angle,amenant cette impression majestueuse souvent présente chez Kurosawa.Mais les scènes de guerre ne sont pas,loin s'en faut,le centre d'intérêt premier du projet.Au contraire,c'est bien la bataille intérieure du personnage du double,de cette ombre du guerrier, qui retient toute notre attention.
Son évolution est étudiée à la mesure des évènements et des rituels qui rythment la vie du château seigneural,face à des conventions qu'il ne connait pas, des rumeurs de cour,des complots qui lui étaient étrangers auparavant.Mais bien vite on voit que ce fantoche installé par une cohorte de généraux se découvre trés compétent dans la gestion des affaires du domaine,du moment qu'il est saisi par la dimension quasi-mystique du pouvoir,cela à l'occasion d'une bataille sanglante.La représentation visuelle du pouvoir se révèle alors plus essentielle que le vrai tenant du pouvoir lui-même,et cette expérience transforme aussi un parfait inconnu détaché des notions de patriotisme,en le plus fervent représentant d'un drapeau,d'un étendard,auquel il n'a jamais appartenu en vrai,dernier fidèle d'une cause destinée à disparaitre devant la modernité de l'adversité,dans une guerre inutile de plus.
La mort finalement héroique mais inutile du Kagemusha clôt magnifiquement cette réflexion brillante.
Mais Kurosawa n'oublie jamais qu'il est avant tout un metteur en scène,et il nous gratifie en cinéaste d'exception d'un spectacle flamboyant,passionnant à suivre,plein d'humour à travers ce double,de sérénité pour ces scènes trés détaillées du quotidien au Pavillon,ou tonitruant dans les moments de combats.La photographie est splendide, cela va sans dire,et je retiendrai en particulier cette image quasi-finale de l'arc-en-ciel sur la plage avec les guerriers sur leurs chevaux,d'une beauté à couper le souffle.Décors et costumes sont au diapason.
L'interprétation est remarquable,Tatsuya Nakadai en tête,grande figure du cinéma en costumes nippon, qui joue malicieusement ici à nous rappeler la manière d'un Toshiro Mifune,tantôt extraverti,tantôt intériorisé.On le retrouvera dand RAN six ans aprés avec le même réalisateur.
Loin des blockbusters formatés actuels aux images de foule virtuelle,cette grosse production soignée n'oublie jamais l'élément humain et la profondeur de la réflexion, c'est ce qui en fait toute la valeur intemporelle,25 années aprés.Voilà le vrai cinéma.
Belle fresque
Des scenes epiques mais dans le genre, je prefere Ran
Mon premier Kurosawa
J'ai bien aimé, mais c'est quand même long. Dès le début j'ai eu peur du côté théâtral au niveau du jeu des acteurs, mais ce n'est pas pendant tout le film. Bien aimer l'histoire ( et l' interprétation ) de l'ombre. Je l'ai trouvé courageux, et j'ai eu de la peine pour lui. La scène qui suit la dernière bataille est vraiment magnifique ( quoi que je pense que je l'aurais encore plus apprécié si elle avait duré un peu moins longtemps ).
C'est le premier Kurosawa que je vois, et je suis bien content de l'avoir vu.
Sublime
L'histoire: au cours d'un siege opposant les armees de seigneurs de guerre japonais, le chef d'une des deux armees est tue en pleine nuit. Pour eviter scandale, ruine et defaite, ses lieutenants le remplace par un sosie tire de nulle part. Celui-ci, apres quelques difficultes, commence a pendre son role tres a coeur.
Kagemusha, l'Ombre du Guerrier est un pur chef d'oeuvre. Dans la lignee des films de samourais epiques de Kurosawa, il presente une reconstitution du Japon d'epoque saisissante de realisme et refusant tout compromis. Non, les samourais ne sont pas des heros parfaits pres a tous les sacrifices, mais des etres comme les autres, voire pires lorsqu'ils utilisent leur superiorite sociale pour la guerre et pour servir leurs propres interets et ceux du clan. Le realisme humain autant que la reconstitution sont poignants; les images sont grandioses, epiques, magnifiees par l'utilisation inegalable du noir et blanc par Kurosawa, et veritablement inoubliables et certaines sequences, notamment a la fin, sont a couper le souffle d'intensite, qu'elle soit visuelle ou emotionelle. A la fin du film, j'avais un peu la tete qui tourne, apres cette fin terrible et reflechissant encore a tous les passages du film. Evidemment avec une critique aussi positive, si vous n'avez pas vu le film vous risquez d'etre decu. Mais je n'avais pas le choix, c'est le film de Kurosawa que je prefere, peut-etre avec Rashomon. A voir absolument.
Un monument épique sublimant l'Histoire
Etant donné la grandeur absolue de la chose, tant formellement que thématiquement, je vais plutôt me charger des regrets, histoire de servir à quelque chose :) :
- Passé les trois premiers quarts du film, absolument somptueux, le dernier m'a déçu sous un aspect: alors que Kurosawa revendiquait depuis le début de l'oeuvre un lyrisme moderne (bien aidé par la formidable partition de Shinichiro Ikebe, habitué de Imamura), la mise en scène de ce dernier quart manque d'accompagnements musicaux alors qu'il s'agit d'un final plein de panache. C'est frustrant lorsqu'on se l'est vu servi pendant deux heures.
- Au final, la chose frappant aux yeux à partir de ce même dernier quart, le personnage du kagemusha est bien trop peu développé dans sa psychologie, et ses rapports aux autres idem. Il me semble que Kurosawa a voulu faire passer à travers cette distance une sorte de fatalisme historico-légendaire; reste que ça n'aurait pas trahi l'histoire, étant placé sous un angle profondément humain. A cet égard, la manière dont se déroule la séquence où le kagemusha est jeté hors du palais est celle qui m'a le plus dérangé.
Voilà pour les deux vrais critiques que je peux faire au film, qui n'est en rien lent, chaque cadre étant rempli à ras-bord à l'image de l'excentrique "Apocalypse Now" de Coppola, et chaque scène bercée par un lyrisme profond. Allez, pour la fin, les scènes qui m'ont bluffé: celle où le kagemusha, devant ses servants, se met à imiter le seigneur Takeda dans la lenteur digne de ses gestes, magnifique; celle où le Kagemusha, lors de la rixe nocturne, donne l'ordre simple de ne pas bouger, magnifique; celle où Nobukado, vers la fin, se demande quel peut être le sort d'un double lorsque l'original n'est plus, magnifique.
Mais de toutes ces séquences, celle qui a le plus d'impact sur moi est une des plus courtes: lorsqu' après l'attentat sur Shingen Takeda, son armée rentre, que des soldats parlent de la mort de leur seigneur, et que l'un d'entre eux les interrompt, clamant que leur seigneur est là, le laissant alors apparaître, sous le thème musical monumental de Ikebe et la lumière sanguine de l'horizon, au milieu des ombres d'étendards. En trois plans fixes, Kurosawa montre nonchalament toute l'étendue de son génie cinématographique.
Quant aux acteurs, tous excellents, ils servent avec grandeur des dialogues bardés toutes les cinq minutes d'une réplique culte.
Et la photographie de Saito Takao (bien aidé sur ce film par une horde d'assistants), baroque et théatralement extravagante (voir les scènes de combat, sous la lumière du soleil couchant, dont s'est inspiré Coppola justement pour son "Dracula"), achève de conférer à l'oeuvre toute la magnitude artistique faisant des monuments du cinéma ce qu'ils sont.
magnifique,grandiose ,superbe
quasi rien à redire,la longueur me semble parfaite.
un film rigoureusement chef d'oeuvre