Cinéma coréen des années 2000 - drames

Le drame, voire le mélodrame, est vraiment un genre privilégié dans l'histoire du cinéma coréen. Il n'est donc pas surprenant de voir qu'ils en ont fait des centaines dans les dernières années, et il ne faut pas s'étonner que même ce classement ne puisse pas parler de tous les films qui mériteraient pourtant d'être cités.

10. Bad Guy (2001)


caps04 KIM Ki-Duk est une icône du cinéma coréen en France. Après avoir vu tous les festivals, il en est même devenu l'incarnation. Si ses nouveaux films (post Locataires (2004)) sont franchement à dormir debout, ses anciens se montrent bien plus intéressants, notamment dans sa critique des travers de la société coréenne. C'est donc le cas de Bad Guy, son drame le plus réussi, oeuvre voyeuriste sur la prostitution sous la contrainte de jeunes filles piégées. JO Jae-Hyun, incarnant un proxénète peu bavard (comme beaucoup de personnages de KIM Ki-Duk), et SEO Won, dans la peau de la prostituée, s'imposent ici comme des interprètes fabuleux, et ajoutent au coté oppressant et scandaleux du film.

9. Ad-Lib Night (2006)


adlibnight.jpg L'oeuvre la plus intimiste de YI Yoon-Ki est à mon sens sa plus réussie. Il semble ici ne pas s'égarer dans des personnages un peu vagues et mal définis comme dans Love Talk (2005), mais arrive à être très proches d'eux, les faire ressortir à travers des dialogues naturels, voire l'absence de dialogues, les situations et les interactions simples entre les personnages.

8. The Road Taken (2003)


roadtaken.jpg Sur un sujet brûlant, à savoir le sort des prisonnier politiques communistes croupissant dans les prisons sans être jugés, HONG Ki-Sun raconte l'histoire vraie de l'un d'eux pendant 50 ans à refuser de s'abaisser aux conditions imposés à la liberté. Sans faire l'apologie du communisme, cette oeuvre milite pour la liberté d'expression et d'opinion politique, sans grande originalité certes, mais sans être ennuyeuse non plus, malgré sa sobriété.

7. Road Movie (2002)


caps16 Encore un film militant, le plus réussi sur l'homosexualité, toujours mal perçue en Corée, et surtout bien trop souvent mal comprise et caricaturée, comme c'est le cas dans la plupart des films récents sur le sujet. La force de Road Movie tient donc dans sa justesse, son honnêteté envers son sujet, et sa réalisation proche des personnages, dont HWANG Jeong-Min incarne le principal avec brio.



takecare.jpg Dans un tout autre registre, Take care of my Cat s'intéresse à la jeunesse. Mais pas la belle jeunesse avec ses lofts luxueux et ses lounges, ni la pauvreté serrée dans des bidonvilles crasseux. Ici, c'est la jeunesse que l'on voit dans la rue, ni riche ni extrêmement pauvre, celle qui, au moment de trouver un travail, galère, déménage, se voit refiler des responsabilités, incarnées ici par le chat, qu'elle ne veut pas assumer. Film féministe également, puisque la réalisatrice assume dans son discours la place dans la société coréenne de la femme moderne hors du carcan où le traditionalisme veut l'enfermer.



caps18 Le film le plus réfléchi de HONG Sang-Soo, dans le sens où la trame narrative ne laisse pas la place à l'improvisation, technique pourtant réputée être l'apanage de ce réalisateur. En effet, cette oeuvre se place suivant deux points de vue différents, et raconte donc l'histoire deux fois de manière différente. HONG Sang-Soo prouve dans ce film beaucoup de chose ; d'une part qu'il sait aussi faire des films sans y aller à l'arrache, qu'il sait construire, qu'il aime beaucoup les plans séquences (point communs de tous ses films), mais pas autant que TSAI Ming-Liang, et enfin qu'il est un découvreur de talent, ayant ici révélé la regrettée LEE Eun-Ju, une figure devenue emblématique du malaise au sein des actrices coréennes contemporaines. Autrement, il est toujours intéressant de voir un ou deux films de HONG Sang-Soo, mais il faut reconnaître que quand on aime pas l'un de ses films, il est fort peu probable qu'on aime les autres.

4. A Family (2004)


family.jpg A Family est typiquement le film dont je n'attendais pas grand chose avant de le voir, mais qui m'a scotché. Un vrai mélodrame, évitant la manipulation sentimentale grossière, racontant une histoire vraiment intéressante sur une relation entre une fille sortant de prison et son père qui ne veut pas la voir. Réalisation magnifique et troublante, et jeu d'acteur impressionnant pour la toute nouvelle actrice SU Ae.



marriage.jpg YU Ha est connu depuis pour ses films d'action, mais avant cela a réalisé Marriage Is A Crazy Thing, critique de la société coréenne en matière de pratiques matrimoniales. Le sujet est tellement juste et sincère qu'il en est presque effrayant. On y voit ainsi une femme chercher la stabilité du mariage arrangé tout en trouvant son bonheur ailleurs. EOM Jeong-Hwa y est convaincante et le film a son lot d'humour qui l'empêche d'endormir le spectateur.

2. Oasis (2002)


oasis.jpg Avec Oasis, c'est toute l'oeuvre de LEE Chang-Dong qui est consacrée. Si j'ai choisi celui-ci, c'est parce qu'il me semble le plus complet et abouti. Il mêle le malheur à l'espoir, et est tenu par un couple d'acteurs accompli, traitant de l'infirmité et son exclusion de la société. LEE Chang-Dong est reconnu et respecté en Corée pour son engagement dans le cinéma et ses films très critiques de la société et, sans faire énormément de films, a un public massif soutenu au sein de la population coréenne. Ce film est bien le reflet de ce mérite.

1. Failan (2001)


failan.jpg Difficile de détrôner cette perle du mélodrame. C'est un film pour lequel on a envie de se battre. Les sentiments des personnages sont l'objet principal du film. D'un coté une immigrée chinoise malade ayant un profond respect, voire de l'amour pour l'homme auquel elle est mariée (mais qu'elle n'a jamais rencontrée), et de l'autre un pauvre escroc qui ne cherche à la connaître qu'à partir du moment où il apprend son décès. Entre Cecilia CHEUNG, touchante, et CHOI Min-Sik, déchirant, Failan a touché profondément ma fibre sentimentale.






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  • December 2009
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