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Samourai

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visiteurnote
Stash Kroms 3.75
seizan 4
Scalp 4
Samehada 4.25
Pikul 3.75
Omerieux 3.5
Mounir 2.75
koalaurent 3.5
k-chan 4.5
JoHell 4
Hojo 3.5
hkyume 3.5
DarK ChoueTTe 5
Bastian Meiresonne 4.25


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Un chambara signé OKAMOTO ne peut être qu'au pire, bon.

Sans égaler la perfection du "Sabre du mal", qu'il a tourné la même année apparemment, Kihachi OKAMOTO nous livre un film tout aussi noir avec "Samouraï". On retrouve cette même idée, que le katana apporte tôt ou tard malheur à son bretteur : "Qui a vécu par l'épée périra par l'épée". Ici il s'agit de la destinée fatidique et sanglante de Niiro, personnage joué sans pareil par Toshiro MIFUNE, ronin sans père ni repères qui cherche la reconnaissance. Il attend chaque jour son heure, où il deviendra enfin l'illustre samouraï de ses rêves.

10 avril 2006
par koalaurent


Samuraï or not samuraï ?

Tout d'abord le scénario est écrit, d'après un roman, par Shinobu Hashimoto avec dans le premier rôle Toshiro Mifune. Il y a également l'excellent Eijirô Tono, Michiyo Aratama (Sword of doom, Human condition...) et Takashi Shimura (qui apparaît que brièvement). Musique de Masaru Satô (Sword of doom, Les salauds dorment en paix, Yojimbo...). Bref, des bons ingrédients. La trame est bien menée, même si on se perd au début par autant de flash-back. Toshiro Mifune est impeccable, et le reste des acteurs sont en accord. Visuellement très beau, chaque plan bien travaillé, on sent bien le style d'Okamoto. C'est donc un bon film sans aucun doute, mais il lui manque un quelque chose qui fait qu'il n'arrive pas à s'imposer comme un Seppuku, Sword of doom ou même Throne of Blood (tous du même scénariste). Attention, ça reste quand même un bon chambara à conseiller, avec une bonne ambiance, un contexte historique intéressant (1860, fin de l'ère des samouraïs) et puis avec une bonne scène finale.

26 mai 2005
par Hojo


Okamoto était un grand.

Sword of doom m'avait déjà laissé sur le cul, et là ça le vaut largement. "Passons" sur Mifune en signalant juste qu'il est monstrueux comme d'habitude (enfin les "d'habitude" que j'ai vu, à savoir Rebellion et Les 7 Samouraï), il est impossible de ne pas dire qu'il monopolise l'écran malgrès un lot d'acteurs vraiment excellents eux aussi. Son personnage est recherché, torturé et émouvant. Un "héros" perdu au milieu d'un grand chambardement qui cherche son identité (que ce soit passée ou future). Tout ça sous une caméra magnifique, qui n'en fait jamais ni trop ni pas assez et qui sait se montrer vivace quand il le faut (les "plans éclair" comme lors des prémices du combat final). Comme dans SOD, le final est majestueux de violence et de crudité (ici, ça ne tourbillone pas de façon esthétique, ça charge, ça tranche méchamment et ça gueule de tous les côtés), et l'issue vraiment tétanisante. Bref, coupons court à tout doute : nous avons ici sans grand doute un sommet du chambara.

04 décembre 2005
par DarK ChoueTTe


La voix du samouraï

Dans la mouvance des chambaras contestataires du début des années 1960, "Samouraï" semble comme le chef-d'œuvre crépusculaire de son réalisateur dès l'année suivante, "Le Sabre du mal". Il n'égale sans aucun doute pas le chef-d'oeuvre antérieur, "Hara Kiri" de Kobayashi Masaki, mais se pose comme un mètre étalon dans l'évolution du genre…et une réussite incontestable de son auteur. Car il ne faut pas oublier, qu'OKAMOTO est avant tout un artisan revendiqué. Il n'a jamais prétendu à une quelconque intelligentsia; mais avait également en horreur de vouloir délivrer des purs produits de divertissement sans aucun fond. "Desperado Outpost" ou – surtout – "The Elegant Life of Mr. Everyman" comportaient ainsi des profondes réflexions personnelles de son auteur. OKAMOTO se joue ainsi de l'attente (et) de son public. Il intègre une nouvelle fois une voix off (omniprésente dans toute son œuvre), prépare à une terrible bataille...avant d'oser une première nette cassure dans la structure narrative pour conter comment on en arrive à la séquence en début de métrage. Il va une nouvelle fois se jouer de son spectateur, en introduisant un Toshiro Mifune typique (le héros solitaire nonchalant, mis "en avant" par un rapide zoom, alors qu'il se tient à part en arrière-plan et tranche avec la docilité des autres "samouraïs" présents dans la salle), avant de totalement casser ce mythe (il va d'ailleurs ab-user une nouvelle fois du vedettariat de Mifune dans son futur "Red Lion"). Effectivement, Mifune est un homme bien loin de l'image qu'il aimerait bien donner de lui-même: en crise identitaire (à la recherche de son père), il n'est qu'un vulgaire rônin sans foi, ni sous, qui cherche à tout prix (a TOUT prix) à devenir un samouraï. Si le film dénonce la profonde injustice sociale, qui a régné dans un temps féodal autrement célébré comme un "âge d'or" du Japon (et particulièrement néfaste à la dissolution des clans et la mise "au chômage" des nombreux samouraïs devenant du coup des rônins/chômeurs), il se penche surtout sur la fin d'une véritable ère: l'intrigue se passe 7 ans avant l'entrée dans "l'ère moderne", donc de la fin absolue du système féodal et des samouraïs. Le rêve auquel aspire le personne de Mifune (devenir samouraï) n'est donc qu'une pure utopie – un vulgaire titre, qui sera de toute façon renversée quelques années plus tard. La recherche de son parent n'est donc d'autant plus symbolique: à l'époque du film, les japonais sont dans un terrible entre-deux. Ils n'ont plus d'attaches et ne renient les valeurs de leurs parents. Le personnage de Mifune est donc clairement l'incarnation même d'un Japon dans l'entre-deux – entre un ancien système féodal (auquel il aimerait prétendre, mais duquel il bafoue les valeurs traditionnelles en faisant tout sauf respecter le code du samouraï) et l'ère de modernité (il cherche à renverser les dirigeants en place – mais ne comprend même pas l'enjeu d'une telle action). La conséquence de son acte inconsidéré n'en sera que d'autant plus terrible: le Japon tournera définitivement une nouvelle page, mais au dépit de son propre passé. Le progrès n'est possible que par l'abandon des choses anciennes. OKAMOTO se soumet entièrement à la puissance du scénario. Autant, il impose son style habituel (zoom, comme une légèreté ironique dans sa manière de réaliser) en début du métrage, autant il s'efface totalement derrière son intrigue par la suite pour laisser parler une histoire, plutôt que des images. Ce n'est que lors des soudaines explosions de violence, qu'il laisse à nouveau parler son talent, notamment en parsemant les affrontements de ses légendaires plans gores et en mettant cadavres et membres découpés en premier plan. OKAMOTO – un artisan artiste, qui s'apprécie dans le temps!

24 septembre 2007
par Bastian Meiresonne


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